Disc 1 | ||||||
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2. |
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Il pleuvait fort sur la grand-route
Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi |
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3. |
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Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage C'etait un petit cheval blanc Tous derriere et lui devant Il n'y avait jamais de beau temps Dans ce pauvre paysage Il n'y avait jamais de printemps Ni derriere ni devant Mais toujours il etait content Menant les gars du village A travers la pluie noire des champs Tous derriere et lui devant Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage C'est alors qu'il etait content Tous derriere et lui devant Mais un jour, dans le mauvais temps Un jour qu'il etait si sage Il est mort par un eclair blanc Tous derriere et lui devant Il est mort sans voir le beau temps Qu'il avait donc du courage Il est mort sans voir le printemps Ni derriere ni devant |
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4. |
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Dieu sait qu'je n'ai pas le fond mechant
Je ne souhait' jamais la mort des gens Mais si l'on ne mourait plus J'crev'rais de faim sur mon talus J'suis un pauvre fossoyeur Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords A gagner mon pain sur l'dos des morts Mais ca m'tracasse et d'ailleurs J'les enterre a contrecœur J'suis un pauvre fossoyeur Et plus j'lach' la bride a mon emoi Et plus les copains s'amus'nt de moi Y m'dis'nt: " Mon vieux, par moments T'as un' figur' d'enterr'ment" J'suis un pauvre fossoyeur J'ai beau m'dir' que rien n'est eternel J'peux pas trouver ca tout naturel Et jamais je ne parviens A prendr' la mort comme ell' vient J'suis un pauvre fossoyeur Ni vu ni connu, brav' mort adieu ! Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu Dis-lui l'mal que m'a coute La derniere pelletee J'suis un pauvre fossoyeur |
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5. |
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9. |
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Maman, maman, en faisant cette chanson
Maman, maman, je r'deviens petit garcon Alors je suis sage en classe Et, pour te fair' plaisir J'obtiens les meilleures places Ton desir Maman, maman, je prefeere a mes jeux fous Maman, maman, demeurer sur tes genoux Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants Maman, maman, maman, maman Papa, papa, en faisant cette chanson Papa, papa, je r'deviens petit garcon Et je t'entends sous l'orage User tout ton humour Pour redonner du courage A nos c?urs lourds Papa, papa, il n'y eut pas entre nous Papa, papa, de tendresse ou de mots doux Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouat pas Papa, papa, papa, papa Maman, papa, en faisant cette chanson Maman, papa, je r'deviens petit garcon Et, grace a cet artifice Soudain je comprends Le prix de vos sacrifices Mes parents Maman, papa, toujours je regretterai Maman, papa, de vous avoir fait pleurer Au temps ou nos c?urs ne se comprenaient encor pas Maman, papa, maman, papa |
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10. |
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Elle avait la taille faite au tour,
Les hanches pleines, Et chassait l'male aux alentours De la Mad'leine A sa facon d'me dire: ≪Mon rat, Est-ce que j'te tente?≫ Je vis que j'avais affaire a Une debutante L'avait l'don, c'est vrai, j'en conviens, L'avait l'genie, Mais sans technique, un don n'est rien Qu'une sale manie Certes, on ne se fait pas putain Comme on s'fait nonne C'est du moins c'qu'on preche en latin, A la Sorbonne Me sentant rempli de pitie Pour la donzelle, J'lui enseignai, de son metier, Les p'tites ficelles J'lui enseignai l'moyen d'bientot Faire fortune, En bougeant l'endroit ou le dos Ressemble a la lune Car, dans l'art de faire le trottoir, Je le confesse, Le difficile est d'bien savoir Jouer des fesses On n'tortille pas son popotin D'la meme maniere, Pour un droguiste, un sacristain, Un fonctionnaire Rapidement instruite par Mes bons offices, Elle m'investit d'une part D'ses benefices On s'aida mutuellement, Comme dit l'poete Elle etait l'corps, naturellement, Puis moi la tete Un soir, a la suite de Manœuvres douteuses, Elle tomba victime d'une Maladie honteuses Lors, en tout bien, toute amitie, En fille probe, Elle me passa la moitie De ses microbes Apres des injections aigues D'antiseptique, J'abandonnai l'metier d'cocu Systematique Elle eut beau pousser des sanglots, Braire a tue-tete, Comme je n'etais qu'un salaud, J'me fis honnete Sitot privee de ma tutelle, Ma pauvre amie Courut essuyer du bordel Les infamies Parait qu'elle s'vend meme a des flics, Quelle decadence! Y'a plus d'moralite publique Dans notre France! |
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Disc 2 | ||||||
1. |
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Si, par hasard
Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau Les jean-foutre et les gens probes Medis'nt du vent furibond Qui rebrouss' les bois, detrouss' les toits, retrouss' les robes Des jean-foutre et des gens probes Le vent, je vous en reponds S'en soucie, et c'est justic', comm' de colin-tampon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau Bien sur, si l'on ne se fonde Que sur ce qui saute aux yeux Le vent semble une brut' raffolant de nuire a tout l'monde Mais une attention profonde Prouv' que c'est chez les facheux Qu'il prefer' choisir les victimes de ses petits jeux Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau |
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2. |
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Monseigneur l'astre solaire
Comme je n'l'admire pas beaucoup M'enleve son feu, Oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La lumiere que je prefere C'est celle de vos yeux jaloux Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Monsieur mon proprietaire Comme je lui devaste tout M'chasse de son toit, Oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La demeure que je prefere C'est votre robe a froufrous Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Madame ma gargotiere Comme je lui dois trop de sous M'chasse de sa table, Oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous Le menu que je prefere C'est la chair de votre cou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Sa Majeste financiere Comme je n'fais rien a son gout Garde son or, Or, de son or, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La fortune que je prefere C'est votre cœur d'amadou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous |
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3. |
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4. |
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5. |
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He ! donn' moi ta bouche, he ! ma jolie fraise !
L'aube a mis des frais's plein notre horizon Garde tes dindons, moi mes porcs, Therese Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons L'un tient le couteau, l'autre la cuiller La vie, c'est toujours les memes chansons Pour sauter l'gros sourceau de pierre en pierre Comme tous les jours mes bras t'enlev'ront Nos dindes, nos truies nous suivront legeres Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons La vie, c'est toujours amour et misere La vie, c'est toujours les memes chansons J'ai tant de respect pour ton cœur, Therese Et pour tes dindons, quand nous nous aimons Quand nous nous fachons, he ! ma jolie fraise Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons L'un tient le couteau, l'autre la cuiller La vie, c'est toujours la meme chansons |
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6. |
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Avec une beche a l'epaule,
Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a l'ame, un grand courage, Il s'en allait trimer aux champs! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Pour gagner le pain de sa vie, De l'aurore jusqu'au couchant, De l'aurore jusqu'au couchant, Il s'en allait becher la terre En tous les lieux, par tous les temps! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Sans laisser voir, sur son visage, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Il retournait le champ des autres, Toujours bechant, toujours bechant! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Et quand la mort lui a fait signe De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ, Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant... Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Et s'y etendit sans rien dire Pour ne pas deranger les gens... Pauvre Martin, pauvre misere, Dors sous la terre, dors sous le temps! |
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7. |
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Margoton, la jeune bergere,
Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain... Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau... Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants |
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8. |
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Il suffit de passer le pont
C'est tout de suite l'aventure Laisse-moi tenir ton jupon J't'emmen' visiter la nature L'herbe est douce a Paques fleuries Jetons mes sabots, tes galoches Et, legers comme des cabris Courons apres les sons de cloches Ding din don ! les matines sonnent En l'honneur de notre bonheur Ding din dong ! faut l'dire a personne J'ai graisse la patte au sonneur Laisse-moi tenir ton jupon Courons, guilleret, guillerette Il suffit de passer le pont Et c'est le royaum' des fleurettes Entre tout's les bell's que voici Je devin' cell' que tu preferes C'est pas l'coqu'licot, Dieu merci Ni l'coucou, mais la primevere J'en vois un' blottie sous les feuilles Elle est en velours comm' tes joues Fais le guet pendant qu'je la cueille " Je n'ai jamais aime que vous " Il suffit de trois petits bonds C'est tout de suit' la tarantelle Laisse-moi tenir ton jupon J'saurai menager tes dentelles J'ai graisse la patte au berger Pour lui fair' jouer une aubade Lors, ma mie, sans croire au danger Faisons mille et une gambades Ton pied frappe et frappe la mousse Si l'chardon s'y pique dedans Ne pleure pas, ma mie qui souffre Je te l'enleve avec les dents On n'a plus rien a se cacher On peut s'aimer comm' bon nous semble Et tant mieux si c'est un peche Nous irons en enfer ensemble Il suffit de passer le pont Laisse-moi tenir ton jupon |
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9. |
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La cane
De Jeanne Est morte au gui l'an neuf L'avait fait la veille Merveille Un œuf La cane De Jeanne Est morte d'avoir fait Du moins on le presume Un rhume Mauvais La cane De Jeanne Est morte sur son œuf Et dans son beau costume De plumes Tout neuf La cane De Jeanne Ne laissant pas de veuf C'est nous autres qui eumes Les plumes Et l'œuf Tous, toutes Sans doute Garderons longtemps le Souvenir de la cane De Jeanne Morbleu |
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10. |
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On les r'trouve en raccourci
Dans nos p'tits amours d'un jour Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours C'est la l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites cheries On accoste. Vite ! un bec Pour nos baisers, l'corps avec Et les joies et les bouderies Les facheries, les bons retours Il y a tout ca, en raccourci Des grandes amours dans nos p'tits On a ri, on s'est baises Sur les neunœils, les nenes Dans les ch'veux a plein becots Pondus comme des œufs tout chauds Tout c'qu'on fait dans un seul jour! Et comme on allonge le temps! Plus d'trois fois, dans un seul jour Content, pas content, content Y a dans la chambre une odeur D'amour tendre et de goudron Ca vous met la joie au cœur La peine aussi, et c'est bon On n'est pas la pour causer Mais on pense, meme dans l'amour On pense que d'main il fera jour Et qu'c'est une calamite C'est la l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites cheries On s'accoste. Mais on devine Qu'ca n'sera pas le paradis On aura beau s'depecher Faire, bon Dieu ! la pige au temps Et l'bourrer de tous nos peches Ca n'sera pas ca ; et pourtant Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours ! On les r'trouve en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour... |
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11. |
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Rien n'est jamais acquis a l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur Et quand il croit ouvrir ses bras Son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur Il le broie Sa vie est un etrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie, elle ressemble a ces soldats sans armes Qu'on avait habilles pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir desarmes incertains Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour, mon cher amour, ma dechirure Je te porte dans moi comme un oiseau blesse Et ceux-la sans savoir nous regardent passer Repetant apres moi les mots que j'ai tresses Et qui pour tes grands yeux tout aussitot moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre a vivre Il est deja trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs a l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit a douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit fletri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour a tous deux |