Il y a cent ans commun commune Comme un espoir mis en chantier Ils se leverent pour la Commune En ecoutant chanter Potier Il y a cent ans commun commune Comme une etoile au firmament Ils faisaient vivre la Commune En ecoutant chanter Clement
C'etaient des ferronniers Aux enseignes fragiles C'etaient des menuisiers Aux cent coups de rabots Pour defendre Paris Ils se firent mobiles C'etaient des forgerons Devenus des moblots
Il y a cent ans commun commune Comme artisans et ouvriers Ils se battaient pour la Commune En ecoutant chanter Potier Il y a cent ans commun commune Comme ouvriers et artisans Ils se battaient pour la Commune En ecoutant chanter Clement
Devenus des soldats Aux consciences civiles C'etaient des federes Qui plantaient un drapeau Disputant l'avenir Aux paves de la ville C'etaient des forgerons Devenus des heros
Il y a cent ans commun commune Comme un espoir mis au charnier Ils voyaient mourir la Commune Ah ! Laissez-moi chanter Potier Il y a cent ans commun commune Comme une etoile au firmament Ils s'eteignaient pour la Commune Ecoute bien chanter Clement
Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu desormais le monde a ta facon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les etoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour a midi qu'un ciel peut etre bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Ou l'homme ne sait plus ce que c'est qu'etre deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-ce pas un sanglot de la deconvenue Une corde brisee aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le reve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues
Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement
Vingt ans au bagne ou a perpette Les gaffes colles sur les aretes Comme des empreintes digitales Malgre les chaines et les boulets Visses dans l'ame et dans les pieds Les assassins et les pedales Elle reste nichee dans ta tete Avec des couleurs de paquerette De petite fleur qui met les voiles
La cavale, la cavale
Avec ces amours qui s'arretent Pas plutot dites qu'aussitot faites Pour devenir loi conjugale Trois momes et la vie a perpette Avec une femme qui te debecte Comme un paquet de linge sale Elle est nichee dans ta cervelle Avec des allures de pucelle Qu'on finit pas d'oter ses voiles
La cavale, la cavale
Malgre l'avenir qu'on projette Sur tes vingt ans comme une arete Ou tu t'etrangles ou tu l'avales Avoir a l'age de la retraite Quatre poireaux en vinaigrette Pour satisfaire ta fringale Elle te fait sortir dans la rue En levant tes deux poings aux nues Pour tenter d'atteindre une etoile
La cavale, la cavale
Avec pour couronner la fete Ce regime sur les aretes Qu'en finit pas de faire la malle Avec ses requins ses poulets Avec ses banquiers ses valets Et leurs discours sur la morale Elle reste nichee dans ta tete Avec des couleurs de paquerette De petite fleur qui met les voiles
De plaines en forets de vallons en collines Du printemps qui va naitre a tes mortes saisons De ce que j'ai vecu a ce que j'imagine Je n'en finirai pas d'ecrire ta chanson Ma France
Au grand soleil d'ete qui courbe la Provence Des genets de Bretagne aux bruyeres d'Ardeche Quelque chose dans l'air a cette transparence Et ce gout du bonheur qui rend ma levre seche Ma France
Cet air de liberte au-dela des frontieres Aux peuples etrangers qui donnaient le vertige Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige Elle repond toujours du nom de Robespierre Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines Celle qui construisit de ses mains vos usines Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette Des levres d'Eluard s'envolent des colombes Ils n'en finissent pas tes artistes prophetes De dire qu'il est temps que le malheur succombe Ma France
Leurs voix se multiplient a n'en plus faire qu'une Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante a jamais celle des travailleurs Ma France
Celle qui ne possede en or que ses nuits blanches Pour la lutte obstine de ce temps quotidien Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain Ma France
Qu'elle monte des mines descende des collines Celle qui chante en moi la belle la rebelle Elle tient l'avenir, serre dans ses mains fines Celle de trente-six a soixante-huit chandelles Ma France
Je voudrais mourir debout, dans un champ, au soleil, Non dans un lit aux draps froisses, A l'ombre close des volets, Par ou ne vient plus une abeille, Une abeille ...
Je voudrais mourir debout, dans un bois, au soleil, Sans entendre tout doucement, La porte et le chuchotement, Sans objet des femmes et des vieilles, Et des vieilles ...
Je voudrais mourir debout, n'importe ou, au soleil, Tu ne serais pas la j'aurais, Ta main que je pourrais serrer, La bouche pleine de groseilles, De groseilles ...
C'est un joli nom Camarade C'est un joli nom tu sais Qui marie cerise et grenade Aux cent fleurs du mois de mai Pendant des annees Camarade Pendant des annees tu sais Avec ton seul nom comme aubade Les levres s'epanouissaient Camarade Camarade
C'est un nom terrible Camarade C'est un nom terrible a dire Quand, le temps d'une mascarade Il ne fait plus que fremir Que venez-vous faire Camarade Que venez-vous faire ici Ce fut a cinq heures dans Prague Que le mois d'aout s'obscurcit Camarade Camarade
C'est un joli nom Camarade C'est un joli nom tu sais Dans mon c?ur battant la chamade Pour qu'il revive a jamais Se marient cerise et grenade Aux cent fleurs du mois de mai
Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison
Ah c'est toujours toi que l'on blesse C'est toujours ton miroir brise Mon pauvre bonheur, ma faiblesse Toi qu'on insulte et qu'on delaisse Dans toute chair martyrisee
Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison
La faim, la fatigue et le froid Toutes les miseres du monde C'est par mon amour que j'y crois En elle je porte ma croix Et de leurs nuits ma nuit se fonde
Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison
Avec leurs barbes noires Leurs fusils demodes Leurs fusils demodes Leurs treillis delaves Comme drapeau l'espoir Comme drapeau l'espoir Ils ont pris le parti De vivre pour demain Ils ont pris le parti Des armes a la main Les guerilleros Les guerilleros
S'ils sont une poignee Qui suivent leur chemin Qui suivent leur chemin Avant qu'il soit demain Ils seront des milliers Ils seront des milliers Il y a peu de temps Que le nom des sierras De tout un continent Rime avec Guevara Les guerilleros Les guerilleros
Ce qu'ils ont dans le c?ur S'exprime simplement S'exprime simplement Deux mots pleins de douceur Deux mots rouges de sang Deux mots rouges de sang Cent millions de metis Savent de quel cote Se trouve la justice Comme la dignite Les guerilleros Les guerilleros
Deux petits mots bien lisses Qui valent une armee Qui valent une armee Et toutes vos polices N'y pourront rien changer N'y pourront rien changer Mes freres qui savez Que les plus belles fleurs Poussent sur le fumier Voici que sonne l'heure Des guerilleros Des guerilleros
Ils etaient vingt et cent, ils etaient des milliers, Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombes, Qui dechiraient la nuit de leurs ongles battants, Ils etaient des milliers, ils etaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes, n'etaient plus que des nombres: Depuis longtemps leurs des avaient ete jetes. Des que la main retombe il ne reste qu'une ombre, Ils ne devaient jamais plus revoir un ete
La fuite monotone et sans hate du temps, Survivre encore un jour, une heure, obstinement Combien de tours de roues, d'arrets et de departs Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaient Jesus, Jehovah ou Vichnou, D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel, Ils voulaient simplement ne plus vivre a genoux.
Ils n'arrivaient pas tous a la fin du voyage; Ceux qui sont revenus peuvent-ils etre heureux? Ils essaient d'oublier, etonnes qu'a leur age Les veines de leurs bras soient devenus si bleues. Les Allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez, En regardant au loin, en regardant dehors, Votre chair etait tendre a leurs chiens policiers.
On me dit a present que ces mots n'ont plus cours, Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour, Que le sang seche vite en entrant dans l'histoire, Et qu'il ne sert a rien de prendre une guitare. Mais qui donc est de taille a pouvoir m'arreter? L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'ete, Je twisterais les mots s'il fallait les twister, Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous etiez.
Vous etiez vingt et cent, vous etiez des milliers, Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombes, Qui dechiriez la nuit de vos ongles battants, Vous etiez des milliers, vous etiez vingt et cent.
Ah les saisons Ah les saisons Je ne me lasse pas D'en rever les odeurs D'en vivre les couleurs D'en trouver les raisons Ah les saisons Ah les saisons
Je serai l'automne a tes pieds Tu seras l'ete a ma bouche L'hiver aux doigts bleus qui se couche Nous serons printemps fou a lier
Ah les saisons Ah les saisons Ja vais sans me lasser En guetter les rumeurs En voler les ardeurs En vivre a tes cotes Ah les saisons Ah les saisons
Voir un seul hiver t'affamer Encore un ete t'epanouir Encore un printemps t'enflammer Un seul automne pour en rire
Ah les saisons Ah les saisons Je ne me lasse pas D'en distiller les fleurs D'en jalouser chaque heure D'en mourir sans raison Ah les saisons Ah les saisons
Les demoiselles de magasin Font sonner leur reveille-matin Pour s'en aller prendre leur train Les demoiselles de magasin Elles ne s'interessent a rien A part ces amants incertains Qui leur filent entre les mains Les demoiselles de magasin
Et puis un beau jour Ces petites amours Elles plient leurs beaux tabliers Laissent le rideau de fer baisse Et les voila les bras croises Devant leurs comptoirs desertes
Les demoiselles de magasin Qui menaient leur petit train train S'appretent a faire un de ces foins Les demoiselles de magasin Elles font greve avec entrain En croisant sagement leurs mains Sur leurs belles cuisses satin Les demoiselles de magasin
Et puis un beau jour Ces petites amours Les voila qui vont defiler Un drapeau rouge deplie Et volent volent leurs baisers Sur les ouvriers d'a cote
Les demoiselles de magasin Disaient leurs chefs avec chagrin Cachaient un serpent dans leur sein Les demoiselles de magasin Causez toujours tristes pantins Elles ne pensent plus qu'au grand brun Qui leur a dit : dimanche prochain Les demoiselles de magasin
Vous verrez qu'un jour Ces petites amours Elles finiront par se marier Avec ces gars du defile Histoire de reconcilier L'amour avec la liberte
Prisunic aux soleils d'aluminium fleuri Je flane en vos jardins d'ustensiles etranges Prisunic Prisunic en passant je souris Aux petites vendeuses couleur de pschitt orange
O vendeuses cheries en matiere plastique Prenez mon plasti-c?ur et mes plasti-baisers Puis nous nous coucherons dans l'herbe synthetique Nous ferons des enfants a l'ame triphasee
Sur des arbres en carton y a de la plasti-mousse Et des plasti-nuages accroches aux neons Oh le celluloid comme il a la peau douce La machine a laver ou l'as-tu vue Leon
Moi je n'ai d'yeux que pour les Prisunic vendeuses Engrangeant des etoiles aux refrigerateurs Imaginez-les donc en robes vaporeuses Elles mettraient un cochon dedans votre moteur
Prisunic aux soleils d'aluminium tout gris La musique vous prend dans ses douces volutes Prisunic Prisunic vos neons sont fleuris Parait que le nylon ca brule en deux minutes
Des cages s'ouvrent sur des cages Il y a dans l'air comme un naufrage Un c?ur quelque part ne bat plus Paris Un c?ur quelque part ne bat plus Paris
Nous n'irons plus flaner aux Halles Au petit jour a peine pale Nous ne vous tendrons plus la main Andre Breton Apollinaire Poetes de la vie-lumiere Paris magique s'est eteint Couleur de fer coule la Seine Quelle injure crient tes sirenes Capitale prostituee Quand nos regards sans transparence Noyes dans des tonnes d'essence Pleurent des larmes polluees
Des cages s'ouvrent sur des cages Il y a dans l'air comme un naufrage Un c?ur quelque part ne bat plus Paris Un c?ur quelque part ne bat plus Paris
Il n'est de Paris que son ombre Des chercheurs d'or sur les decombres Dressent des banques de beton L'ordre massif regne immobile Le pauvre habite en bidonville Le riche a la ville bidon Dans les rues tracees a la trique Voici l'acier geometrique Des bastilles de la fureur Reviendrons-nous un jour les prendre Avant que vie ne tombe en cendres Du front de Paris creve-c?ur
Des cages s'ouvrent sur des cages Il y a dans l'air comme un naufrage Un c?ur quelque part ne bat plus
Ils quittent un a un le pays Pour s'en aller gagner leur vie Loin de la terre ou ils sont nes Depuis longtemps ils en revaient De la ville et de ses secrets Du formica et du cine Les vieux ca n'etait pas original Quand ils s'essuyaient machinal D'un revers de manche les levres Mais ils savaient tous a propos Tuer la caille ou le perdreau Et manger la tomme de chevre
Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ?
Avec leurs mains dessus leurs tetes Ils avaient monte des murettes Jusqu'au sommet de la colline Qu'importent les jours les annees Ils avaient tous l'ame bien nee Noueuse comme un pied de vigne Les vignes elles courent dans la foret Le vin ne sera plus tire C'etait une horrible piquette Mais il faisait des centenaires A ne plus savoir qu'en faire S'il ne vous tournait pas la tete
Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ?
Deux chevres et puis quelques moutons Une annee bonne et l'autre non Et sans vacances et sans sorties Les filles veulent aller au bal Il n'y a rien de plus normal Que de vouloir vivre sa vie Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires De quoi attendre sans s'en faire Que l'heure de la retraite sonne Il faut savoir ce que l'on aime Et rentrer dans son H.L.M. Manger du poulet aux hormones
Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ?