Disc 1 | ||||||
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1. |
| 2:19 | ||||
2. |
| 2:31 | ||||
Il pleuvait fort sur la grand-route
Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi |
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3. |
| 2:21 | ||||
Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage C'etait un petit cheval blanc Tous derriere et lui devant Il n'y avait jamais de beau temps Dans ce pauvre paysage Il n'y avait jamais de printemps Ni derriere ni devant Mais toujours il etait content Menant les gars du village A travers la pluie noire des champs Tous derriere et lui devant Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage C'est alors qu'il etait content Tous derriere et lui devant Mais un jour, dans le mauvais temps Un jour qu'il etait si sage Il est mort par un eclair blanc Tous derriere et lui devant Il est mort sans voir le beau temps Qu'il avait donc du courage Il est mort sans voir le printemps Ni derriere ni devant |
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4. |
| 2:07 | ||||
Dieu sait qu'je n'ai pas le fond mechant
Je ne souhait' jamais la mort des gens Mais si l'on ne mourait plus J'crev'rais de faim sur mon talus J'suis un pauvre fossoyeur Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords A gagner mon pain sur l'dos des morts Mais ca m'tracasse et d'ailleurs J'les enterre a contrecœur J'suis un pauvre fossoyeur Et plus j'lach' la bride a mon emoi Et plus les copains s'amus'nt de moi Y m'dis'nt: " Mon vieux, par moments T'as un' figur' d'enterr'ment" J'suis un pauvre fossoyeur J'ai beau m'dir' que rien n'est eternel J'peux pas trouver ca tout naturel Et jamais je ne parviens A prendr' la mort comme ell' vient J'suis un pauvre fossoyeur Ni vu ni connu, brav' mort adieu ! Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu Dis-lui l'mal que m'a coute La derniere pelletee J'suis un pauvre fossoyeur |
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5. |
| 3:20 | ||||
6. |
| 2:53 | ||||
7. |
| 2:06 | ||||
Un bon petit diable a la fleur de l'age
La jambe legere et l'œil polisson Et la bouche pleine de joyeux ramages Allait a la chasse aux papillons Comme il atteignait l'oree du village Filant sa quenouille, il vit Cendrillon Il lui dit: ≪Bonjour, que Dieu te menage J't'emmene a la chasse aux papillons≫ Cendrillon ravie de quitter sa cage Mets sa robe neuve et ses botillons Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais bocages Ils vont a la chasse aux papillons Ils ne savaient pas que sous les ombrages Se cachait l'amour et son aiguillon Et qu'il transpercait les cœurs de leur age Les cœurs des chasseurs de papillons Quand il se fit tendre, elle lui dit: ≪J'presage Qu'c'est pas dans les plis de mon cotillon Ni dans l'echancrure de mon corsage Qu'on va a la chasse aux papillons≫ Sur sa bouche en feu qui criait: ≪Sois sage!≫ Il posa sa bouche en guise de baillon Et c'fut l'plus charmant des remue-menage Qu'on ait vu d'memoire de papillon Un volcan dans l'ame, ils r'vinrent au village En se promettant d'aller des millions Des milliards de fois, et meme davantage Ensemble a la chasse aux papillons Mais tant qu'ils s'aimeront, tant que les nuages Porteurs de chagrins, les epargneront Il fera bon voler dans les frais bocages Ils feront pas la chasse aux papillons Pas la chasse aux papillons! |
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8. |
| 2:04 | ||||
9. |
| 1:13 | ||||
Si, par hasard
Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau Les jean-foutre et les gens probes Medis'nt du vent furibond Qui rebrouss' les bois, detrouss' les toits, retrouss' les robes Des jean-foutre et des gens probes Le vent, je vous en reponds S'en soucie, et c'est justic', comm' de colin-tampon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau Bien sur, si l'on ne se fonde Que sur ce qui saute aux yeux Le vent semble une brut' raffolant de nuire a tout l'monde Mais une attention profonde Prouv' que c'est chez les facheux Qu'il prefer' choisir les victimes de ses petits jeux Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau |
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10. |
| 2:06 | ||||
Monseigneur l'astre solaire
Comme je n'l'admire pas beaucoup M'enleve son feu, Oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La lumiere que je prefere C'est celle de vos yeux jaloux Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Monsieur mon proprietaire Comme je lui devaste tout M'chasse de son toit, Oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La demeure que je prefere C'est votre robe a froufrous Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Madame ma gargotiere Comme je lui dois trop de sous M'chasse de sa table, Oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous Le menu que je prefere C'est la chair de votre cou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Sa Majeste financiere Comme je n'fais rien a son gout Garde son or, Or, de son or, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La fortune que je prefere C'est votre cœur d'amadou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous |
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11. |
| 3:03 | ||||
Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts Qu'on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents Ou les ventripotents Mais c'est une absurdite Car a la verite Ils sont la, c'est notoire Pour accueillir quelque temps Les amours debutants Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Ils se tiennent par la main Parlent du lendemain Du papier bleu d'azur Que revetiront les murs De leur chambre a coucher Ils se voient deja, doucement Elle cousant, lui fumant Dans un bien-etre sur Et choisissent les prenoms De leur premier bebe Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Quand la sainte famille machin Croise sur son chemin Deux de ces malappris Elle leur decoche hardiment Des propos venimeux N'empeche que toute la famille Le pere, la mere, la fille, Le fils, le Saint-Esprit Voudrait bien, de temps en temps Pouvoir s'conduire comme eux Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Quand les mois auront passe Quand seront apaises Leurs beaux reves flambants Quand leur ciel se couvrira De gros nuages lourds Ils s'apercevront, emus, Qu'c'est au hasard des rues Sur un d'ces fameux bancs Qu'ils ont vecu le meilleur Morceau de leur amour Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques |
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12. |
| 2:05 | ||||
13. |
| 1:51 | ||||
He ! donn' moi ta bouche, he ! ma jolie fraise !
L'aube a mis des frais's plein notre horizon Garde tes dindons, moi mes porcs, Therese Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons L'un tient le couteau, l'autre la cuiller La vie, c'est toujours les memes chansons Pour sauter l'gros sourceau de pierre en pierre Comme tous les jours mes bras t'enlev'ront Nos dindes, nos truies nous suivront legeres Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons La vie, c'est toujours amour et misere La vie, c'est toujours les memes chansons J'ai tant de respect pour ton cœur, Therese Et pour tes dindons, quand nous nous aimons Quand nous nous fachons, he ! ma jolie fraise Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons L'un tient le couteau, l'autre la cuiller La vie, c'est toujours la meme chansons |
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14. |
| 1:37 | ||||
Avec une beche a l'epaule,
Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a l'ame, un grand courage, Il s'en allait trimer aux champs! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Pour gagner le pain de sa vie, De l'aurore jusqu'au couchant, De l'aurore jusqu'au couchant, Il s'en allait becher la terre En tous les lieux, par tous les temps! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Sans laisser voir, sur son visage, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Il retournait le champ des autres, Toujours bechant, toujours bechant! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Et quand la mort lui a fait signe De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ, Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant... Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Et s'y etendit sans rien dire Pour ne pas deranger les gens... Pauvre Martin, pauvre misere, Dors sous la terre, dors sous le temps! |
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15. |
| 3:22 | ||||
Margoton, la jeune bergere,
Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain... Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau... Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants |
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16. |
| 2:00 | ||||
Il suffit de passer le pont
C'est tout de suite l'aventure Laisse-moi tenir ton jupon J't'emmen' visiter la nature L'herbe est douce a Paques fleuries Jetons mes sabots, tes galoches Et, legers comme des cabris Courons apres les sons de cloches Ding din don ! les matines sonnent En l'honneur de notre bonheur Ding din dong ! faut l'dire a personne J'ai graisse la patte au sonneur Laisse-moi tenir ton jupon Courons, guilleret, guillerette Il suffit de passer le pont Et c'est le royaum' des fleurettes Entre tout's les bell's que voici Je devin' cell' que tu preferes C'est pas l'coqu'licot, Dieu merci Ni l'coucou, mais la primevere J'en vois un' blottie sous les feuilles Elle est en velours comm' tes joues Fais le guet pendant qu'je la cueille " Je n'ai jamais aime que vous " Il suffit de trois petits bonds C'est tout de suit' la tarantelle Laisse-moi tenir ton jupon J'saurai menager tes dentelles J'ai graisse la patte au berger Pour lui fair' jouer une aubade Lors, ma mie, sans croire au danger Faisons mille et une gambades Ton pied frappe et frappe la mousse Si l'chardon s'y pique dedans Ne pleure pas, ma mie qui souffre Je te l'enleve avec les dents On n'a plus rien a se cacher On peut s'aimer comm' bon nous semble Et tant mieux si c'est un peche Nous irons en enfer ensemble Il suffit de passer le pont Laisse-moi tenir ton jupon |
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17. |
| 1:26 | ||||
La cane
De Jeanne Est morte au gui l'an neuf L'avait fait la veille Merveille Un œuf La cane De Jeanne Est morte d'avoir fait Du moins on le presume Un rhume Mauvais La cane De Jeanne Est morte sur son œuf Et dans son beau costume De plumes Tout neuf La cane De Jeanne Ne laissant pas de veuf C'est nous autres qui eumes Les plumes Et l'œuf Tous, toutes Sans doute Garderons longtemps le Souvenir de la cane De Jeanne Morbleu |
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18. |
| 2:24 | ||||
On les r'trouve en raccourci
Dans nos p'tits amours d'un jour Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours C'est la l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites cheries On accoste. Vite ! un bec Pour nos baisers, l'corps avec Et les joies et les bouderies Les facheries, les bons retours Il y a tout ca, en raccourci Des grandes amours dans nos p'tits On a ri, on s'est baises Sur les neunœils, les nenes Dans les ch'veux a plein becots Pondus comme des œufs tout chauds Tout c'qu'on fait dans un seul jour! Et comme on allonge le temps! Plus d'trois fois, dans un seul jour Content, pas content, content Y a dans la chambre une odeur D'amour tendre et de goudron Ca vous met la joie au cœur La peine aussi, et c'est bon On n'est pas la pour causer Mais on pense, meme dans l'amour On pense que d'main il fera jour Et qu'c'est une calamite C'est la l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites cheries On s'accoste. Mais on devine Qu'ca n'sera pas le paradis On aura beau s'depecher Faire, bon Dieu ! la pige au temps Et l'bourrer de tous nos peches Ca n'sera pas ca ; et pourtant Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours ! On les r'trouve en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour... |
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19. |
| 2:30 | ||||
Rien n'est jamais acquis a l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur Et quand il croit ouvrir ses bras Son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur Il le broie Sa vie est un etrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie, elle ressemble a ces soldats sans armes Qu'on avait habilles pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir desarmes incertains Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour, mon cher amour, ma dechirure Je te porte dans moi comme un oiseau blesse Et ceux-la sans savoir nous regardent passer Repetant apres moi les mots que j'ai tresses Et qui pour tes grands yeux tout aussitot moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre a vivre Il est deja trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs a l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit a douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit fletri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour a tous deux |
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20. |
| 2:48 | ||||
Les sabots d'Helene
Etaient tout crottes Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De les dechausser Les sabots d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Dans les sabots de la pauvre Helene Dans ses sabots crottes Moi j'ai trouve les pieds d'une reine Et je les ai gardes Son jupon de laine Etait tout mite Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De le retrousser Le jupon d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Sous le jupon de la pauvre Helene Sous son jupon mite Moi j'ai trouve des jambes de reine Et je les ai gardes Et le c?ur d'Helene N'savait pas chanter Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De m'y arreter Dans le c?ur d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Et dans le c?ur de la pauvre Helene Qu'avait jamais chante Moi j'ai trouve l'amour d'une reine Et moi je l'ai garde |
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21. |
| 3:05 | ||||
Elle est a toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid. Toi qui m'as donne du feu quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes M'avaient ferme la porte au nez. Ce n'etait rien qu'un feu de bois Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un feu de joie... Toi, l'Auvergnat quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'hotesse qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim. Toi qui m'ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes S'amusaient a me voir jeuner. Ce n'etait rien qu'un peu de pain Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand festin... Toi, l'hotesse quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'etranger qui, sans facon, D'un air malheureux m'as souri Lorsque les gendarmes m'ont pris. Toi qui n'as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes Riaient de me voir emmene. Ce n'etait rien qu'un peu de miel Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand soleil... Toi, l'Etranger quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. |
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22. |
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23. |
| 3:08 | ||||
24. |
| 2:13 | ||||
Gastibelza, l'homme a la carabine,
. . Chantait ainsi: "Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ? . . Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne . . Le mont Falu... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, . . Ma senora ? Sa mere etait la vieille maugrabine . . D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne . . Comme un hibou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Vraiment, la reine eut pres d'elle ete laide . . Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolede . . En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne . . Ornait son cou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." Le roi disait, en la voyant si belle, . . A son neveu: "Pour un baiser, pour un sourire d'elle, . . Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne . . Et le Perou ! Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Je ne sais pas si j'aimais cette dame, . . Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son ame, Moi, pauvre chien, J'aurai gaiment passe dix ans au bagne . . Sous les verrous... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quand je voyais cette enfant, moi le patre . . De ce canton, Je croyais voir la belle Cleopatre, . . Qui, nous dit-on, Menait Cesar, empereur d'Allemagne, . . Par le licou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe . . Sabine, un jour, A tout vendu, sa beaute de colombe, . . Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, . . Pour un bijou... Le vent qui vient a travers la montagne . . M'a rendu fou." |
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25. |
| 2:51 | ||||
26. |
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Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux
Plus aveugles que moi dans tous les ages Mais faut dire que je m'etais creuve les yeux En regardant de trop pres son corsage Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur Le ciel l'avait pourvue des mille appas Qui vous font prendre feu des qu'on y touche L'en avait tant que je ne savais pas Ne savais plus ou donner de la bouche Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur Elle n'avait pas de tete, elle n'avait pas L'esprit beaucoup plus grand qu'un de a coudre Mais pour l'amour on ne demande pas Aux filles d'avoir invente la poudre Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur Puis un jour elle a pris la clef des champs En me laissant a l'ame un mal funeste Et toutes les herbes de la Saint-Jean N'ont pas pu me guerir de cette peste Je lui en ai bien voulu, mais a present J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne D'avoir mis mon cœur a feu et a sang Pour qu'il ne puisse plus servir a personne Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur |
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27. |
| 2:41 | ||||
Ci-git au fond de mon cœur
Une histoire ancienne, Un fantome, un souvenir D'une que j'aimais Le temps, a grands coups de faux, Peut faire des siennes, Mon bel amour dure encore, Et c'est a jamais. J'ai perdu la tramontane En trouvant Margot, Princesse vetue de laine, Deesse en sabots Si les fleurs, le long des routes, S'mettaient a marcher, C'est a la Margot, sans doute, Qu'elles feraient songer J'lui ai dit: "De la Madone, Tu es le portrait!" Le Bon Dieu me le pardonne, C'etait un peu vrai Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. La mignonne allait aux vepres Se mettre a genoux, Alors j'ai mordu ses levres Pour savoir leur gout... Ell' m'a dit, d'un ton severe: "Qu'est-ce que tu fais la?" Mais elle m'a laisse faire, Les filles, c'est comme ca. J'lui ai dit: "Par la Madone, Reste aupres de moi!" Le Bon Dieu me le pardonne, Mais chacun pour soi Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. C'etait une fille sage, A bouche, que veux-tu? J'ai croque dans son corsage Les fruits defendus Elle m'a dit d'un ton severe: "Qu'est-ce que tu fais la?" Mais elle m'a laisse faire, Les filles, c'est comme ca. Puis, j'ai dechire sa robe, Sans l'avoir voulu Le Bon Dieu me le pardonne, Je n'y tenais plus! Qu'il me pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. J'ai perdu la tramontane En perdant Margot, Qui epousa, contre son ame, Un triste bigot Elle doit avoir a l'heure, A l'heure qu'il est, Deux ou trois marmots qui pleurent Pour avoir leur lait Et, moi, j'ai tete leur mere Longtemps avant eux Le Bon Dieu me le pardonne, J'etais amoureux! Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. |
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28. |
| 2:32 | ||||
Elle avait la taille faite au tour,
Les hanches pleines, Et chassait l'male aux alentours De la Mad'leine A sa facon d'me dire: ≪Mon rat, Est-ce que j'te tente?≫ Je vis que j'avais affaire a Une debutante L'avait l'don, c'est vrai, j'en conviens, L'avait l'genie, Mais sans technique, un don n'est rien Qu'une sale manie Certes, on ne se fait pas putain Comme on s'fait nonne C'est du moins c'qu'on preche en latin, A la Sorbonne Me sentant rempli de pitie Pour la donzelle, J'lui enseignai, de son metier, Les p'tites ficelles J'lui enseignai l'moyen d'bientot Faire fortune, En bougeant l'endroit ou le dos Ressemble a la lune Car, dans l'art de faire le trottoir, Je le confesse, Le difficile est d'bien savoir Jouer des fesses On n'tortille pas son popotin D'la meme maniere, Pour un droguiste, un sacristain, Un fonctionnaire Rapidement instruite par Mes bons offices, Elle m'investit d'une part D'ses benefices On s'aida mutuellement, Comme dit l'poete Elle etait l'corps, naturellement, Puis moi la tete Un soir, a la suite de Manœuvres douteuses, Elle tomba victime d'une Maladie honteuses Lors, en tout bien, toute amitie, En fille probe, Elle me passa la moitie De ses microbes Apres des injections aigues D'antiseptique, J'abandonnai l'metier d'cocu Systematique Elle eut beau pousser des sanglots, Braire a tue-tete, Comme je n'etais qu'un salaud, J'me fis honnete Sitot privee de ma tutelle, Ma pauvre amie Courut essuyer du bordel Les infamies Parait qu'elle s'vend meme a des flics, Quelle decadence! Y'a plus d'moralite publique Dans notre France! |
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29. |
| 2:42 | ||||
Disc 2 | ||||||
1. |
| 3:58 | ||||
2. |
| 3:08 | ||||
J'ai plaque mon chene
Comme un saligaud Mon copain le chene Mon alter ego On etait du meme bois Un peu rustique un peu brut Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les flutes J'ai maint'nant des frenes Des arbres de judee Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi, tu manque a l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Noel Mon mat de cocagne Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux Je suis un pauvr' type J'aurais plus de joie J'ai jete ma pipe Ma vieill' pipe en bois Qu'avait fume sans s' facher Sans jamais m'brule la lippe L'tabac d'la vache enragee Dans sa bonn' vieill' tet' de pipe J'ai des pip's d'ecume Ornees de fleurons De ces pip's qu'on fume En levant le front Mais j'retrouv'rai plus ma foi Dans mon coeur ni sur ma lippe Le gout d'ma vieill' pipe en bois Sacre nom d'un' pipe Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux Le surnom d'infame Me va comme un gant D'avecques ma femme J'ai foutu le camp Parc' que depuis tant d'annees C'etait pas un' sinecure De lui voir tout l'temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour denicher la Nouvelle compagne Valant celles-la Qui, bien sur, laissait beaucoup Trop de pierr's dans les lentilles Mais se pendait a mon cou Quand j'perdais mes billes Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux J'avais un' mansarde Pour tout logement Avec des lezardes Sur le firmament Je l'savais par coeur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes bell's de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habit' plus d' mansarde Il peut desormais Tomber des hall'bardes Je m'en bats l'oeil mais Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y a cent sept ans qui dit mieux, Qu' j'ai pas vu la lune Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux |
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3. |
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Quand j'ai couru chanter ma p'tit' chanson pour Marinette
La belle, la traitresse etait allee a l'opera Avec ma p'tit' chanson, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec ma p'tit' chanson, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru porter mon pot d'moutarde a Marinette La belle, la traitresse avait deja fini d'diner Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con Quand j'offris pour etrenne un'bicyclette a Marinette La belle, la traitresse avait achete une auto Avec mon p'tit velo, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon p'tit velo, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru tout chose au rendez-vous de Marinette La bell' disait: "J't'adore" a un sal' typ' qui l'embrassait Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru bruler la p'tit' cervelle a Marinette La belle etait deja morte d'un rhume mal place Avec mon revolver, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon revolver, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru lugubre a l'enterr'ment de Marinette La belle, la traitresse etait deja ressuscitee Avec ma p'tit' couronn', j'avais l'air d'un con, ma mere Avec ma p'tit' couronn', j'avais l'air d'un con |
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Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit Me dira, la main sur l'epaule ≪Va-t'en voir la-haut si j'y suis≫ Alors, du ciel et de la terre Il me faudra faire mon deuil Est-il encore debout le chene Ou le sapin de mon cercueil? Est-il encore debout le chene Ou le sapin de mon cercueil? S'il faut aller au cimetiere J'prendrai le chemin le plus long J'ferai la tombe buissonniere J'quitterai la vie a reculons Tant pis si les croque-morts me grondent Tant pis s'ils me croient fou a lier Je veux partir pour l'autre monde Par le chemin des ecoliers Je veux partir pour l'autre monde Par le chemin des ecoliers Avant d'aller conter fleurette Aux belles ames des damnees Je reve d'encore une amourette Je reve d'encore m'enjuponner Encore une fois dire: ≪Je t'aime≫ Encore une fois perdre le nord En effeuillant le chrysantheme Qui est la marguerite des morts En effeuillant le chrysantheme Qui est la marguerite des morts Dieu veuille que ma veuve s'alarme En enterrant son compagnon Et qu'pour lui faire verser des larmes Il n'y ait pas besoin d'oignon Qu'elle prenne en secondes noces Un epoux de mon acabit Il pourra profiter d'mes bottes Et d'mes pantoufles et d'mes habits Il pourra profiter d'mes bottes Et d'mes pantoufles et d'mes habits Qu'il boive mon vin, qu'il aime ma femme Qu'il fume ma pipe et mon tabac Mais que jamais, mort de mon ame! Jamais il ne fouette mes chats Quoique je n'aie pas un atome Une ombre de mechancete S'il fouette mes chats, y'a un fantome Qui viendra le persecuter S'il fouette mes chats, y'a un fantome Qui viendra le persecuter Ici git une feuille morte Ici finit mon testament On a marque dessus ma porte ≪Ferme pour cause d'enterrement≫ J'ai quitte la vie sans rancune J'aurai plus jamais mal aux dents Me v'la dans la fosse commune La fosse commune du temps Me v'la dans la fosse commune La fosse commune du temps |
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5. |
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Les croquants vont en ville, a cheval sur leurs sous,
Acheter des pucelle' aux saintes bonnes gens, Les croquants leur mett'nt a prix d'argent La main dessus, la main dessous... Mais la chair de Lisa, la chair fraich' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) C'est pour la bouch' du premier venu Qui' a les yeux tendre' et les mains nues... {Refrain:} Les croquants, ca les attriste, ca Les etonne, les etonne, Qu'une fille, une fill' bell' comm' ca, S'abandonne, s'abandonne Au premier ostrogoth venu: Les croquants, ca tombe des nues. Les fill's de bonnes mœurs, les fill's de bonne vie, Qui' ont vendu leur fleurette a la foire a l'encan, Vont s' vautrer dans la couch' des croquants, Quand les croquants en ont envie... Mais la chair de Lisa, la chair fraich' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) N'a jamais accorde ses faveurs A contre-sous, a contrecœur... Les fill's de bonne vie ont le cœur consistant Et la fleur qu'on y trouve est garanti' longtemps, Comm' les fleurs en papier des chapeux, Les fleurs en pierre des tombeaux... Mais le cœur de Lisa, le grand cœur de Lison Aime faire peau neuve avec chaque saison: Jamais deux fois la meme couleur, Jamais deux fois la meme fleur... |
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6. |
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7. |
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Leandre le sot,
Pierrot qui d'un saut De puce Franchit le buisson, Cassandre sous son Capuce, Arlequin aussi, Cet aigrefin si Fantasque, Aux costumes fous, Les yeux luisant sous Le masque, Do, mi, sol, mi, fa, Tout ce monde va, Rit, chante Et danse devant Une frele enfant Mechante Dont les yeux pervers Comme les yeux verts Des chattes Gardent ses appas Et disent : "A bas Les pattes !" L'implacable enfant, Preste et relevant Ses jupes, La rose au chapeau, Conduit son troupeau De dupes ! |
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8. |
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O vous, les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatans Les prophetes Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes, a vos fetes En courant sus a un voleur Qui venait de lui chiper l'heure A sa montre Oncle Archibald, coquin de sort! Fit, de Sa Majeste la Mort La rencontre, la rencontre Telle une femme de petite vertu Elle arpentait le trottoir du Cimetiere Aguichant les hommes en troussant Un peu plus haut qu'il n'est decent Son suaire, son suaire Oncle Archibald, d'un ton gouailleur Lui dit: "Va-t'en faire pendre ailleurs Ton squelette Fi! des femelles decharnees! Vive les belles un tantinet Rondelettes! Rondelettes!" Lors, montant sur ses grands chevaux La mort brandit la longue faux D'agronome Qu'elle serrait dans son linceul Et faucha d'un seul coup, d'un seul Le bonhomme, le bonhomme Comme il n'avait pas l'air content Elle lui dit: "Ca fait longtemps Que je t'aime Et notre hymen a tous les deux Etait prevu depuis le jour de Ton bapteme, ton bapteme " Si tu te couches dans mes bras Alors la vie te semblera Plus facile Tu y seras hors de portee Des chiens, des loups, des hommes et des Imbeciles, imbeciles " Nul n'y contestera tes droits Tu pourras crier “Vive le roi!” Sans intrigue Si l'envie te prend de changer Tu pourras crier sans danger “Vive la Ligue! Vive la Ligue!” " Ton temps de dupe est revolu Personne ne se paiera plus Sur ta bete Les “plait-il, maitre?” auront plus cours Plus jamais tu n'auras a cour- ber la tete, ber la tete." Et mon oncle emboita le pas De la belle, qui ne semblait pas Si feroce Et les voila, bras d'ssus, bras d'ssous, Les voila partis je n'sais ou Faire leurs noces, faire leurs noces O vous, les arracheurs de dents Tous les cafards, les charlatans Les prophetes Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes, a vos fetes |
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9. |
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J'avais l'plus bel amandier
Du quartier Et, pour la bouche gourmande Des filles du monde entier J'faisais pousser des amandes Le beau, le joli metier ! Un ecureuil en jupon Dans un bond Vint me dir': " Je suis gourmande Et mes levres sentent bon Et, si tu m'donn's une amande J'te donne un baiser fripon !" " Grimpe aussi haut que tu veux Que tu peux Et tu croqu's, et tu picores Puis tu grignot's, et puis tu Redescends plus vite encore Me donner le baiser du ! " Quand la belle eut tout ronge Tout mange " Je te paierai, me dit-elle A pleine bouche quand les Nigauds seront pourvus d'ailes Et que tu sauras voler ! " " Mont' m'embrasser si tu veux Si tu peux Mais dis-toi que, si tu tombes J'n'aurais pas la larme a l'œil Dis-toi que, si tu succombes Je n'porterai pas le deuil ! " Les avait, bien entendu Toutes mordues Tout's grignotees, mes amandes Ma recolte etait perdue Mais sa jolie bouch' gourmande En baisers m'a tout rendu ! Et la fete dura tant Qu'le beau temps Mais vint l'automne, et la foudre Et la pluie, et les autans Ont change mon arbre en poudre Et mon amour en mem' temps ! |
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10. |
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Mariage d'amour, mariage d'argent
J'ai vu se marier toutes sortes de gens Des gens de basse source et des grands de la terre Des pretendus coiffeurs, des soi-disant notaires Quand meme je vivrai jusqu'a la fin des temps Je garderai toujours le souvenir content Du jour de pauvre noce ou mon pere et ma mere S'allerent epouser devant Monsieur le Maire C'est dans un char a bœufs, s'il faut parler bien franc Tire par les amis, pousse par les parents Que les vieux amoureux firent leurs epousailles Apres long temps d'amour, long temps de fiancailles Cortege nuptial hors de l'ordre courant La foule nous couvait d'un œil protuberant Nous etions contemples par le monde futile Qui n'avait jamais vu de noces de ce style Voici le vent qui souffle emportant, creve-cœur Le chapeau de mon pere et les enfants de chœur Voila la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes Comme pour empecher la noce, coute que coute Je n'oublierai jamais la mariee en pleurs Bercant comme un' poupee son gros bouquet de fleurs Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue Sur mon harmonica jouant les grandes orgues Tous les garcons d'honneur, montrant le poing aux nues Criaient: ≪Par Jupiter, la noce continue!≫ Par les hommes decriee, par les dieux contrariee La noce continue et vive la mariee! |
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11. |
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Au bois d'Clamart y a des petit's fleurs
Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Au fond de ma cour j'suis renomme J'suis renomme Pour avoir le cœur mal fame Le cœur mal fame Au bois d'Vincenn's y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Quand y a plus d'vin dans mon tonneau Dans mon tonneau Ils n'ont pas peur de boir' mon eau De boire mon eau Au bois d'Meudon y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Ils m'accompagn'nt a la mairie A la mairie Chaque fois que je me marie Que je me marie Au bois d'Saint-Cloud y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Chaqu' fois qu'je meurs fidelement Fidelement Ils suivent mon enterrement Mon enterrement ...des petites fleurs... Au, au bois d'mon cœur... |
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12. |
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13. |
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Quand je vais chez la fleuriste
Je n'achet' que des lilas Si ma chanson chante triste C'est que l'amour n'est plus la Comm' j'etais, en quelque sorte Amoureux de ces fleurs-la Je suis entre par la porte Par la porte des Lilas Des lilas, y'en avait guere Des lilas, y'en avait pas Z'etaient tous morts a la guerre Passes de vie a trepas J'suis tombe sur une belle Qui fleurissait un peu la J'ai voulu greffer sur elle Mon amour pour les lilas J'ai marque d'une croix blanche Le jour ou l'on s'envola Accroches a une branche Une branche de lilas Pauvre amour, tiens bon la barre Le temps va passer par la Et le temps est un barbare Dans le genre d'Attila Aux cœurs ou son cheval passe L'amour ne repousse pas Aux quatre coins de l'espace Il fait le desert sous ses pas Alors, nos amours sont mortes Envolees dans l'au-dela Laissant la cle sous la porte Sous la porte des Lilas La fauvette des dimanches Cell' qui me donnait le la S'est perchee sur d'autres branches D'autres branches de lilas Quand je vais chez la fleuriste Je n'achet' que des lilas Si ma chanson chante triste C'est que l'amour n'est plus la |
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15. |
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Philistins, epiciers
Tandis que vous caressiez Vos femmes En songeant aux petits Que vos grossiers appetits Engendrent Vous pensiez : " Ils seront Menton rase, ventre rond Notaires " Mais pour bien vous punir Un jour vous voyez venir Sur terre Des enfants non voulus Qui deviennent chevelus Poetes... |
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16. |
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Avant de chanter
Ma vie, de fair' des Harangues Dans ma gueul' de bois J'ai tourne sept fois Ma langue J'suis issu de gens Qui etaient pas du gen- re sobre On conte que j'eus La tetee au jus D'octobre... Mes parents on du M'trouver au pied d'u- ne souche Et non dans un chou Comm' ces gens plus ou Moins louches En guise de sang ( O noblesse sans Pareille! ) Il coule en mon cœur La chaude liqueur D'la treille... Quand on est un sa- ge, et qu'on a du sa- voir-boire On se garde a vue En cas de soif, u- ne poire Une poire ou deux Mais en forme de Bonbonne Au ventre replet Rempli du bon lait D'l'automne... Jadis, aux Enfers Cert's, il a souffert Tantale Quand l'eau refusa D'arroser ses a- mygdales Etre assoiffe d'eau C'est triste, mais faut Bien dire Que, l'etre de vin C'est encore vingt Fois pire... Helas ! il ne pleut Jamais du gros bleu Qui tache Qu'ell's donnent du vin J'irai traire enfin Les vaches Que vienne le temps Du vin coulant dans La Seine ! Les gens, par milliers Courront y noyer Leur peine... |
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17. |
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Autrefois, quand j'etais marmot
J'avais la phobie des gros mots Et si j'pensais " merde " tout bas Je ne le disais pas Mais Aujourd'hui que mon gagne-pain C'est d'parler comme un turlupin Je n'pense plus " merde ", pardi Mais je le dis R: J'suis l'pornographe Du phonographe Le polisson De la chanson Afin d'amuser la gal'rie Je crache des gauloiseries Des pleines bouches de mots crus Tout a fait incongrus Mais En m'retrouvant seul sous mon toit Dans ma psyche j'me montre au doigt Et m'crie: " Va t'faire, homme incorrec' Voir par les Grecs " +R: Tous les sam'dis j'vais a confess' M'accuser d'avoir parle d'fess's Et j'promets ferme au marabout De les mettre tabou Mais Craignant, si je n'en parle plus D'finir a l'Armee du Salut Je r'mets bientot sur le tapis Les fesses impies +R: Ma femme est, soit dit en passant D'un naturel concupiscent Qui l'incite a se coucher nue Sous le premier venu Mais M'est-il permis, soyons sincer's D'en parler au cafe-concert Sans dire qu'elle a, suraigu Le feu au cul ? +R: J'aurais sans doute du bonheur Et peut-etre la Croix d'Honneur A chanter avec decorum L'amour qui mene a Rom' Mais Mon ang' m'a dit : " Turlututu Chanter l'amour t'est defendu S'il n'eclot pas sur le destin D'une putain " +R: Et quand j'entonne, guilleret A un patron de cabaret Une adorable bucolique Il est melancolique Et Me dit, la voix noyee de pleurs " S'il vous plait de chanter les fleurs Qu'ell's poussent au moins rue Blondel Dans un bordel " +R: Chaque soir avant le diner A mon balcon mettant le nez Je contemple les bonnes gens Dans le soleil couchant Mais N'me d'mandez pas d'chanter ca, si Vous redoutez d'entendre ici Que j'aime a voir, de mon balcon Passer les cons +R: Les bonnes ames d'ici bas Comptent ferme qu'a mon trepas Satan va venir embrocher Ce mort mal embouche Mais Mais veuille le grand manitou Pour qui le mot n'est rien du tout Admettre en sa Jerusalem A l'heure bleme Le pornographe Du phonographe Le polisson De la chanson |
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Comme elle n'aime pas beaucoup la solitude
Cependant que je peche et que je m'ennoblis Ma femme sacrifie a sa vieille habitude De faire, a tout venant, les honneurs de mon lit Eh ! oui, je suis cocu, j'ai du cerf sur la tete On fait force de trous dans ma lune de miel Ma bien-aimee ne m'invite plus a la fete Quand ell' va faire un tour jusqu'au septieme ciel Au peril de mon cœur, la malheureuse ecorne Le pacte conjugal et me le deprecie Que je ne sache plus ou donner de la corne Semble bien etre le cadet de ses soucis Les galants de tout poil viennent boire en mon verre Je suis la providence des ecornifleurs On cueille dans mon dos la tendre primevere Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs En revenant fourbu de la peche a la ligne Je les surprends tout nus dans leurs debordements Conseillez-leur le port de la feuille de vigne Ils s'y refuseront avec entetement Souiller mon lit nuptial, est-c' que ca les empeche De garder les dehors de la civilite ? Qu'on me demande au moins si j'ai fait bonne peche Qu'on daigne s'enquerir enfin de ma sante De grace, un minimum d'attentions delicates Pour ce pauvre mari qu'on couvre de safran Le cocu, d'ordinaire, on le choie, on le gate On est en fin de compte un peu de ses parents A l'heure du repas, mes rivaux detestables Ont encor ce toupet de lorgner ma portion Ca leur ferait pas peur de s'asseoir a ma table Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon Partager sa moitie, est-c' que cela comporte Que l'on partage aussi la chere et la boisson ? Je suis presque oblige de les mettre a la porte Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons Bien content qu'en partant ces mufles ne s'egarent Pas a mettre le comble a leur ignominie En sifflotant " Il est cocu, le chef de gare... " Parc' que, le chef de gar', c'est mon meilleur ami |
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Voici la ron-
de des jurons Qui chantaient clair, qui dansaient rond Quand les Gaulois De bon aloi Du franc-parler suivaient la loi Jurant par-la Jurant par-ci Jurant a langue raccourcie Comme des grains de chapelet Les joyeux jurons defilaient Tous les morbleus, tous les ventrebleus Les sacrebleus et les cornegidouilles Ainsi, parbleu, que les jarnibleus Et les palsambleus Tous les cristis, les ventres saint-gris Les par ma barbe et les noms d'une pipe Ainsi, pardi, que les sapristis Et les sacristis Sans oublier les jarnicotons Les scrogneugneus et les bigr's et les bougr's Les saperlottes, les cre nom de nom Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Tous les Bon Dieu Tous les vertudieux Tonnerr' de Brest et saperlipopette Ainsi, pardieu, que les jarnidieux Et les pasquedieux Quelle pitie Les charretiers Ont un langage chatie Les harengeres Et les megeres Ne parlent plus a la legere Le vieux catechisme poissard N'a guer' plus cours chez les hussards Ils ont vecu, de profundis Les joyeux jurons de jadis Tous les morbleus, tous les ventrebleus Les sacrebleus et les cornegidouilles Ainsi, parbleu, que les jarnibleus Et les palsambleus Tous les cristis, les ventres saint-gris Les par ma barbe et les noms d'une pipe Ainsi, pardi, que les sapristis Et les sacristis Sans oublier les jarnicotons Les scrogneugneus et les bigr's et les bougr's Les saperlottes, les cre nom de nom Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Tous les Bon Dieu Tous les vertudieux Tonnerr' de Brest et saperlipopette Ainsi, pardieu, que les jarnidieux Et les pasquedieux |
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23. |
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24. |
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Malgre la bise qui mord
La pauvre vieille de somme Va ramasser du bois mort Pour chauffer Bonhomme Bonhomme qui va mourir De mort naturelle Melancolique, elle va A travers la foret bleme Ou jadis elle reva De celui qu'elle aime Qu'elle aime et qui va mourir De mort naturelle Rien n'arretera le cours De la vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds Ni rien ni personne Car Bonhomme va mourir De mort naturelle Non, rien ne l'arretera Ni cette voix de malheur Qui dit : " Quand tu rentreras Chez toi, tout a l'heure Bonhomm' sera deja mort De mort naturelle " Ni cette autre et sombre voix Montant du plus profond d'elle Lui rappeler que, parfois Il fut infidele Car Bonhomme, il va mourir De mort naturelle |