C'est dans le port d'Istanbul Berce par l'ivresse Et les plis de la houle Qu'un homme est en liesse Tout au fond d'un canot Il deguste et sirote Des liqueurs au tonneau Car de tous les plaisirs De cette terre Il a goute o souvenir amer des saveurs d'une vie bourlinguee
Et dans le port d'Istanbul A l'heure ou les mosquees Adressent a la foule Leurs prieres, simultanement Tous les chalands De leurs poumons d'acier Entonnent le chant Le chant du depart Le gros bourdon Du desespoir De tous les marins qui ne partiront pas ce soir
C'est la bourlingue, des vieilles carlingues Celles qui sont usees, d'avoir de tout abuse C'est la bourlingue, des vieilles carlingues Celles qui sont usees d'avoir ete medusees
Et dans le port d'Istanbul Comme les coques d'acier Sont bouffees par la rouille L'ame de l'homme est trouee De souvenirs anciens Qui, malgre lui, s'acharnent A torturer son ame Son ame de mataf De mataf amer Car l'avenir est maintenant Derriere lui, il le sait, il ne repartira pas
C'est la bourlingue, des vieilles carlingues Celles qui sont usees, d'avoir de tout abuse C'est la bourlingue, des vieilles carlingues Celles qui sont usees d'avoir ete medusees
Mmmmm oui, j'ai le don Mmmmm oui, je suis douee J'ai acquis le don d'ubiquite
Je me fais des passes Oui, je me surpasse Dans l'art de me servir J'ai fait mes classes
Je joue en duo Avec mon ego Je suis toujours au four et au moulin J'engrange les grains
Je joue les faux semblants On m'attend noir, je reponds blanc Par mon applomb, oui je surprends Tous les defenseurs de la bonne foi Car je ne connais qu'une loi Celle qui a fait de moi un roi Au domaine de la double vie C'est moi le prince regie
Faudra etre tres nombreux Pour me coincer, serieux! Car a ma double identite, je tiens Comme cet os a moelle tient a son chien
Je fais des doubles Je me dedouble Je copie ma pomme Sur papier carbone
Dans les situations les plus complexes Qu'elles soient concaves ou bien convexes De tout tracas, je me dedie En lancant un “va voir la-bas si j'y suis!” Car je suis sure de mon cas Qu'etant ici, je serai la-bas Et puis tant pis si ca vexe Pas si simple d'etre complexe...
Faudra etre tres nombreux Pour me coincer, serieux! Car a ma double identite, je tiens Comme cet os a moelle tient a son chien
Je joue les jumelles Sans les demoiselles Je copie ma pomme Sur papier carbone
Mmmm oui, j'ai le don Mmmm oui, je suis douee J'ai acquis le don d'ubiquite
Un felin ruminait lentement, lentement Sans aucun doute, c'etait un lion C'en etait un, c'en etait un C'en etait un qui s'etait peint Un bel avenir, sans effusion De sentiment, sans confusion Sans effusion, c'etait un lion
Un felin ruminait lentement, lentement Sans aucun doute, c'etait un lion C'en etait un, c'en etait un C'en etait un, jamais deux C'en etait un, jamais doux Seulement calin, avec ses proies Qu'il adorait, sans perdre son sang froid
Un felin ruminait lentement, lentement Sans aucun doute, c'etait un lion C'en etait un, c'en etait un C'en etait un, epuise par les assauts repetes De cette lionne assermentee Mais il pensait, mais il pensait
Il pensait tout content, tout content, tout content: "Je suis le roi de la foret!"
Voici une nette affluence D'astres baudis, de comtes abruties De part et d'autre du croissant de lune Vrombissent et pullulent Des mtores affligeantes Aux trajectoires dilettantes
{Refrain:} Mais que fait la Nasa? Nom d'un p'tit cosmonaute en bois Mais que fait la Nasa? Tonnerre! Mais que fait la Nasa? Mais...mais...mais que fait la Nasa?
Un trou noir aberrant Grande bouche sans dent, d'un courant ascendant Engouffre, englouti Aspire tout un pan de cration cleste Quelle ironie, quel ulcre Pour notre bel univers...
{au Refrain}
Au sein d'une ambiance sidrale Tandis que des trublions photons-patapon S'upercutent et s'interlopent, bien plus que de raison Saouls par leurs chauffoures En semant la panique Ruinent un champ magntique
Sans rancune, sous la lune On applaudit les somnambules Pas trop fort, juste un reconfort Pour leurs efforts Dans la nuit, juste un bruit Celui de leurs pas sur les toits Cible, o sensible, tu t'immobilises Au bord de l'abime
Trois pas en arriere Que glacent nos arteres Trois pas en avant Pour prendre le temps D'imaginer la chute, mais chuuut...
Sans rancune, sous la lune On applaudit les somnambules Pas trop fort, juste un reconfort Pour leurs efforts De tous ceux qui, dans la nuit Sans se soucier vivent un reve Et leurs yeux, leurs yeux grands ouverts Ne voient pas le danger
Une ombre menacante Abime dans l'attente Juste un fil dans le vide En suspend, l'oeil livide Est-ce la le moment de la chute, mais chuuut...
Sans rancune, sous la lune On applaudit les somnambules Pas trop fort, juste un reconfort Pour leurs efforts Dans la nuit, juste un bruit Celui de leurs pas de gouttiere Qui s'effacent, sans en avoir l'air Dans l'ecrin d'un bon lit...
Dans les bras d'un loup je pense m'etre blottie Entre deux babines a ses canines, je vois Il me regarde souvent le sourcil attendri Et quand il pense a moi ses oreilles, louvoient, je vois
Je vois bien qu'il sourit...
Je le vois bien, moi aussi et dit que je l'apprecie Que dans sa fourrure j'y perds mon envergure, je vois Et quand de son chant nocturne il vient a briser l'ennui Dans les bras d'un loup je pense m'etre endormie, je vois
Je vois bien qu'il sourit...
Dans les bras d'un loup je pense m'etre blottie Entre deux babines a ses canines, je vois...
Si ce n'est pas le vent du changement Qui vient souffler de l'air a mes ailes Ce n'est pas un courant d'air que j'attends Pour m'envoler jusqu'au ciel J'ai besoin d'un petit vent bien pressant Pour me donner de l'altitude Et savourer tout en planant Cette idee de plenitude.
Mais voila, ca n's'invente pas Ce calme plat, si plat Sans un nuage, sans un cœur qui bat… Si ce n'est pas le vent du plaisir Qui vient combattre mon apesanteur Je ne laisserai pas un mauvais zephyr Me pousser droit vers un leurre
Car si l'amour n'est pas dans l'air Je prefere rester sur terre
Et si j'en crois mes amies les fourmis Dans leur lointaine idee des airs, Me predire une vie de paradis De labeur et de carriere Plus jamais seule, entouree de confreres Et de bien amicales consœurs, Je saurais bien trouver la maniere D'aborder le bonheur.
Mais voila, ca n's'invente pas Ce calme plat, si plat Sans un nuage, sans un cœur qui bat… Si ce n'est pas le vent du plaisir Qui vient combattre mon apesanteur Je ne laisserai pas un mauvais zephyr Me pousser droit vers un leurre
Car si l'amour n'est pas sur terre Je prefere reprendre l'air
Si ce n'est pas le vent du changement Qui vient souffler de l'air a mes ailes Ce n'est pas un courant d'air que j'attends Pour m'envoler jusqu'au ciel Je recherche vainement l'attraction Terrestre ou s'il le faut lunaire Qui me fera prendre position Pour l'etre extra, l'ordinaire…
Si l'amour n'est pas dans l'air Je prefere rester sur terre Mais si l'amour n'est pas sur terre Je prefere reprendre l'air
J'aime l'empreinte du vent laissee dans mes cheveux J'aime quand le soleil vient a forcer mes yeux A detourner le regard Et rechauffer une bonne part Et quand l'air de rien, l'air du matin Pour un pas de trop, on a les pieds dans l'eau Et c'est la qu'on voudrait bien Devenir un vieux marin
Pour oublier, qu'on n'est pas des Des cachalots Non, ce n'est pas mon lot L'eau, c'est pas mon lot...
J'aime quand sur le sable, la mer est dans mon dos Et que d'une vague, elle me sale aussitot En me cuisant l'epiderme Elle me rappelle a la terre ferme Sur laquelle mes chevilles ont plie Sous le poids de la necessite Et c'est la qu'on voudrait bien Avoir un pied, un pied marin
Pour oublier, qu'on n'est pas des Des cachalots Non, ce n'est pas mon lot L'eau, c'est pas mon lot...
J'aime le temps du grain et l'onde sous l'ondee J'aime quand la tempete emmele les filets Et c'est la qu'on se sent bien On se sent bien un peu terrien
Sans oublier qu'on est pas des Des rougets barbets, a la criee !
Je suis sourde, je vie au pays des esgourdes Lasses, Dans le silence ou je me prelasse Si tendrement, si calmement A l'abri des redites Je respire, on m'evite
C'est monotone Ces mots Ces mots A mon oreille sensible, tous ces mots Sonnent "automne"
Tout's les palabres Tout's les palabres en cascade Silence, silence, silence Tout's les discours Les discours de chasse a courre Silence, silence, silence Tous vos rates, mmmm, non Tous vos derates, mmm, non Vos sous-evalues, non plus, non Vos sous devalues, oh non
Car moi, il faut bien me comprendre Qu'on me parle d'amour Et je veux bien l'entendre C'est comme ca Mes oreilles se reveillent Au cri d'amour, au cri d'amour Des nenuphars, des nenuphars Des nenuphars, car...
J'aimerais bien Ne plus entendre le matin Que tes mots Tes mots si ronds d'emotion Ta voix si douce Je le sens, me pousse A te tendre une oreille Dans son simple appareil
Tes mots nomment Tes mots Tes mots A mon oreille sensible Tes mots te nomment "aimant"
Alors tous les faussaires Les faussaires du glossaire Silence, silence, silence Les erudits Qui nous l'ont deja dit Silence, silence, silence Tous les bavards, mmm, non Ne sont par avares, mmm, non D'un joli point de vue C'est tout vu Car c'est le refus, mon ouie dit non
Car moi, il faut bien me comprendre Qu'on me parle d'amour Et je veux bien l'entendre C'est comme ca Mes oreilles se reveillent Au cri d'amour, au cri d'amour Des nenuphars, des nenuphars Des nenuphars, car...
Je suis sourde, je vie au pays des esgourdes Lasses, Lasse Dans le silence ou je me prelasse Si tendrement J'attend le moment L'instant sans pareil Ou je prete une oreille Une oreille...