더 이상 설명이 필요없는 프랑스 최고의 샹송 가수이자 음유시인인 쟈끄 브렐의 베스트 오브 베스트. 프랑스 샹송의 영원한 명곡 <NE ME QUITTES PAS(IF YOU GO AWAY)>는 물론,<마틸드>,<암스테르담>,<브르조와>,<브뤼셀>등 쟈끄 브렐의 에센셜 트랙들이 모두 담겨져 있는 베스트 컬렉션. 두 장의 리마스터링 CD로 최상의 음질로 감상할 수 있는 베스트 앨범. 수입(프랑스) 배포 ALES MUSIC .... ....
Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Il faut oublier 잊어야 해요 Tout peut s"oublier 다 잊을 수 있어요 Qui s"enfuit deja 이미 지나간 일은 Oublier le temps 잊어요 서로가 Des malentendus 오해했던 시간과 Et le temps perdu 방법을 궁리하다 A savoir comment 잃어버린 시간을 Oublier ces heures 잊어요 그 시간들을 Qui tuaient parfois 이유만 따지다 A coups de pourquoi 행복한 마음을 때로 Le coeur du bonheur 절망시킨 시간들을 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
Moi je t"offrirai 당신께 줄께요 Des perles de pluie 비가 내리지 않는 Venues d"un pays 나라에서 온 Ou il ne pleut pas 진주알의 비를 Je creuserai la terre 땅을 파겠어요 Jusqu"apres ma mort 죽어 쓰러질 때까지 Pour couvrir ton corps 황금과 빛으로 D"or et de lumiere 당신을 덮겠어요 Je ferai un domaine 왕국을 만들께요 Ou l"amour sera roi 사랑이 왕이 되고 Ou l"amour sera loi 사랑이 법이 되고 Ou tu seras reine 당신이 왕비 되는 왕국을 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Je t"inventerai 당신을 위해서 Des mots insenses 당신이 재밌어 할 Que tu comprendras넌센스 말을 지어낼께요 Je te parlerai 얘기해 줄게요 De ces amants-la 불타는 가슴을 Qui ont vu deux fois 두 번씩 경험했던 Leurs coeurs s"embraser 연인들 얘기를 Je te raconterai 얘기해 줄게요 L"histoire de ce roi 당신을 만날 수 없어 Mort de n"avoir pas 상심하여 죽고 만 Pu te rencontrer 왕의 이야기를 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
On a vu souvent 사람들은 봤대요 Rejaillir le feu 너무 늙었다 여겼던 De l"ancien volcan 옛 화산이 또다시 Qu"on croyait trop vieux 불을 뿜는 걸 Il est parait-il 그래서 아마도 Des terres brulees 불타 버린 땅에서 Donnant plus de ble 최고 계절 사월보다 Qu"un meilleur avril 더 많은 곡식이 났나 봐요 Et quand vient le soir 그리고 하늘이 불타게끔 Pour qu"un ciel flamboie 저녁이 오면 Le rouge et le noir 붉은 것과 검은 것은 Ne s"epousent-ils pas 하나로 합하지 않아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Je ne vais plus pleurer 이제 울지 않을께요 Je ne vais plus parler 이제 말하지 않을께요 Je me cacherai la 그냥 여기 숨어서 A te regarder 당신을 지켜볼께요 Danser et sourire 춤추고 미소짓는 당신 모습을 Et a t"ecouter 그냥 듣고만 있을께요 Chanter et puis rire 당신이 노래하고 웃어대는 걸 Laisse-moi devenir 허락해 줘요 내가 L"ombre de ton ombre 당신 그림자의 그림자가 되고 L"ombre de ta main 당신 손의 그림자가 되고 L"ombre de ton chien, mais 당신 멍이의 그림자가 되는 걸, 다만 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요...
Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux Meme riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux Chez eux ca sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan Que l'on vive a Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lezarde quand ils parlent d'hier Et d'avoir trop pleure que des larmes encore leur perlent aux paupieres Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: ?Je t'attends“
Les vieux ne revent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermes Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit Du lit a la fenetre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habilles de raide C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant Et l'autre reste la, le meilleur ou le pire, le doux ou le severe Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer Vous le verrez peut-etre, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin Traverser le present en s'excusant deja de n'etre pas plus loin Et fuir devant vous une derniere fois la pendule d'argent Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: ?Je t'attends“ Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend
Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague Et des vagues de dunes pour arreter les vagues Et de vagues rochers que les marees depassent Et qui ont a jamais le cœur a maree basse Avec infiniment de brumes a venir Avec le vent de l'est ecoutez-le tenir Le plat pays qui est le mien
Avec des cathedrales pour uniques montagnes Et de noirs clochers comme mats de cocagne Ou des diables en pierre decrochent les nuages Avec le fil des jours pour unique voyage Et des chemins de pluie pour unique bonsoir Avec le vent d'ouest ecoutez-le vouloir Le plat pays qui est le mien
Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilite Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner Avec le vent du nord qui vient s'ecarteler Avec le vent du nord ecoutez-le craquer Le plat pays qui est le mien
Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot Quand les fils de novembre nous reviennent en mai Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet Quand le vent est au rire quand le vent est au ble Quand le vent est au sud ecoutez-le chanter Le plat pays qui est le mien
Ma mere voici le temps venu D'aller prier pour mon salut Mathilde est revenue Bougnat tu peux garder ton vin Ce soir je boirai mon chagrin Mathilde est revenue Toi la servante toi la Maria Vaudrait peut-etre mieux changer nos draps Mathilde est revenue Mes amis ne me laissez pas Ce soir je repars au combat Maudite Mathilde puisque te v'la
Mon cœur mon cœur ne t'emballe pas Fais comme si tu ne savais pas Que la Mathilde est revenue Mon cœur arrete de repeter Qu'elle est plus belle qu'avant l'ete La Mathilde qui est revenue Mon cœur arrete de bringuebaler Souviens-toi qu'elle t'a dechire La Mathilde qui est revenue Mes amis ne me laissez pas Dites-moi dites-moi qu'il ne faut pas Maudite Mathilde puisque te v'la
Et vous mes mains restez tranquilles C'est un chien qui nous revient de la ville Mathilde est revenue Et vous mes mains ne frappez pas Tout ca ne vous regarde pas Mathilde est revenue Et vous mes mains ne tremblez plus Souvenez-vous quand je vous pleurais dessus Mathilde est revenue Vous mes mains ne vous ouvrez pas Vous mes bras ne vous tendez pas Sacree Mathilde puisque te v'la
Ma mere arrete tes prieres Ton Jacques retourne en enfer Mathilde m'est revenue Bougnat apporte-nous du vin Celui des noces et des festins Mathilde m'est revenue Toi la servante toi la Maria Va tendre mon grand lit de draps Mathilde m'est revenue Amis ne comptez plus sur moi Je crache au ciel encore une fois Ma belle Mathilde puisque te v'la te v'la
Madame promene son cul sur les remparts de Varsovie Madame promene son cœur sur les ringards de sa folie Madame promene son ombre sur les grand-places de l'Italie Je trouve que Madame vit sa vie
Madame promene a l'aube les preuves de ses insomnies Madame promene a ch'val ses etats d'ames et ses lubies Madame promene un con qui assure que madame est jolie Je trouve que Madame est servie
Tandis que moi tous les soirs Je suis vestiaire a l'Alcazar
Madame promene l'ete jusque dans le Midi d'la France Madame promene ses seins jusque dans le Midi de la chance Madame promene son spleen jusqu'au bord du lac de Constance Je trouve Madame de circonstance
Madame promene son chien un boudin noir nomme Byzance Madame traine son enfance et change selon les circonstances Madame promene partout son accent russe avec aisance C'est vrai que Madame est de Valence
Tandis que moi tous les soirs Je suis barman a l'Alcazar
Madame promene son ch'veu qu'a la senteur des nuits de Chine Madame promene son regard sur tous les vieux qui ont des usines Madame promene son rire comme d'autres promenent leur vaseline Je trouve que Madame est coquine
Madame promene ses cuites de verre en verre de fine en fine Madame promene les genes de vingt mille officiers de marine Madame raconte partout qu'on m'appelle tata Jacqueline Je trouve Madame mauvaise copine
Tandis que moi tous les soirs Je suis chanteuse legere a l'Alcazar
Madame promene ses mains dans les differents corps d'armee Madame promene mes sous chez des demi-sels de bas quartiers Madame promene carosse qu'elle voudrait bien me voir tirer Je trouve que Madame est gonflee
Madame promene banco qu'elle veut bien me laisser regler Madame promene bijoux qu'elle veut bien me laisser facturer Madame promene ma Rolls que pour suivre quelque huissier Je trouve que Madame est pressee
Tandis que moi tous les soirs Je fais la plonge a l'Alcazar
Madame promene son cul sur les remparts de Varsovie Madame promene son cœur sur les ringards de sa folie Madame promene son ombre sur les grand-places de l'Italie Je trouve que Madame vit sa vie
Madame promene a l'aube les preuves de ses insomnies Madame promene a ch'val ses etats d'ames et ses lubies Madame promene un con qui assure que Madame est jolie Je trouve que Madame est servie
Tandis que moi tous les soirs Je suis vestiaire a l'Alcazar
Madame promene l'ete jusque dans le Midi d'la France Madame promene ses seins jusque dans le Midi de la chance Madame promene son spleen jusqu'au bord du lac de Constance Je trouve Madame de circonstance
Madame promene son chien un boudin noir nomme Byzance Madame traine son enfance et change selon les circonstances Madame promene partout son accent russe avec aisance C'est vrai que Madame est de Valence
Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui chantent Les reves qui les hantent Au large d'Amsterdam Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Le long des berges mornes Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui meurent Pleins de biere et de drames Aux premieres lueurs Mais dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui naissent Dans la chaleur epaisse Des langueurs oceanes
Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui mangent Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants Ils vous montrent des dents A croquer la fortune A decroisser la lune A bouffer des haubans Et ca sent la morue Jusque dans le cœur des frites Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus Puis se levent en riant Dans un bruit de tempete Referment leur braguette Et sortent en rotant
Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui dansent En se frottant la panse Sur la panse des femmes Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils craches Dans le son dechire D'un accordeon rance Ils se tordent le cou Pour mieux s'entendre rire Jusqu'a ce que tout a coup L'accordeon expire Alors le geste grave Alors le regard fier Ils ramenent leur batave Jusqu'en pleine lumiere
Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui boivent Et qui boivent et reboivent Et qui reboivent encore Ils boivent a la sante Des putains d'Amsterdam De Hambourg ou d'ailleurs Enfin ils boivent aux dames Qui leur donnent leur joli corps Qui leur donnent leur vertu Pour une piece en or Et quand ils ont bien bu Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les etoiles Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infideles Dans le port d'Amsterdam Dans le port d'Amsterdam . . .
Non Jef t'es pas tout seul Mais arrete de pleurer Comme ca devant tout le monde Parce qu'une demi-vieille Parce qu'une fausse blonde T'a relaisse tomber Non Jef t'es pas tout seul Mais tu sais que tu me fais honte A sangloter comme ca Betement devant tout le monde Parce qu'une trois quarts putain T'a claque dans les mains Non Jef t'es pas tout seul Mais tu fais honte a voir Les gens se paient notre tete Foutons le camp de ce trottoir Allez viens Jef viens viens
Viens il me reste trois sous On va aller se les boire Chez la mere Francoise Viens il me reste trois sous Et si c'est pas assez Ben il me restera l'ardoise Puis on ira manger Des moules et puis des frites Des frites et puis des moules Et du vin de Moselle Et si t'es encore triste On ira voir les filles Chez la madame Andree Parait qu'y en a de nouvelles On rechantera comme avant On sera bien tous les deux Comme quand on etait jeunes Comme quand c'etait le temps Que j'avais de l'argent
Non Jef t'es pas tout seul Mais arrete tes grimaces Souleve tes cent kilos Fais bouger ta carcasse Je sais que t'as le cœur gros Mais il faut le soulever Non Jef t'es pas tout seul Mais arrete de sangloter Arrete de te repandre Arrete de repeter Que t'es bon a te foutre a l'eau Que t'es bon a te pendre Non Jef t'es pas tout seul Mais c'est plus un trottoir ca devient un cinema Ou les gens viennent te voir Allez viens Jef viens viens
Viens il me reste trois sous On va aller se les boire Chez la mere Francoise Viens il me reste trois sous Et si c'est pas assez Ben il me restera l'ardoise Puis on ira manger Des moules et puis des frites Des frites et puis des moules Et du vin de Moselle Et si t'es encore triste On ira voir les filles Chez la madame Andree Parait qu'y en a de nouvelles On rechantera comme avant On sera bien tous les deux Comme quand on etait jeunes Comme quand c'etait le temps Que j'avais de l'argent
Viens il me reste ma guitare Je l'allumerai pour toi Et on sera espagnols Comme quand on etait momes Meme que j'aimais pas ca T'imiteras le rossignol Puis on se trouvera un banc On parlera de l'Amerique Ou c'est qu'on va aller Quand on aura du fric Et si t'es encore triste Ou rien que si t'en as l'air Je te raconterai comment Tu deviendras Rockfeller On sera bien tous les deux On rechantera comme avant Comme quand on etait beaux Comme quand c'etait le temps D'avant qu'on soit poivrots
Allez viens Jef viens viens Oui, oui, Jef, oui viens
T'as voulu voir Vierzon Et on a vu Vierzon T'as voulu voir Vesoul Et on on a vu Vesoul T'as voulu voir Honfleur Et on a vu Honfleur T'as voulu voir Hambourg Et on a vu Hambourg J'ai voulu voir Anvers Et on a revu Hambourg J'ai voulu voir ta sœur Et on a vu ta mere Comme toujours
T'as plus aime Vierzon Et on a quitte Vierzon T'as plus aime Vesoul Et on a quitte Vesoul T'as plus aime Honfleur Et on a quitte Honfleur T'as plus aime Hambourg Et on a quite Hambourg T'as voulu voir Anvers Et on n'a vu qu'ses faubourgs Tu n'as plus aime ta mere Et on a quitte sa sœur Comme toujours
Mais je te le dis Je n'irai pas plus loin Mais je te previens J'irai pas a Paris D'ailleurs j'ai horreur De tous les flons flons De la valse musette Et de l'accordeeon
T'as voulu voir Paris Et on a vu Paris T'as voulu voir Dutronc Et on a vu Dutronc J'ai voulu voir ta sœur J'ai vu le mont Valerien T'as voulu voir Hortense Elle etait dans l'Cantal J'ai voulu voir Byzance Et on a vu Pigalle A la gare Saint-Lazare J'ai vu les Fleurs du Mal Par hasard
T'as plus aime Paris Et on a quitte Paris T'as plus aime Dutronc Et on a quitte Dutronc Maintenant je confonds ta sœur Et le mont Valerien De ce que je sais d'Hortense J'irai plus dans l'Cantal Et tant pis pour Byzance Puisque j'ai vu Pigalle Et la gare Saint-Lazare C'est cher et ca fait mal Au hasard
Mais je te le redis (Chauffe Marcel! Chauffe!) Je n'irai pas plus loin Mais je te previens (kai! kai!) Le voyage est fini D'ailleurs j'ai horreur De tous les flons flons De la valse musette Et de l'accordeon
T'as voulu voir Vierzon Et on a vu Vierzon T'as voulu voir Vesoul Et on on a vu Vesoul T'as voulu voir Honfleur Et on a vu Honfleur T'as voulu voir Hambourg Et on a vu Hambourg J'ai voulu voir Anvers Et on a revu Hambourg J'ai voulu voir ta sœur Et on a vu ta mere Comme toujours
T'as plus aime Vierzon Et on a quitte Vierzon (Chauffe! chauffe!) T'as plus aime Vesoul Et on a quitte Vesoul T'as plus aime Honfleur Et on a quitte Honfleur T'as plus aime Hambourg Et on a quite Hambourg T'as voulu voir Anvers Et on n'a vu qu'ses faubourgs Tu n'as plus aime ta mere Et on a quitte sa sœur Comme toujours . . . (Chauffez les gars!)
Mais mais je te le reredis, (Kai!) Je n'irai pas plus loin Mais je te previens J'irai pas a Paris D'ailleurs j'ai horreur De tous les flons flons De la valse musette Et de l'accordeon
T'as voulu voir Paris Et on a vu Paris T'as voulu voir Dutronc Et on a vu Dutronc J'ai voulu voir ta sœur J'ai vu le mont Valerien T'as voulu voir Hortense Elle etait dans l'Cantal J'ai voulu voir Byzance Et on a vu Pigalle A la gare Saint-Lazare J'ai vu les Fleurs du Mal Par hasard
Tout nu dans ma serviette qui me servait de pagne J'avais le rouge au front et le savon a la main Au suivant, au suivant J'avais juste vingt ans et nous etions cent vingt A etre le suivant de celui qu'on suivait Au suivant, au suivant J'avais juste vingt ans et je me deniaisais Au bordel ambulant d'une armee en campagne Au suivant, au suivant
Moi j'aurais bien aime un peu plus de tendresse Ou alors un sourire ou bien avoir le temps Mais au suivant, au suivant Ce ne fut pas Waterloo mais ce ne fut pas Arcole Ce fut l'heure ou l'on regrette d'avoir manque l'ecole Au suivant, au suivant Mais je jure que d'entendre cet adjudant de mes fesses C'est des coups a vous faire des armees d'impuissants Au suivant, au suivant
Je jure sur la tete de ma premiere verole Que cette voix depuis je l'entends tout le temps Au suivant, au suivant Cette voix qui sentait l'ail et le mauvais alcool C'est la voix des nations et c'est la voix du sang Au suivant, au suivant Et depuis chaque femme a l'heure de succomber Entre mes bras trop maigres semble me murmurer Au suivant, au suivant
Tous les suivants du monde devraient se donner la main Voila ce que la nuit je crie dans mon delire Au suivant, au suivant Et quand je ne delire pas j'en arrive a me dire Qu'il est plus humiliant d'etre suivi que suivant Au suivant, au suivant Un jour je me ferai cul-de-jatte ou bonne sœur ou pendu Enfin un de ces machins ou je ne serai jamais plus Le suivant, le suivant
Ce soir j'attends Madeleine J'ai apporte du lilas J'en apporte toutes les semaines Madeleine elle aime bien ca Ce soir j'attends Madeleine On prendra le tram trente-trois Pour manger des frites chez Eugene Madeleine elle aime tant ca Madeleine c'est mon Noel C'est mon Amerique a moi Meme qu'elle est trop bien pour moi Comme dit son cousin Joel Ce soir j'attends Madeleine On ira au cinema Je lui dirai des: ?Je t'aime“ Madeleine elle aime tant ca
Elle est tellement jolie Elle est tellement tout ca Elle est toute ma vie Madeleine que j'attends la
Ce soir j'attends Madeleine Mais il pleut sur mes lilas Il pleut comme toutes les semaines Et Madeleine n'arrive pas Ce soir j'attends Madeleine C'est trop tard pour le tram trente-trois Trop tard pour les frites d'Eugene Et Madeleine n'arrive pas Madeleine c'est mon horizon C'est mon Amerique a moi Meme qu'elle est trop bien pour moi Comme dit son cousin Gaston Mais ce soir j'attends Madeleine Il me reste le cinema Je lui dirai des: ?Je t'aime“ Madeleine elle aime tant ca
Elle est tellement jolie Elle est tellement tout ca Elle est toute ma vie Madeleine qui n'arrive pas
Ce soir j'attendais Madeleine Mais j'ai jete mes lilas Je les ai jetes comme toutes les semaines Madeleine ne viendra pas Ce soir j'attendais Madeleine C'est fichu pour le cinema Je reste avec mes: ?Je t'aime“ Madeleine ne viendra pas Madeleine c'est mon espoir C'est mon Amerique a moi Sur qu'elle est trop bien pour moi Comme dit son cousin Gaspard Ce soir j'attendais Madeleine Tiens le dernier tram s'en va On doit fermer chez Eugene Madeleine ne viendra pas
Elle est tellement jolie Elle est tellement tout ca Elle est toute ma vie Madeleine qui ne viendra pas
Demain j'attendrai Madeleine Je rapporterai du lilas J'en rapporterai toute la semaine Madeleine elle aimera ca Demain j'attendrai Madeleine On prendra le tram trente-trois Pour manger des frites chez Eugene Madeleine elle aimera ca Madeleine c'est mon espoir C'est mon Amerique a moi Tant pis si elle est trop bien pour moi Comme dit son cousin Gaspard Demain j'attendrai Madeleine On ira au cinema Je lui dirai des: ?Je t'aime“ Madeleine elle aimera ca
Le coeur bien au chaud Les yeux dans la biere Chez la grosse Adrienne de Montalant Avec l'ami Jojo Et avec l'ami Pierre On allait boire nos vingt ans Jojo se prenait pour Voltaire Et Pierre pour Casanova Et moi, moi qui etais le plus fier Moi, moi je me prenais pour moi Et quand vers minuit passaient les notaires Qui sortaient de l'hotel des "Trois Faisans" On leur montrait notre cul et nos bonnes manieres En leur chantant:
Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ca devient vieux plus ca devient bete Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ca devient vieux plus ca devient c...
Le coeur bien au chaud Les yeux dans la biere Chez la grosse Adrienne de Montalant Avec l'ami Jojo Et avec l'ami Pierre On allait bruler nos vingt ans Voltaire dansait comme un vicaire Et Casanova n'osait pas Et moi, moi qui restait le plus fier Moi j'etais presque aussi saoul que moi Et quand vers minuit passaient les notaires Qui sortaient de l'hotel des "Trois Faisans" On leur montrait notre cul et nos bonnes manieres En leur chantant:
Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ca devient vieux plus ca devient bete Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ca devient vieux plus ca devient c...
Le coeur au repos Les yeux bien sur terre Au bar de l'hotel des "Trois Faisans" Avec maitre Jojo Et avec maitre Pierre Entre notaires on passe le temps Jojo parle de Voltaire Et Pierre de Casanova Et moi, moi qui suis reste le plus fier Moi, moi je parle encore de moi Et c'est en sortant vers minuit Monsieur le Commissaire Que tous les soirs de chez la Montalant De jeunes "peigne-culs" montrent nos leur derriere En nous chantant:
Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ca devient vieux plus ca devient bete Les bourgeois c'est comme les cochons Plus ca devient vieux plus ca devient c...
Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudes Semble-t-il l'un a l'autre Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent Il doit lui dire: je t'aime Elle doit lui dire: je t'aime Je crois qu'ils sont en train De ne rien se promettre Ces deux-la sont trop maigres Pour etre malhonnetes
Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et brusquement ils pleurent Ils pleurent a gros bouillons Tout entoures qu'ils sont D'adipeux en sueur Et de bouffeurs d'espoir Qui les montrent du nez Mais ces deux dechires Superbes de chagrin Abandonnent aux chiens L'exploit de les juger
La vie ne fait pas de cadeau! Et nom de dieu! C'est triste Orly le dimanche Avec ou sans Becaud
Et maintenant ils pleurent Je veux dire tous les deux Tout a l'heure c'etait lui Lorsque je disais il Tout encastres qu'ils sont Ils n'entendent plus rien Que les sanglots de l'autre Et puis, et puis infiniment Comme deux corps qui prient Infiniment lentement ces deux corps Se separent et en se separant Ces deux corps se dechirent Et je vous jure qu'ils crient Et puis ils se reprennent Redeviennent un seul Redeviennent le feu Et puis se redechirent Se tiennent par les yeux Et puis en reculant Comme la mer se retire Ils consomment l'adieu Ils bavent quelques mots Agitent une vague main Et brusquement il fuit Fuit sans se retourner Et puis il disparait Bouffe par l'escalier
La vie ne fait pas de cadeau! Et nom de dieu! C'est triste Orly le dimanche Avec ou sans Becaud
Et puis il disparait Bouffe par l'escalier Et elle elle reste la Cœur en croix bouche ouverte Sans un cri, sans un mot Elle connait sa mort Elle vient de la croiser Voila qu'elle se retourne Et se retourne encore Ses bras vont jusqu'a terre Ca y est elle a mille ans La porte est refermee La voila sans lumiere Elle tourne sur elle-meme Et deja elle sait Qu'elle tournera toujours Elle a perdu des hommes Mais la elle perd l'amour L'amour le lui a dit Revoila l'inutile Elle vivra de projets Qui ne feront qu'attendre La revoila fragile Avant que d'etre a vendre
Je suis la, je la suis Je n'ose rien pour elle Que la foule grignote Comme un quelconque fruit
Quand elles s'echappent en riant Des paturages de l'ennui Les biches Avec des cils comme des cheveux Des cheveux en accroche-faon Et seulement le bout des yeux Qui triche Si bien que le chasseur s'arrete
Et que je sais des ouragans Qu'elles ont changes en poetes Les biches Et qu'on les chasse de notre esprit Ou qu'elles nous chassent en rougissant Elles sont notre premier ennemi Les biches de quinze ans
Elles sont notre plus bel ennemi Quand elles ont l'eclat de la fleur Et deja la saveur du fruit Les biches Qui passent toute vertu dehors Alors que c'est de tout leur cœur Alors que c'est de tout leur corps
Qu'elles trichent Lorsqu'elles broutent le mari Ou lorsqu'elles broutent le diamant Sur l'asphalte bleu de Paris Les biches Qu'on les chasse a coups de rubis Ou qu'elles nous chassent au sentiment Elles sont notre plus bel ennemi Les biches de vingt ans
Elles sont notre pire ennemi Lorsqu'elles savent leur pouvoir Mais qu'elles savent leur sursis Les biches Quand un chasseur est une chance Quand leur beaute se leve tard
Quand c'est avec toute leur science Qu'elles trichent Trompant l'ennui plus que le cerf Et l'amant avec l'autre amant Et l'autre amant avec le cerf Qui biche Mais qu'on les chasse a la folie Ou qu'elles nous chassent du bout des gants
Elles sont notre pire ennemi Les biches d'apres vingt ans Elles sont notre dernier ennemi Quand leurs seins tombent de sommeil Pour avoir veille trop de nuits Les biches Quand elles ont le pas resigne
Des pelerins qui s'en reviennent Quand c'est avec tout leur passe Qu'elles trichent Afin de mieux nous retenir Nous qui ne servons a ce temps Qu'a les empecher de vieillir
Les biches Mais qu'on les chasse de notre vie Ou qu'elles nous chassent parce qu'il est temps Elles restent notre dernier ennemi Les biches de trop longtemps
Je vous ai apporte des bonbons Parce que les fleurs c'est perissable Puis les bonbons c'est tellement bon Bien que les fleurs soient plus presentables Surtout quand elles sont en boutons Mais je vous ai apporte des bonbons
J'espere qu'on pourra se promener Que madame votre mere ne dira rien On ira voir passer les trains A huit heures je vous ramenerai Quel beau dimanche pour la saison Je vous ai apporte des bonbons
Si vous saviez ce que je suis fier De vous voir pendue a mon bras Les gens me regardent de travers Y en a meme qui rient derriere moi Le monde est plein de polissons Je vous ai apporte des bonbons
Oh oui Germaine est moins bien que vous Oh oui Germaine elle est moins belle C'est vrai que Germaine a des cheveux roux C'est vrai que Germaine elle est cruelle Ca vous avez mille fois raison Je vous ai apporte des bonbons
Et nous voila sur la Grand' Place Sur le kiosque on joue Mozart Mais dites-moi que c'est par hasard Qu'il y a la votre ami Leon Si vous voulez que je cede ma place J'avais apporte des bonbons
Mais bonjour mademoiselle Germaine Je vous ai apporte des bonbons Parce que les fleurs c'est perissable Puis les bonbons c'est tellement bon Bien que les fleurs soient plus presentables . . .
Tu habites Rue de la Madone Une maison qui se dehanche Une maison qui se tire-bouchone Et qui pleure a grosses planches L'escalier colimacone C'est pas grand non Mais y a d'la place Tu habites Rue de la Madone Et moi je viens pour le gaz
Tu as un boudoir plein de Bouddhas Les bougies dansent dans leurs bougeoirs Ca sent bon c'est sans histoire Ca ruiselle de tafetas C'est rempli de photos d'toi Qui sommeillent devant la glace Tu as un boudoir plein d'boudhas Et moi, et moi, et moi Je viens pour le gaz
Tu as un vrai divan de roi Un vrai divan de diva Du porto qu'tu rapportas De la Porte des Lilas T'as un p'tit chien et un grand chat Un phono qui joue du jazz Tu as un vrai divan de roi Et moi, et moi, et moi Je viens pour le gaz
Tu as des seins comme des soleils Comme des fruits comme des reposoirs Tu as des seins comme des miroirs Comme des fruits comme du miel Tu les recouvres tout devient noir Tu les decouvres et je deviens Pegase Tu as des seins comme des trottoirs Et moi, et moi, et moi Je viens pour le gaz
Et puis chez toi ya l'plombier Et y l'bedeauet y a l'facteur Le docteur qui fait le cafe Le notaire qui sert les liqueurs Ya la moitie d'un artilleur Y a un poete de Carpentras Il y a quelques flics, oui Et puis la main de ma sœur Et tout ca est la pour le gaz
Allez, allez-y donc tous Rue de la Madone C'est pas grand non Mais y a d'la place Allez allez-y donc tous Rue de la Madone Et dites bien que c'est pour le gaz
C'etait au temps ou Bruxelles revait C'etait au temps du cinema muet C'etait au temps ou Bruxelles chantait C'etait au temps ou Bruxelles bruxellait
Place de Broukere on voyait des vitrines Avec des hommes des femmes en crinoline Place de Broukere on voyait l'omnibus Avec des femmes des messieurs en gibus Et sur l'imperiale Le cœur dans les etoiles Il y avait mon grand-pere Il y avait ma grand-mere Il etait militaire Elle etait fonctionnaire Il pensait pas elle pensait rien Et on voudrait que je sois malin
C'etait au temps ou Bruxelles chantait C'etait au temps du cinema muet C'etait au temps ou Bruxelles revait C'etait au temps ou Bruxelles bruxellait
Sur les paves de la place Sainte-Catherine Dansaient les hommes les femmes en crinoline Sur les paves dansaient les omnibus Avec des femmes des messieurs en gibus Et sur l'imperiale Le cœur dans les etoiles Il y avait mon grand-pere Il y avait ma grand-mere Il avait su y faire Elle l'avait laisse faire Ils l'avaient donc fait tous les deux Et on voudrait que je sois serieux
C'etait au temps ou Bruxelles revait C'etait au temps du cinema muet C'etait au temps ou Bruxelles dansait C'etait au temps ou Bruxelles bruxellait
Sous les lampions de la place Sainte-Justine Chantaient les hommes les femmes en crinoline Sous les lampions dansaient les omnibus Avec des femmes des messieurs en gibus Et sur l'imperiale Le cœur dans les etoiles Il y avait mon grand-pere Il y avait ma grand-mere Il attendait la guerre Elle attendait mon pere Ils etaient gais comme le canal Et on voudrait que j'aie le moral
C'etait au temps ou Bruxelles revait C'etait au temps du cinema muet C'etait au temps ou Bruxelles chantait C'etait au temps ou Bruxelles bruxellait
Je m'appelle Zangra et je suis lieutenant Au fort de Belonzio qui domine la plaine D'ou l'ennemi viendra qui me fera heros En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois Alors je vais au bourg voir les filles en troupeaux Mais elles revent d'amour et moi de mes chevaux
Je m'appelle Zangra et deja capitaine Au fort de Belonzio qui domine la plaine D'ou l'ennemi viendra qui me fera heros En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois Alors je vais au bourg voir la jeune Consuelo Mais elle parle d'amour et moi de mes chevaux
Je m'appelle Zangra maintenant commandant Au fort de Belonzio qui domine la plaine D'ou l'ennemi viendra qui me fera heros En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois Alors je vais au bourg boire avec don Pedro Il boit a mes amours et moi a ses chevaux
Je m'appelle Zangra je suis vieux colonel Au fort de Belonzio qui domine la plaine D'ou l'ennemi viendra qui me fera heros En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois Alors je vais au bourg voir la veuve de Pedro Je parle enfin d'amour mais elle de mes chevaux
Je m'appelle Zangra hier trop vieux general J'ai quitte Belonzio qui domine la plaine Et l'ennemi est la je ne serai pas heros
Jojo Voici donc quelques rires Quelques vins quelques blondes J'ai plaisir a te dire Que la nuit sera longue A devenir demain Jojo Moi je t'entends rugir Quelques chansons marines Ou des Bretons devinent Que Saint-Cast doit dormir Tout au fond du brouillard
Six pieds sous terre, Jojo, tu chantes encore Six pieds sous terre tu n'es pas mort
Jojo Ce soir comme chaque soir Nous refaisons nos guerres Tu reprends Saint-Nazaire Je refais l'Olympia Au fond du cimetiere Jojo Nous parlons en silence D'une jeunesse vieille Nous savons tous les deux Que le monde sommeille Par manque d'imprudence
Six pieds sous terre, Jojo, tu esperes encore Six pieds sous terre tu n'es pas mort
Jojo Tu me donnes en riant Des nouvelles d'en bas Je te dis mort aux cons Bien plus cons que toi Mais qui sont mieux portants Jojo Tu sais le nom des fleurs Tu vois que mes mains tremblent Et je te sais qui pleure Pour noyer de pudeur Mes pauvres lieux communs
Six pieds sous terre, Jojo, tu freres encore Six pieds sous terre tu n'es pas mort
Jojo Je te quitte au matin Pour de vagues besognes Parmi quelques ivrognes Des amputes du cœur Qui ont trop ouvert les mains Jojo Je ne rentre plus nulle part Je m'habille de nos reves Orphelin jusqu'aux levres Mais heureux de savoir Que je te viens deja
Six pieds sous terre, Jojo, tu n'es pas mort Six pieds sous terre, Jojo, je t'aime encore
Ils parlent de la mort Comme tu parles d'un fruit Ils regardent la mer Comme tu regardes un puit Les femmes sont lascives Au soleil redoute Et s'il n'y a pas d'hiver Cela n'est pas l'ete La pluie est traversiere Elle bat de grain en grain Quelques vieux chevaux blancs Qui fredonnent Gauguin Et par manque de brise Le temps s'immobilise Aux Marquises
Du soir montent des feux Et des pointes de silence Qui vont s'elargissant Et la lune s'avance Et la mer se dechire Infiniment brisee Par des rochers qui prirent Des prenoms affoles Et puis plus loin des chiens Des chants de repentance Des quelques pas de deux Et quelques pas de danse Et la nuit est soumise Et l'alize se brise Aux Marquises
Le rire est dans le cœur Le mot dans le regard Le cœur est voyageur L'avenir est au hasard Et passent des cocotiers Qui ecrivent des chants d'amour Que les sœurs d'alentour Ignorent d'ignorer Les pirogues s'en vont Les pirogues s'en viennent Et mes souvenirs deviennent Ce que les vieux en font Veux tu que je dise Gemir n'est pas de mise Aux Marquises
Dire que Fernand est mort Dire qu'il est mort Fernand Dire que je suis seul derriere Dire qu'il est seul devant Lui dans sa derniere biere Moi dans mon brouillard Lui dans son corbillard Moi dans mon desert Devant y a qu'un cheval blanc Derriere y a que moi qui pleure Dire qu' a meme pas de vent Pour agiter mes fleurs Moi si j'etais l'Bon Dieu Je crois qu'j'aurais des remords Dire que maintenant il pleut Dire que Fernand est mort
Dire qu'on traverse Paris Dans le tout p'tit matin Dire qu'on traverse paris Et qu'on dirait Berlin Toi, toi, toi tu sais pas Tu dors mais c'est triste a mourir D'etre oblige d'partir Quand Paris dort encore Moi je creve d'envie De reveiller des gens J't'inventerai une famille Juste pour ton enterrement Et puis si j'etais l'Bon Dieu Je crois que je ne serais pas fier Je sais on fait ce qu'on peut Mais il y a la maniere
Tu sais je reviendrai Je reviendrai souvent Dans ce putain de champ Ou tu dois te reposer L'ete je ferai de l'ombre On boira du silence A la sante d'Constance Qui se fout bien d'ton ombre Et puis les adultes sont tellement cons Qu'ils nous feront bien une guerre Alors je viendrai pour de bon Dormir dans ton cimetiere Et maintenant bon Dieu Tu as bien rigole Et maintenant bon Dieu Et maintenant j'vais pleurer
Les musiciens sortent leurs moustaches Et leurs violons et leurs saxos Et la polka se met en marche Dans les jardins du casino Ou glandouillent en papotant De vieilles vieilles qui ont la galatouille Et de moins vieilles qui ont la chatouille Et des messieurs qui ont le temps Passent aussi indifferents Quelques jeunes gens fameliques Qui sont encore confondant L'erotisme et la gymnastique Tout ca dresse une muraille de Chine Entre le pauvre ami Pierrot Et sa fugace Colombine Dans les jardins du casino
Les musiciens fretillent des moustaches Et du violon et du saxo Quand la polka guide la demarche De la beaute du casino Quelques couples protuberants Dansent comme des escalopes Avec des langueurs d'heliotropes Devant les faiseuses de cancan Un colonel encivile presente A de fausses duchesses Compliments et civilites Et baise-main et rond de fesses Tout ca n'arrange pas on le devine Les affaires du pauvre Pierrot Cherchant fugace Colombine Dans les jardins du casino
Et puis le soir tombe par taches Les musiciens rangent leurs saxos Et leurs violons et leurs moustaches Dans les jardins du casino Les jeunes filles rentrent aux tanieres Sans ce jeune homme ou sans ce veuf Qui devait leur offir la litiere Ou elles auraient pondu leur œuf Les vieux messieurs rentrent au bercail Retrouver le souvenir jauni De leur madame Bovary Qu'ils entretiennent vaille que vaille Il ne demeure que l'opaline De l'ame du pauvre Pierrot Pleurant fugace colombine Dans les jardins du casino Du casino
Bien sur il y a les guerres d'Irlande Et les peuplades sans musique Bien sur tout ce manque de tendres Il n'y a plus d'Amerique Bien sur l'argent n'a pas d'odeur Mais pas d'odeur me monte au nez Bien sur on marche sur les fleurs Mais voir un ami pleurer!
Bien sur il y a nos defaites Et puis la mort qui est tout au bout Nos corps inclinent deja la tete Etonnes d'etre encore debout Bien sur les femmes infideles Et les oiseaux assassines Bien sur nos cœurs perdent leurs ailes Mais mais voir un ami pleurer!
Bien sur ces villes epuisees Par ces enfants de cinquante ans Notre impuissance a les aider Et nos amours qui ont mal aux dents Bien sur le temps qui va trop vite Ces metro remplis de noyes La verite qui nous evite Mais voir un ami pleurer!
Bien sur nos miroirs sont integres Ni le courage d'etre juifs Ni l'elegance d'etre negres On se croit meche on n'est que suif Et tous ces hommes qui sont nos freres Tellement qu'on n'est plus etonnes Que par amour ils nous lacerent Mais voir un ami pleurer!
Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis
C'est le plus vieux tango du monde Celui que les tetes blondes Anonnent comme une ronde En apprenant leur latin C'est le tango du college Qui prend les reves au piege Et dont il est sacrilege De ne pas sortir malin C'est le tango des bons peres Qui surveillent l'œil severe Les Jules et les Prosper Qui seront la France de demain
Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis
C'est le tango des forts en theme Boutonneux jusqu'a l'extreme Et qui recouvrent de laine Leur cœur qui est deja froid C'est le tango des forts en rien Qui declinent de chagrin Et qui seront pharmaciens Parce que papa ne l'etait pas C'est le temps ou j'etais dernier Car ce tango rosa rosae J'inclinais a lui preferer Deja ma cousine Rosa
Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis
C'est le tango des promenades Deux par seul sous les arcades Cernes de corbeaux et d'alcades Qui nous protegeaient des pourquoi C'est le tango de la pluie sur la cour Le miroir d'une flaque sans amour Qui m'a fait comprendre un beau jour Que je ne serais pas Vasco de Gama Mais c'est le tango du temps beni Ou pour un baiser trop petit Dans la clairiere d'un jeudi A rosi cousine Rosa
Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis
C'est le tango du temps des zeros J'en avais tant des minces des gros Que j'en faisais des tunnels pour Charlot Des aureoles pour saint Francois C'est le tango des recompenses Qui vont a ceux qui ont la chance D'apprendre des leur enfance Tout ce qui ne leur servira pas Mais c'est le tango que l'on regrette Une fois que le temps s'achete Et que l'on s'apercoit tout bete Qu'il y a des epines aux Rosa
Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis