Disc 1 | ||||||
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1. |
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Comme un marin je partirai
Pour aller rire chez les filles Et si jamais tu en pleurais Moi j'en aurais l'ame ravie Comme un novice je partirai Pour aller prier le bon Dieu Et si jamais tu en souffrais Je n'en prierais que mieux Tu n'as commis d'autre peche Que de distiller chaque jour L'ennui et la banalite Quand d'autres distillent l'amour Et mille jours pour une nuit Voila ce que tu m'as donne Tu as peint notre amour en gris Termine notre eternite Comme un ivrogne je partirai Pour aller gueuler ma chanson Et si jamais tu l'entendais J'en remercierais le Demon Comme un soldat je partirai Mourir comme meurent les enfants Et si jamais tu en mourais J'en voudrais revenir vivant Et toi tu pries et toi tu pleures Au long des jours au long des ans C'est comme si avec des fleurs On ressoudait deux continents L'amour est mort vive la haine Et toi materiel declasse Va-t-en donc accrocher Ta peine au musee Des amours ratees Comme un ivrogne je partirai Pour aller gueuler ma chanson Et si jamais tu l'entendais J'en remercierais le Demon |
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2. |
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C'est trop facile d'entrer aux eglises
De deverser toutes ses saletes Face au cure qui dans la lumiere grise Ferme les yeux pour mieux nous pardonner Tais-toi donc Grand Jacques Que connais-tu du Bon Dieu Un cantique une image Tu n'en connais rien de mieux C'est trop facile quand les guerres sont finies D'aller gueuler que c'etait la derniere Ami bourgeois vous me faites envie Vous ne voyez donc point vos cimetieres Tais-toi donc Grand Jacques Et laisse-les donc crier Laisse-les pleurer de joie Toi qui ne fus meme pas soldat C'est trop facile quand un amour se meurt Qu'il craque en deux parce qu'on l'a trop plie D'aller pleurer comme les hommes pleurent Comme si l'amour durait l'eternite Tais-toi donc Grand Jacques Que connais-tu de l'amour Des yeux bleus des cheveux fous Tu n'en connais rien du tout Et dis-toi donc Grand Jacques Et dis-toi donc Grand Jacques Dis-le-toi bien souvent C'est trop facile De faire semblant De faire semblant |
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3. |
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(Prologue, spoken:)
Un jour le Diable vint sur terre, un jour le Diable vint sur terre pour surveiller ses interets, il a tout vu le Diable, il a tout entendu et apres avoir tout vu, apres avoir tout entendu, il est retourne chez lui, la-bas. Et la-bas on avait fait un grand banquet, a la fin du banquet, il s'est leve le Diable, il a prononce un discours et en substance il a dit ceci, il a dit: Il y a toujours un peu partout Des feux illuminant la terre ca va Les hommes s'amusent comme des fous Aux dangereux jeux de la guerre ca va Les trains deraillent avec fracas Parce que des gars pleins d'ideal Mettent des bombes sur les voies Ca fait des morts originales Ca fait des morts sans confession Des confessions sans remission ca va Rien ne se vend mais tout s'achete L'honneur et meme la saintete ca va Les Etats se muent en cachette En anonymes societes ca va Les grands s'arrachent les dollars Venus du pays des enfants L'Europe repete l'Avare Dans un decor de mil neuf cent Ca fait des morts d'inanition Et l'inanition des nations ca va Les hommes ils en ont tant vu Que leurs yeux sont devenus gris ca va Et l'on ne chante meme plus Dans toutes les rues de Paris ca va On traite les braves de fous Et les poetes de nigauds Mais dans les journaux de partout Tous les salauds ont leur photo Ca fait mal aux honnetes gens Et rire les malhonnetes gens. Ca va ca va ca va ca va |
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4. |
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Il peut pleuvoir
Sur les trottoirs Des grands boulevards Moi j'm'en fiche J'ai ma mie Aupres de moi Il peut pleuvoir Sur les trottoirs Des grands boulevards Moi j'm'en fiche Car ma mie C'est toi Et au soleil la-haut Qui nous tourne le dos Dans son halo de nuages Et au soleil la-haut Qui nous tourne le dos Moi je crie bon voyage Il peut pleuvoir Sur les trottoirs Des grands boulevards Moi j'm'en fiche J'ai ma mie Aupres de moi Il peut pleuvoir Sur les trottoirs Des grands boulevards Moi j'm'en fiche Car ma mie C'est toi Aux flaques d'eau qui brillent Sous les jambes des filles Aux neons etincellants Qui lancent dans la vie Leur postillons de pluie Je crie en rigolant: Et aux gens qui s'en viennent Et aux gens qui s'en vont Jour et nuit tournez en rond Et aux gens qui s'en viennent Et aux gens qui s'en vont Moi je crie a pleins poumons Y a plein d'espoir Sur les trottoirs Des grands boulevards Et j'en suis riche J'ai ma mie Aupres de moi Y a plein d'espoir Sur les trottoirs Des grands boulevards Et j'en suis riche Car ma mie C'est toi C'est toi . . . |
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5. |
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6. |
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Il etait un fou du roi
Qui vivait l'ame sereine Dans un chateau d'autrefois Pour l'amour d'une reine Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Il y eut une grande chasse Ou les nobles deux par deux Tous les dix metres s'embrassent Dans les chemins qu'on dit creux Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Lorsque le fou vit la reine Courtisee par un beau comte Il s'en fut le cœur en peine Dans un bois pleurer de honte Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Lorsque trois jours furent passes Il revint vers le chateau Et alla tout raconter Dans sa tour au roi la-haut Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Devant tout ce qu'on lui raconte Tout un jour le roi a ri Il fit decorer le comte Et c'est le fou qu'on pendit Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus |
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7. |
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Sur la place chauffee au soleil
Une fille s'est mise a danser Elle tourne toujours pareille Aux danseuses d'antiquites Sur la ville il fait trop chaud Hommes et femmes sont assoupis Et regardent par le carreau Cette fille qui danse a midi Ainsi certains jours parait Une flamme a nos yeux A l'eglise ou j'allais On l'appelait le Bon Dieu L'amoureux l'appelle l'amour Le mendiant la charite Le soleil l'appelle le jour Et le brave homme la bonte Sur la place vibrante d'air chaud Ou pas meme ne parait un chien Ondulante comme un roseau La fille bondit s'en va s'en vient Ni guitare ni tambourin Pour accompagner sa danse Elle frappe dans ses mains Pour se donner la cadence Ainsi certains jours parait Une flamme a nos yeux A l'eglise ou j'allais On l'appelait le Bon Dieu L'amoureux l'appelle l'amour Le mendiant la charite Le soleil l'appelle le jour Et le brave homme la bonte. Sur la place ou tout est tranquille Une fille s'est mise a chanter Et son chant plane sur la ville Hymne d'amour et de bonte Mais sur la ville il fait trop chaud Et pour ne point entendre son chant Les hommes ferment leurs carreaux Comme une porte entre morts et vivants Ainsi certains jours parait Une flamme en nos cœurs Mais nous ne voulons jamais Laisser luire sa lueur Nous nous bouchons les oreilles Et nous nous voilons les yeux Nous n'aimons point les reveils De notre cœur deja vieux Sur la place un chien hurle encore Car la fille s'en est allee Et comme le chien hurlant la mort Pleurent les hommes leur destinee |
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8. |
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9. |
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Les pieds dans le ruisseau
Moi je regarde couler la vie Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde sans dire un mot Les gentils poissons Me content leur vie En faisant des ronds Sur l'onde jolie Et moi je reponds En gravant dans l'eau Des mots jolis Mots de ma facon Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde couler la vie Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde sans dire un mot Au fil du courant S'efface une lettre Lettre d'un amant Disparu peut-etre Ah que je voudrais Trouver pres de moi Une fille dont j'pourrais Caresser les doigts Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde couler la vie Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde sans dire un mot Et quand le crapaud Berce au crepuscule Parmi les roseaux Dame libellule Penchant mon visage Au dessus de l'eau Je vois mon image Moi je vois l'idiot |
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10. |
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Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage Au jour du grand voyage Qu'est notre grand amour Quand on n'a que l'amour Mon amour toi et moi Pour qu'eclatent de joie Chaque heure et chaque jour Quand on n'a que l'amour Pour vivre nos promesses Sans nulle autre richesse Que d'y croire toujours Quand on n'a que l'amour Pour meubler de merveilles Et couvrir de soleil La laideur des faubourgs Quand on n'a que l'amour Pour unique raison Pour unique chanson Et unique secours Quand on n'a que l'amour Pour habiller matin Pauvres et malandrins De manteaux de velours Quand on n'a que l'amour A offrir en priere Pour les maux de la terre En simple troubadour Quand on n'a que l'amour A offrir a ceux-la Dont l'unique combat Est de chercher le jour Quand on n'a que l'amour Pour tracer un chemin Et forcer le destin A chaque carrefour Quand on n'a que l'amour Pour parler aux canons Et rien qu'une chanson Pour convaincre un tambour Alors, sans avoir rien Que la force d'aimer Nous aurons dans nos mains Amis, le monde entier |
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11. |
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Pardon pour cette fille
Que l'on a fait pleurer Pardon pour ce regard Que l'on quitte en riant Pardon pour ce visage Qu'une larme a change Pardon pour ces maisons Ou quelqu'un nous attend Et puis pour tous ces mots Que l'on dit mots d'amour Et que nous employons En guise de monnaie Pour tous les serments Qui meurent au petit jour Pardon pour les jamais Pardon pour les toujours Pardon pour pour les hameaux Qui ne chantent jamais Pardon pour les villages Que l'on a oublies Et pardon pour les cites Ou nul ne se connait Pardon pour les pays Faits de sous-officiers Pardon d'etre de ceux Qui se foutent de tout Et de ne pas avoir Chaque jour essaye Et puis pardon encore Et puis pardon surtout De ne jamais savoir Qui doit nous pardonner |
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12. |
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13. |
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14. |
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15. |
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J'en appelle aux maisons
Ecrasees de lumiere J'en appelle aux amours Que chantent les rivieres A l'eclatement bleu Des matins de printemps A la force jolie des filles Qui ont vingt ans A la fraicheur certaine D'un vieux puit de desert A l'etoile qu'attend Le vieil homme qui se perd Pour que monte de nous Et plus fort qu'un desir Le desir incroyable De se vouloir construire En se desirant faible Et plutot qu'orgueilleux En se desirant lache Plutot que monstrueux J'en appelle a ton rire Que tu croques au soleil J'en appelle a ton cri A nul autre pareil Au silence joyeux Qui parle doucement A ces mots que l'on dit Rien qu'en se regardant A la pesante main De notre amour sincere A nos vingt ans trouves A tout ce qu'ils esperent Pour que monte de nous Et plus fort qu'un desir Le desir incroyable De se vouloir construire En preferant plutot Que la gloire inutile Et le bonheur profond Et puis la joie tranquille J'en appelle aux maisons Ecrasees de lumiere J'en appelle a ton cri A nul autre pareil |
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16. |
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Heureux qui chante pour l'enfant
Et qui sans jamais rien lui dire Le guide au chemin triomphant Heureux qui chante pour l'enfant Heureux qui sanglote de joie Pour s'etre enfin donne d'amour Ou pour un baiser que l'on boit Heureux qui sanglote de joie Heureux les amants separes Et qui ne savent pas encor' Qu'ils vont demain se retrouver Heureux les amants separes Heureux les amants epargnes Et dont la force de vingt ans Ne sert a rien qu'a bien s'aimer Heureux les amants epargnes Heureux les amants que nous sommes Et qui demain loin l'un de l'autre S'aimeront s'aimeront Par-dessus les hommes |
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17. |
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Il pleut
C'est pas ma faute a moi Les carreaux des usines Sont toujours mal laves Il pleut Les carreaux des usines Y en beaucoup d'casses Les filles qui vont danser Ne me regardent pas Car elles s'en vont danser Avec tous ceux la Qui savent leur payer Pour pouvoir s'amuser Des fleurs de papier Ou de l'au parfumee Les filles qui vont danser Ne me regardent pas Car elles s'en vont danser Avec tous ceux la Il pleut C'est pas ma faute a moi Les carreaux des usines Sont toujours mal laves Les corridors crasseux Sont les seuls que je vois Les escaliers qui montent Ils sont toujours pour moi Mais quand je suis Seul sous les toits Avec le soleil Et avec les nuages J'entends la rue pleurer Je vois les cheminees De la ville fumer Doucement dans mon ciel a moi La lune danse Pour moi le soir Elle danse danse Elle danse danse Et son haleine Immense halo me caresse Je m'y plonge le soir Et j'y plonge ma peine Il pleut Et c'est ma faute a moi Les carreaux des usines Sont toujours mal laves Il pleut Les carreaux des usines Moi j'irai les casser |
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18. |
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19. |
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Tu n'as rien compris
S'il te faut des trains Pour fuir vers l'aventure Et de blancs navires Qui puissent t'emmener Chercher le soleil A mettre dans tes yeux Chercher des chansons Que tu puisses chanter Alors s'il te faut l'aurore Pour croire au lendemain Et des lendemains Pour pouvoir esperer Retrouver l'espoir Qui t'a glisse des mains Retrouver la main Que ta main a quittee Et alors s'il te faut des mots Prononces par des vieux Pour justifier Tous tes renoncements Si la poesie pour toi N'est plus qu'un jeu Si toute ta vie N'est qu'un vieillissement Alors s'il te faut l'ennui Pour te sembler profond Et le bruit des villes Pour saouler tes remords Et puis des faiblesses Pour te paraitre bon Et puis des coleres Pour te paraitre fort Alors alors Tu n'as rien compris |
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20. |
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Mon ami, qui croit que tout doit changer
Crois-tu le droit d'aller tuer les bourgeois Si tu crois encore qu'il nous faut descendre Dans le creux des rues pour monter au pouvoir Si tu crois encore au reve du grand soir Et que nos ennemis, il faut aller les pendre Dis-le toi desormais Meme s'il est sincere Aucun reve jamais Ne merite une guerre On a detruit la Bastille Et ca n'a rien arrange On a detruit la Bastille Quand il fallait nous aimer Mon ami, qui croit, que rien ne doit changer Te crois-tu le droit de vivre et de penser en bourgeois Si tu crois encore qu'il nous faut defendre Un bonheur acquis au prix d'autres bonheurs Si tu crois encore que c'est parce qu'ils ont tort Que les gens te saluent plutot que de te pendre Dis-le toi desormais Meme s'il est sincere Aucun reve jamais Ne merite une guerre On a detruit la Bastille Et ca n'a rien arrange On a detruit la Bastille Quand il fallait nous aimer Mon ami, je crois que tout peut s'arranger Sans cris sans effroi meme sans insulter les bourgeois L'avenir depend des revolutionnaires Mais se moque bien des petits revoltes L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre Ne sois pas de ceux-la qui vont nous les donner Hatons-nous d'esperer Marchons aux lendemains Tendons une main Qui ne soit pas fermee On a detruit la Bastille Et ca n'a rien arrange On a detruit la Bastille Ne pourrait-on pas s'aimer |
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Disc 2 | ||||||
1. |
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Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage Au jour du grand voyage Qu'est notre grand amour Quand on n'a que l'amour Mon amour toi et moi Pour qu'eclatent de joie Chaque heure et chaque jour Quand on n'a que l'amour Pour vivre nos promesses Sans nulle autre richesse Que d'y croire toujours Quand on n'a que l'amour Pour meubler de merveilles Et couvrir de soleil La laideur des faubourgs Quand on n'a que l'amour Pour unique raison Pour unique chanson Et unique secours Quand on n'a que l'amour Pour habiller matin Pauvres et malandrins De manteaux de velours Quand on n'a que l'amour A offrir en priere Pour les maux de la terre En simple troubadour Quand on n'a que l'amour A offrir a ceux-la Dont l'unique combat Est de chercher le jour Quand on n'a que l'amour Pour tracer un chemin Et forcer le destin A chaque carrefour Quand on n'a que l'amour Pour parler aux canons Et rien qu'une chanson Pour convaincre un tambour Alors, sans avoir rien Que la force d'aimer Nous aurons dans nos mains Amis, le monde entier |
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2. |
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3. |
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4. |
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5. |
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Belle Jeanette a faute, je n'en dis pas davantage
Car cela peut arriver a toutes les filles de son age Mais lorsque sa mere apprit qu'elle allait etre grand-mere Retentirent tous les cris d'une majuscule colere Vous parlez, ma bonne dame, de vice, d'immoralite Mais faites-vous donc un drame des amants que vous avez Les gens qui ont bonne conscience dans les rues, le soir Les gens qui ont bonne conscience ont souvent mauvaise memoire Et ceux qui se disent beaux parce qu'ils sont des idiots Et ceux qui se disent malins parce qu'ils ne sont que laids Et ceux qui se disent heureux parce qu'ils sont des bigots Et ceux qui se disent bons parce qu'ils sont des niais Ceux qui ont la tete haute parce qu'ils ont tout appris Et qui ont l'ame sereine parce qu'ils n'ont rien compris Les gens qui ont bonne conscience dans les rues, le soir Les gens qui ont bonne conscience ont souvent mauvaise memoire |
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6. |
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Comme un marin je partirai
Pour aller rire chez les filles Et si jamais tu en pleurais Moi j'en aurais l'ame ravie Comme un novice je partirai Pour aller prier le bon Dieu Et si jamais tu en souffrais Je n'en prierais que mieux Tu n'as commis d'autre peche Que de distiller chaque jour L'ennui et la banalite Quand d'autres distillent l'amour Et mille jours pour une nuit Voila ce que tu m'as donne Tu as peint notre amour en gris Termine notre eternite Comme un ivrogne je partirai Pour aller gueuler ma chanson Et si jamais tu l'entendais J'en remercierais le Demon Comme un soldat je partirai Mourir comme meurent les enfants Et si jamais tu en mourais J'en voudrais revenir vivant Et toi tu pries et toi tu pleures Au long des jours au long des ans C'est comme si avec des fleurs On ressoudait deux continents L'amour est mort vive la haine Et toi materiel declasse Va-t-en donc accrocher Ta peine au musee Des amours ratees Comme un ivrogne je partirai Pour aller gueuler ma chanson Et si jamais tu l'entendais J'en remercierais le Demon |
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7. |
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8. |
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Qu'avons-nous fait, bonnes gens
Dites-moi de la bonte du monde On l'aurait cachee au fond d'un bois Que ca ne m'etonnerait guere On l'aurait enfouie Dix pieds sous terre Que ca ne m'etonnerait pas Et c'est dommage de ne plus voir A chaque soir chaque matin Sur les routes sur les trottoirs Une foule de petits saints Martin Qu'avons-nous fait, bonnes gens Dites-moi de tout l'amour du monde On l'aurait vendu pour je n'sais quoi Que ca ne m'etonnerait guere On l'aurait vendu pour faire le guerre Que ca ne m'etonnerait pas Et c'est dommage de ne plus voir Les amoureux qui ont vingt ans Se conter mille et une histoires Pour le plus des feux de la Saint Jean Mais nous retrouverons bonnes gens Croyez-moi toutes ces joies profondes on les retrouverait au fond de soi Que ca ne m'etonnerait guere On les retrouverait sous la poussiere Que ca ne m'etonnerait pas Et c'est tant mieux on pourra voir Enfin d'autres que les fous Chanter l'amour chanter l'espoir Et les chanter avec des mots a vous Qu'attendez-vous bonnes gens Dites-le moi Pour retrouver ces choses Qu'attendons-nous bonnes gens Dites-le moi |
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9. |
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(Prologue, spoken:)
Un jour le Diable vint sur terre, un jour le Diable vint sur terre pour surveiller ses interets, il a tout vu le Diable, il a tout entendu et apres avoir tout vu, apres avoir tout entendu, il est retourne chez lui, la-bas. Et la-bas on avait fait un grand banquet, a la fin du banquet, il s'est leve le Diable, il a prononce un discours et en substance il a dit ceci, il a dit: Il y a toujours un peu partout Des feux illuminant la terre ca va Les hommes s'amusent comme des fous Aux dangereux jeux de la guerre ca va Les trains deraillent avec fracas Parce que des gars pleins d'ideal Mettent des bombes sur les voies Ca fait des morts originales Ca fait des morts sans confession Des confessions sans remission ca va Rien ne se vend mais tout s'achete L'honneur et meme la saintete ca va Les Etats se muent en cachette En anonymes societes ca va Les grands s'arrachent les dollars Venus du pays des enfants L'Europe repete l'Avare Dans un decor de mil neuf cent Ca fait des morts d'inanition Et l'inanition des nations ca va Les hommes ils en ont tant vu Que leurs yeux sont devenus gris ca va Et l'on ne chante meme plus Dans toutes les rues de Paris ca va On traite les braves de fous Et les poetes de nigauds Mais dans les journaux de partout Tous les salauds ont leur photo Ca fait mal aux honnetes gens Et rire les malhonnetes gens. Ca va ca va ca va ca va |
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10. |
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11. |
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12. |
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J'aime la foire ou pour trois sous
L'on peut se faire tourner la tete Sur les maneges aux chevaux roux Au son d'une musique bete Les lampions jettent au firmament Alignes en nombre pair Comme des sourcils de geant Leurs crachats de lumiere Les moulins tournent, tournent sans treve Emportant tout notre argent Et nous donnant un peu de reve Pour que les hommes soient contents Ca sent la graisse ou dansent les frites Ca sent les frites dans les papiers Ca sent les beignets qu'on mange vite Ca sent les hommes qui les ont manges Partout je vois a petits pas Des couples qui s'en vont danser Mais moi surement je n'irai pas Grand-mere m'a dit de me mefier Et lorsque l'on n'a plus de sous Pour se faire tourner la tete Sur les maneges aux chevaux roux Au son d'une musique bete On rentre chez soi lentement Et tout en regardant les cieux On se demande simplement S'il n'existe rien de mieux J'aimais la foire ou pour trois sous L'on pouvait se faire tourner la tete Sur les maneges aux chevaux roux Au son d'une musique bete |
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13. |
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14. |
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15. |
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Il etait un fou du roi
Qui vivait l'ame sereine Dans un chateau d'autrefois Pour l'amour d'une reine Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Il y eut une grande chasse Ou les nobles deux par deux Tous les dix metres s'embrassent Dans les chemins qu'on dit creux Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Lorsque le fou vit la reine Courtisee par un beau comte Il s'en fut le cœur en peine Dans un bois pleurer de honte Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Lorsque trois jours furent passes Il revint vers le chateau Et alla tout raconter Dans sa tour au roi la-haut Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Devant tout ce qu'on lui raconte Tout un jour le roi a ri Il fit decorer le comte Et c'est le fou qu'on pendit Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus Et vive les bossus Ma mere Et vive les pendus |
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Mon ami, qui croit que tout doit changer
Crois-tu le droit d'aller tuer les bourgeois Si tu crois encore qu'il nous faut descendre Dans le creux des rues pour monter au pouvoir Si tu crois encore au reve du grand soir Et que nos ennemis, il faut aller les pendre Dis-le toi desormais Meme s'il est sincere Aucun reve jamais Ne merite une guerre On a detruit la Bastille Et ca n'a rien arrange On a detruit la Bastille Quand il fallait nous aimer Mon ami, qui croit, que rien ne doit changer Te crois-tu le droit de vivre et de penser en bourgeois Si tu crois encore qu'il nous faut defendre Un bonheur acquis au prix d'autres bonheurs Si tu crois encore que c'est parce qu'ils ont tort Que les gens te saluent plutot que de te pendre Dis-le toi desormais Meme s'il est sincere Aucun reve jamais Ne merite une guerre On a detruit la Bastille Et ca n'a rien arrange On a detruit la Bastille Quand il fallait nous aimer Mon ami, je crois que tout peut s'arranger Sans cris sans effroi meme sans insulter les bourgeois L'avenir depend des revolutionnaires Mais se moque bien des petits revoltes L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre Ne sois pas de ceux-la qui vont nous les donner Hatons-nous d'esperer Marchons aux lendemains Tendons une main Qui ne soit pas fermee On a detruit la Bastille Et ca n'a rien arrange On a detruit la Bastille Ne pourrait-on pas s'aimer |
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Les pieds dans le ruisseau
Moi je regarde couler la vie Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde sans dire un mot Les gentils poissons Me content leur vie En faisant des ronds Sur l'onde jolie Et moi je reponds En gravant dans l'eau Des mots jolis Mots de ma facon Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde couler la vie Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde sans dire un mot Au fil du courant S'efface une lettre Lettre d'un amant Disparu peut-etre Ah que je voudrais Trouver pres de moi Une fille dont j'pourrais Caresser les doigts Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde couler la vie Les pieds dans le ruisseau Moi je regarde sans dire un mot Et quand le crapaud Berce au crepuscule Parmi les roseaux Dame libellule Penchant mon visage Au dessus de l'eau Je vois mon image Moi je vois l'idiot |
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18. |
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Tu n'as rien compris
S'il te faut des trains Pour fuir vers l'aventure Et de blancs navires Qui puissent t'emmener Chercher le soleil A mettre dans tes yeux Chercher des chansons Que tu puisses chanter Alors s'il te faut l'aurore Pour croire au lendemain Et des lendemains Pour pouvoir esperer Retrouver l'espoir Qui t'a glisse des mains Retrouver la main Que ta main a quittee Et alors s'il te faut des mots Prononces par des vieux Pour justifier Tous tes renoncements Si la poesie pour toi N'est plus qu'un jeu Si toute ta vie N'est qu'un vieillissement Alors s'il te faut l'ennui Pour te sembler profond Et le bruit des villes Pour saouler tes remords Et puis des faiblesses Pour te paraitre bon Et puis des coleres Pour te paraitre fort Alors alors Tu n'as rien compris |
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