Ce fut un choc dans ma poitrine, quand je le vis dans ta vitrine, cache derriere un' mandoline, ton cor. il me facina et tremblant, je suis entre presqu'haletant, il m'attira comme un aimant, ton cor.
Ah ! ce que j'aim'rais souffler dedans, souffler dedans bien fort. Ah ! ce que j'aimerais souffler dedans, souffler dedans ton cor.
Souviens-toi je restais muet, je le regardais, le fixais, du bout des doigts je l'effleurais, ton cor. Tu souriais, je te revois, en constatant tout mon emoi, tu me l'as place dans les bras, ton cor.
Ah ! ce que j'aim'rais souffler dedans, souffler dedans bien fort. Ah ! ce que j'aimerais souffler dedans, si tu m'pretais ton cor.
Comme un petit enfant gate, sur mon coeur je l'ai caresse. Je t'ai dis puis-je l'essayer, ton cor. Tu m'as dit oui, d'un ton bonasse, alors comme quelqu'un qu'on embrasse, j'ai souffle fort avec audace, dans ton beau cor, ton cor de chasse.
Je suis l'chef d'une joyeuse famille, Depuis longtemps j'avais fait l'projet D'emmener ma femme, ma s?ur, ma fille Voir la revue du quatorze juillet. Apres avoir casse la croute, En ch?ur nous nous sommes mis en route Les femmes avaient pris le devant, Moi j'donnais le bras a belle-maman. Chacun devait emporter De quoi pouvoir boulotter, D'abord moi je portais les pruneaux, Ma femme portait deux jambonneaux, Ma belle-mere comme fricot, Avait une tete de veau, Ma fille son chocolat, Et ma s?ur deux ?ufs sur le plat.
Gais et contents, nous marchions triomphants, En allant a Longchamp, le c?ur a l'aise, Sans hesiter, car nous allions feter, Voir et complimenter l'armee francaise
Bientot de Lonchamp on foule la pelouse, Nous commencons par nous installer, Puis, je debouche les douze litres a douze, Et l'on se met a saucissonner. Tout a coup on crie vive la France, Credie, c'est la revue qui commence Je grimpe sur un marronnier en fleur, Et ma femme sur le dos d'un facteur Ma s?ur qu'aime les pompiers Acclame ces fiers troupiers, Ma tendre epouse bat des mains Quand defilent les saint-cyriens, Ma belle-mere pousse des cris, En reluquant les spahis, Moi, je faisais qu'admirer Notre brave general Boulanger.
Gais et contents, nous etions triomphants, De nous voir a Longchamp, le c?ur a l'aise, Sans hesiter, nous voulions tous feter, Voir et complimenter l'armee francaise.
En route j'invite quelques militaires A venir se rafraichir un brin, Mais, a force de licher des verres, Ma famille avait son petit grain. Je quitte le bras de ma belle-mere, Je prends celui d'une cantiniere, Et le soir, lorsque nous rentrons, Nous sommes tous completement ronds. Ma s?ur qu'etait en train Ramenait un fantassin, Ma fille qu'avait son plumet Sur un cuirassier s'appuyait, Ma femme, sans facon, Embrassait un dragon, Ma belle-mere au petit trot, Galopait au bras d'un turco.
Gais et contents, nous allions triomphants En revenant de Longchamp, le c?ur a l'aise, Sans hesiter, nous venions d'acclamer, De voir et de complimenter l'armee francaise
Un gendarme doit avoir de tres bons pieds, Mais c'est pas tout, Mais c'est pas tout. Il lui faut aussi de la sagacite, Mais c'est pas tout, Mais c'est pas tout. Car ce qu'il doit avoir, et surtout, C'est d'la tactiqu', De la tactiqu', dans la pratiqu'. Comm' la montre a son tic tac, Le gendarme a sa tactiqu'. Attendez un peu que j'vous expliqu' : La taca taca tac tac tiqu' Du gendarme... C'est de bien observer Sans se fair' remarquer. La taca taca tac tac tiqu' Du gendarme, C'est d'avoir avant tout Les yeux en fac' des trous. Contravention ! Allez, allez, Pas d'discussion ! Allez, allez, Execution ! Allez, allez, J'connais l'metier. La taca taca tac tac tiqu', Du gendarme, C'est de verbaliser Avec autorite.
Il y a ceux qui n'ont pas d'plaque a leur velo, Mais c'est pas tout, Mais c'est pas tout. Faut courir apres tous les voleurs d'autos, Mais c'est pas tout, Mais c'est pas tout. Les gens disent : "Oh, les gendarmes quand on a Besoin d'eux, ils ne sont jamais la." Je reponds du tac au tac, Car, pensez, j'ai ma tactiqu', Attendez un peu que j'vous expliqu' :
La taca taca tac tac tiqu', Du gendarme, C'est d'etre toujours la Quand on ne l'attend pas. La taca taca tac tac tiqu', Du gendarme, C'est d'etre perspicac' Sous un p'tit air bonass'. Contravention ! Allez, allez, Pas d'discussion ! Allez, allez, Execution ! Allez, allez, J'connais l'metier. La taca taca tac tac tiqu', Du gendarme, C'est d'etre constamment A ch'val sur l'reglement
Si tous les hommes ici-bas Devaient mourir a ce moment-la, J'en connais plus d'un, croyez-moi, Qui y regardrait a deux fois.
Bzz, bzz, bzz, Bzz, bzz, bzz, a d'autres !
Heureusement que c'est pas demain la veille Que les femmes deviendront abeilles. Dans ce cas, je dors sur mes deux oreilles Et je dis miel aux petites abeilles.
Pensez bien, moi quand j'suis avec ma fiancee, J'me fiche pas mal des abeilles... Les abeilles... J'me demande un peu... Enfin, allez, a la ruche... A la ruche...
Monsieur Blanc, jamais de repos, sept heures du matin, deja au boulot, fatigue avec tout ce bruit, n'a pas ferme l'oeil de toute la nuit. Et la-bas, la-bas, tout la-bas, dans un' ile gross' comm' un p'tit pois.
Papous, papous, deux papous deux papous gentils comm'tout, dans un coquillage d'argent, ecoutent chanter l'ocean. Papous, papous, deux papous deux papous gentils comm'tout, ont cueilli pour s'habiller des guirlandes d'orchidees.
Monsieur Blanc courir pour manger, courir pour travail, courir pour aimer, Monsieru Blanc regarder cent fois si la p'tite aiguille, elle est toujours la. Et la-bas, la-bas, tout la-bas, dans un' ile gross' comm' un p'tit pois.
Papous, papous, deux papous deux papous gentils comm'tout, pour se donner du mouv'ment, dansent, dansent dans le vent. Papous, papous, deux papous deux papous gentils comm'tout, ont cueilli pour dejeuner, un panier de fruits dores.
Monsieur Blanc pilule pour le coeur, pilule pour le foie, pilule pour sa soeur, tout l'argent donne au docteur, donne avocat, donne precepteur. Et la-bas, la-bas, tout la-bas, dans un' ile gross' comm' un p'tit pois.
Papous, papous, deux papous deux papous gentils comm'tout, passent le temps a s'embrasser en s'frottant le bout du nez, Papous, papous, deux papous deux papous gentils comm'tout, s'endorm'nt sur un lit de fleurs sans connaitre leur bonheur. papous, papous, deux papous..
On doit chanter ce que l'on aime Exalter tout ce qui est beau C'est pour cela qu'en un poeme Je vais chanter les haricots
Alors que tout repose encore Des le premier cocorico A qu'il est doux quant vient l'aurore De voir semer les haricots Et puis un jour sortant de terre Et se dressant toujours plus haut Vers le soleil, vers la lumiere On voit pousser les haricots
Au printemps la rose est eclose En ete, le coquelicot Mais quel spectacle grandiose De voir fleurir les haricots
Plus tard les paysans de France S'agenouillant, courbant le dos Ont l'air de faire reverence Pour mieux cueillir les haricots Mais ces courbettes hypocrites Precedent la main du bourreau Qui les jetant dans la marmite Met a bouillir les haricots Et lorsque vient leur derniere heure Ont les sert autour d'un gigot Et chaque fois mon ame pleure Car c'est la fin des haricots