Disc 1 | ||||||
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Il pleut,
Il pleut, Sur les jardins alanguis, Sur les roses de la nuit, Il pleut des larmes de pluie, Il pleut, Et j'entends le clapotis, Du bassin qui se remplit, Oh mon Dieu, que c'est joli, La pluie, Quand Pierre rentrera, Il faut que je lui dise, Que le toit de la remise, A fui, Il faut qu'il rentre du bois, Car il commence a faire froid, Ici, Oh, Pierre, Mon Pierre, Sur la campagne endormie, Le silence et puis un cri, Ce n'est rien, un oiseau de la nuit, Qui fuit, Que c'est beau cette penombre, Le ciel, le feu et l'ombre, Qui se glisse jusqu'a moi, Sans bruit, Une odeur de foin coupe, Monte de la terre mouillee, Une auto descend l'allee, C'est lui, Oh, Pierre, Pierre |
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Je ne sais pas dire "Je t'aime.".
Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne peux pas dire "Je t'aime.". Je ne peux pas, je ne peux pas. Je l'ai dit tant de fois pour rire. On ne rit pas de ces mots-la. Aujourd'hui que je veux le dire, Je n'ose pas, je n'ose pas. Alors, j'ai fait cette musique Qui mieux que moi te le dira. Pour une larme, pour un sourire Qui pourraient venir de toi, Je ferais le mieux et le pire Mais je ferais n'importe quoi. Pourtant le jour et la nuit meme, Quand j'ai le mal d'amour pour toi, La, simplement dire "Je t'aime." Je n'ose pas, je n'ose pas, Alors, ecoute ma musique Qui mieux que moi te le dira. Je sais ta bouche sur ma bouche. Je sais tes yeux, ton rire, ta voix. Je sais le feu quand tu me touches Et je sais le bruit de ton pas. Je saurais, sur moi, devetue, Entre mille, quelle est ta main nue, Mais simplement dire "Je t'aime.", Je ne sais pas, je ne sais pas. C'est trop bete, je vais le dire. C'est rien, ces deux mots-la Mais j'ai peur de te voir sourire. Surtout, ne me regarde pas. Tiens, au piano, je vais le dire, Amoureuse du bout des doigts. Au piano, je pourrais le dire. Ecoute-moi, regarde-moi. Je ne peux pas, Je ne sais pas, Je n'ose pas. Je t'aime, je t'aime, je t'aime... |
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6. |
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Je te telephone
Pres du metro Rome. Paris, sous la pluie Me lasse et m'ennuie. La Seine est plus grise Que la Tamise. Ce ciel de brouillard Me fout le cafard Car il pleut toujours Sur le Luxembourg. Y a d'autres jardins Pour parler d'amour. Y a la tour de Pise, Mais je prefere Venise. Viens, fais tes bagages. On part en voyage. J'te donne rendez-vous A la gare de Lyon, Sous la grand horloge, Pres du portillon. Nous prendrons le train Pour Capri la belle, Pour Capri la belle, Avant la saison. Viens voir l'Italie Comme dans les chansons. Viens voir les fontaines. Viens voir les pigeons. Viens me dire "je t'aime" Comme tous ceux qui s'aiment, A Capri la belle, En toutes saisons. Paris, mon Paris, Au revoir et merci. Si on telephone, J'y suis pour personne. J'vais dorer ma peau Dans les pays chauds. J'vais m'ensoleiller Pres des gondoliers. Juste a l'aube grise, Demain, c'est Venise. Chante, Barcarolle, J'irai en gondole. J'irai, sans sourire Au pont des Soupirs Pour parler d'amour A voix de velours. Taxi, menez-moi A la gare de Lyon. J'ai un rendez-vous Pres du portillon. Je vais prendre le train Pour Capri la belle, Pour Capri la belle Avant la saison. Passant par Verone, Derriere les creneaux, J'vais voir le fantome Du beau Romeo. Je vais dire "je t'aime" A celui que j'aime. Ce sera l'Italie, Comme dans les chansons. Taxi, vite, allons ! A la gare de Lyon... |
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7. |
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Il pleut sur Nantes, donne-moi la main
Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin Un matin comme celui-la, il y a juste un an deja La ville avait ce teint blafard lorsque je sortis de la gare Nantes m'etait encore inconnue, je n'y etais jamais venue Il avait fallu ce message pour que je fasse le voyage "Madame soyez au rendez-vous, vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Faites vite, il y a peu d'espoir, il a demande a vous voir." A l'heure de sa derniere heure, apres bien des annees d'errance Il me revenait en plein cœur, son cri dechirait le silence Depuis qu'il s'en etait alle, longtemps je l'avais espere Ce vagabond, ce disparu, voila qu'il m'etait revenu Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup, je m'en souviens du rendez-vous Et j'ai grave dans ma memoire cette chambre au fond d'un couloir Assis pres d'une cheminee, j'ai vu quatre hommes se lever La lumiere etait froide et blanche, ils portaient l'habit du dimanche Je n'ai pas pose de questions a ces etranges compagnons J'ai rien dit, mais a leurs regards, j'ai compris qu'il etait trop tard Pourtant j'etais au rendez-vous, vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Mais il ne m'a jamais revue, il avait deja disparu Voila, tu la connais l'histoire, il etait revenu un soir Et ce fut son dernier voyage, et ce fut son dernier rivage Il voulait avant de mourir se rechauffer a mon sourire Mais il mourut a la nuit meme sans un adieu, sans un "je t'aime" Au chemin qui longe la mer, couche dans le jardin des pierres Je veux que tranquille il repose, je l'ai couche dessous les roses Mon pere, mon pere Il pleut sur Nantes et je me souviens Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin. |
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8. |
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Est-ce la main de Dieu,
Est-ce la main de Diable Qui a tisse le ciel De ce beau matin-la, Lui plantant dans le cœur Un morceau de soleil Qui se brise sur l'eau En mille eclats vermeils ? Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main du Diable Qui a mis sur la mer Cet etrange voilier Qui, pareil au serpent, Semble se deplier, Noir et blanc, sur l'eau bleue Que le vent fait danser ? Est-ce Dieu, est-ce Diable Ou les deux a la fois Qui, un jour, s'unissant, Ont fait ce matin-la ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais, pour tant de beaute, Merci, et chapeau bas. Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main de Diable Qui a mis cette rose Au jardin que voila ? Pour quel ardent amour, Pour quelle noble dame La rose de velours Au jardin que voila ? Et ces prunes eclatees, Et tous ces lilas blancs, Et ces grosseilles rouges, Et ces rires d'enfants, Et Christine si belle Sous ses jupons blancs, Avec, au beau milieu, L'eclat de ses vingt ans ? Est-ce Dieu, est-ce Diable Ou les deux a la fois Qui, un jour, s'unissant, Ont fait ce printemps-la ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais pour tant de beaute, Merci, et chapeau bas ! Le voilier qui s'enfuit, La rose que voila Et ces fleurs et ces fruits Et nos larmes de joie... Qui a pu nous offrir Toutes ces beautes-la ? Cueillons-les sans rien dire. Va, c'est pour toi et moi ! Est-ce la main de Dieu Et celle du Malin Qui, un jour, s'unissant, Ont croise nos chemins ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais pour cet amour-la Merci, et chapeau bas ! Mais pour toi et pour moi Merci, et chapeau bas ! |
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10. |
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La fille, pour son plaisir,
Choisit le matelot. L'eau voulut des navires Pour voguer a son eau. L'homme choisit la guerre Pour jouer au soldat Et partit pour la faire Sur l'air de "Ca ira". Bref, chacun possedait Ce qu'il avait souhaite. Moi, je voulais un homme Ni trop laid, ni trop beau, Qui promenerait l'amour Sur les coins de ma peau, Un homme qui, au petit matin, Me prendrait par la main Pour m'emmener croquer Un rayon de soleil. Moi, je voulais un homme. A chacun sa merveille Et la vie, en passant Un jour, me l'amena. Puis, la fille prit des coups Par son beau matelot. La guerre, en plein mois d'aout, Nous faucha le soldat. Le navire qui passait Juste a ce moment-la, Le navire qui passait Prit l'eau et puis coula. Bref, on ne sait pourquoi Mais tout se renversa. Moi, je pris en plein c?ur Un eclat de son rire Quand il jeta mon bonheur Dans la fosse aux souvenirs. Je le vis s'en aller, Emportent mon soleil, Emportant mes etes. J'avais voulu un homme. J'aurais du me mefier : Cette garce de vie, Un jour, me le reprit. Qu'importe si la vie Nous donne et nous reprend Puisqu'ici-bas, tout n'est Que recommencement. La fille, pour son plaisir, Reprendra des matelots. On refera des navires Pour le ventre de l'eau. Y aura toujours des guerres Pour jouer aux soldats Qui s'en iront les faire Sur l'air de "Ca ira". Eh ben moi, je reprendrai un homme. Pas de mal a ca, Un homme. Les hommes, j'aime ca. Un homme, un homme, un homme... |
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11. |
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Le jour ou tu viendras, le jour ou tu viendras,
Le jour ou tu viendras, ne prends pas tes bagages. Que m'importe, apres tout, ce qu'il y aurait dedans, Je te reconnaitrai a lire ton visage. Il y a tant et tant de temps que je t'attends. Tu me tendras les mains, je n'aurai qu'a les prendre Et consoler les voix qui pleurent dans ta voix. Je t'apprivoiserai, les lumieres eteintes. Tu n'auras rien a dire, je reconnaitrai bien Le tout petit garcon, le regard solitaire Qui cachait ses chagrins dans les jardins perdus, Qui ne savait jouer qu'aux billes ou a la guerre, Qui avait tout donne et n'avait rien recu. Si je venais vers toi, je viendrais sans bagages. Que t'importe, apres tout, ce qu'il y aurait dedans. Tu me reconnaitrais a lire mon visage. Il y a tant et tant de temps que tu m'attends. Je te tendrai les mains, tu n'aurais qu'a les prendre Et consoler les voix qui pleurent dans ma voix. Tu m'apprivoiserais, les lumieres eteintes. Je n'aurais rien a dire, tu reconnaitrais bien La toute petite fille, aux cheveux en bataille Qui cachait ses chagrins dans les jardins perdus Et qui aimait la pluie et le vent et la paille Et le frais de la nuit et les jeux defendus. Quand viendra ce jour-la, sans passe, sans bagages, Nous partirons ensemble vers un nouveau printemps Qui melera nos corps, nos mains et nos visages. Il y a tant et tant de temps que l'on s'attend. A quoi bon se redire les reves de l'enfance, A quoi bon se redire les illusions perdues ? Quand viendra ce jour-la, nous partirons ensemble, A jamais retrouves, a jamais reconnus. Le jour ou tu viendras, le jour ou tu viendras, Il y a tant et tant de temps que je t'attends... |
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12. |
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Je suis la tres mysterieuse,
Je suis la mante religieuse. Ni belle, ni bonne, Je n'aime personne Et je passe, bonjour. Je suis celle de la nuit, Je suis celle de l'amour Et je croque le mari Qui rode a mon alentour. Mais non, mes belles, Mes tourterelles, Je suis douce, Si douce, douce. J'ai le c?ur tendre Et patte de velours Et, pour me prendre Au piege de l'amour, Il n'y en a qu'un Qui sait poser ses mains Au creux de mon cou, Au creux de mes reins. Pour vous, je suis mysterieuse, La noire, la fleur veneneuse, Ni belle, ni bonne Et qui passe, bonjour. Il s'en est fallu d'un rien, J'etais blonde au nez mutin. Chacun a la gueule qu'il a. Moi j'ai la mienne et voila. Pourtant si douce, Oh douce, douce, Je suis la fidele, La pas cruelle. Quand je vous quitte, Je vais, cheveux aux vent. Je vais cueillir La petite fleur des champs Mais, pour vous plaire, Lorsque revient le soir, Sous les lumieres, Ange du desespoir. Je suis la tres mysterieuse, La noire, la fleur veneneuse, Ni belle, ni bonne, Je n'aime personne Et je passe, bonjour, Et je passe, bonjour |