Disc 1 | ||||||
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1. |
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Nadjejda, Nadjejda,
En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être absence, Combien de temps encore sans voir ton corps? Combien d'étés combien d'hivers? Combien de saisons en enfer? Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être souffrance, Trop vite ou doucement Passe le temps, Nous en restera-t-il assez Pour un jour tout recommencer? Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est comme un long silence, Ma guitare s'est tue, Je ne sais plus La chanson que je t'écrivais Quand je croyais te retrouver Nadjejda, Nadjejda, En russe ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être patience. |
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2. |
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Je ne t'attends pas au bout d'une ligne droite
Je sais qu'il faudra faire encore des détours Et voir passer encore des jours et des jours Mais sans que rien ne vienne éteindre notre hâte Il pleut chez toi, chez moi le soleil est de plomb Quand pourrons-nous enfin marier nos saisons Quand pourrons-nous rentrer ensemble à la maison Nous avons le temps, mais pourquoi est-ce si long Mes habits ont parfois des traces de poussière Et le parfum fané des amours passagères Qui m'ont rendu ma solitude plus légère A l'aube de mes nuits blanches et solitaires Et toi mon bel amour, dis moi s'il y a des hommes Qui t'ont rendu la vie un peu moins monotone Qui t'aident à supporter l'hiver après l'automne Et les silences obstinés du téléphone Nous nous raconterons nos triomphes, nos fêtes Mais comment s'avouer toutes nos défaites L'angoisse qui nous tient, l'angoisse qui nous guette Et s'accroche à chaque pensée, à chaque geste Je sais que tu seras au bout de mes voyages Je sais que tu viendras malgré tous les détours Nous dormirons ensemble et nous ferons l'amour Dans un monde réinventé à notre image |
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3. |
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(G. Moustaki)
Plus tendres qu'un aveau tes gestes me désarment ta main dans tes cheveux ou qui sèche une larme tu mêles savamment l'innocence et le charme ta jupe de quinze ans et tes jambes de femme te bras encor' si frêles deviennent rassurants quand tu donnes à l'enfant la douceur maternelle Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie Plus belle qu'une ondine quand tu sors de ton bain tu caches ta poitrine dans la paume de tes mains des anches insolents à chaque mouvement une bouche gourmande et des yeux innocents le soleil apprivoise ton corps à contre-jour et trouble les contours de ton ombre chinoise Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie Comme une adolescente à son premier désir experte et maladroite offerte à ton plaisir tu es en même temps princesse et courtisane une fille une femme et la mère et l'enfant je te regarde vivre et tu me donnes vie tes gestes me délivrent de tout ce que je suis Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie |
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4. |
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Le long du fleuve qui remonte
Par les rives de la rencontre Aux sources d'émerveillement On voit dans le jour qui se lève S'ouvrir tout un pays de rêve Le tendre pays des amants On part avec le cœur qui tremble Du bonheur de partir ensemble Sans savoir ce qui nous attend Ainsi commence le voyage Semé d'écueils et de mirages De l'amour et de ses tourments Quelques torrents de médisance Viennent déchirer le silence Essayant de tout emporter Et puis on risque le naufrage Lorsque le vent vous mène au large Des îles d'infidélité Plus loin le courant vous emporte Vers les rochers de la discorde Et du mal à se supporter Enfin la terre se dénude C'est le désert de l'habitude L'ennui y a tout dévasté Quand la route paraît trop longue Il y a l'escale du mensonge L'auberge de la jalousie On y déjeune de rancune Et l'on s'enivre d'amertume L'orgueil vous y tient compagnie Mais quand tout semble à la dérive Le fleuve roule son eau vive Et l'on repart à l'infini Où l'on découvre au bord du Tendre Le jardin où l'on peut s'étendre La terre promise de l'oubli |
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5. |
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On vit comme tant d’autres
Nos gestes sont les mêmes Il nous arrive encore De nous dire je t’aime Que tu prennes ma main Que j‘embrasse ton cou Dans la brume légère De nos habitudes On garde la tendresse Pour calmer l’inquiétude Et l’on s’endort ensemble Par peur de solitude Je rentre un peu plus tard Tu es moins impatiente Je regarde mourir une étoile filante Notre amour est un astre Qui brille feu doux Dans la brume légère De nos habitudes On garde la tendresse Pour calmer l’inquiétude Et l’on s’endort ensemble Par peur de solitude Tu n‘as plus rien dire Je t‘ai tout raconté Pour troubler le silence On parle de l’été Où irons-nous passer Nos prochaines vacances Dans la brume légère De nos habitudes On garde la tendresse Pour calmer l’inquiétude Et l’on s’endort ensemble Par peur de solitude! |
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6. |
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Si je pouvais t'aider
À mettre en ordre tes idées À chercher plutôt que d'attendre Et à donner plutôt que prendre Si je pouvais t'aider À offrir plutôt que compter À être plutôt que paraître À ne pas vieillir mais renaître Si je pouvais t'aider À comprendre au lieu de douter À créer plutôt que refaire À choisir ce que tu préfères Si je pouvais t'aider À trouver ton meilleur côté Celui que jamais tu ne livres Celui qui te ferait mieux vivre Si je pouvais t'aider Comme tu me l'as demandé Toi qui me prends pour un vieux sage Parce que j'ai deux fois ton âge Si je pouvais t'aider À mettre en ordre tes idées À offrir plutôt que compter Comme tu me l'as demandé |
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7. |
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8. |
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Elle est là elle passe elle rôde
Elle frappe autour de nous en jouant à la main chaude Elle choisit son moment Elle choisit ses amants En esclave souveraine Et ceux qui s'en croient maîtres Finissent par se soumettre À son règne On l'appelle folie On l'appelle on la fuit On croit la tenir elle s‘envole Elle est rusée la guêpe elle n’est pas du tout folle Quand tout le monde se tait Elle dit la vérité Elle inspire les révoltes Des poètes maudits Qui redonnent la vie À l’espérance morte On l‘appelle folie On l'appelle on la fuit Elle connait tous les artifices Pour me faire passer par ses mille caprices Elle choisit mes ivresses Elle me hante et me dresse Me détruit et m’enflamme Quand j’ai du mal à vivre C‘est elle qui me délivre Et apaise mon âme On l‘appelle folie On l'appelle on la fuit! |
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9. |
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Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude Je m'en suis fait presqu'une amie Une douce habitude Ell' ne me quitte pas d'un pas Fidèle comme une ombre Elle m'a suivi ça et là Aux quatre coins du monde Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Quand elle est au creux de mon lit Elle prend toute la place Et nous passons de longues nuits Tous les deux face à face Je ne sais vraiment pas jusqu'où Ira cette complice Faudra-t-il que j'y prenne goût Ou que je réagisse? Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Par elle, j'ai autant appris Que j'ai versé de larmes Si parfois je la répudie Jamais elle ne désarme Et si je préfère l'amour D'une autre courtisane Elle sera à mon dernier jour Ma dernière compagne Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude |
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10. |
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Dans la maison trop grande et trop vide
Dans la rue devenue déserte Dans Paris qui n'est plus qu'un boulevard de cendres Dans le soleil glacé, dans les nuages bas Et dans l'eau immobile d'un océan inerte Dans le regard éteint des vivants inconnus Je crie ma solitude en lettres de noblesse Je crie mon insomnie dans la nuit indifférente Et je maquille les poupées qui en témoignent La nostalgie étouffe un bâillement d'ennui Mais la douleur est là sourde et muette Comme il se doit La peur désemparée par toutes mes faiblesses Dans le silence épais comme un point d'orgue Le langage est approximatif |
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11. |
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Chante ta nostalgie
Au lieu de ne rien dire De chercher à mentir Avec un faux sourire Chante ta nostalgie Au lieu de ne rien faire Figé devant un verre D'une eau de vie amère Chante ta nostalgie Laisse venir tes pleurs Laisse aller ta douleur Fais taire ta pudeur Chante ta nostalgie Même si tu es seul A te faire une gueule Plus triste qu'un linceul Il suffit d'une guitare Ou d'un accordéon Et d'avoir en mémoire Un p'tit bout de chanson Chante ta nostalgie Avant qu'elle te bouffe Avant qu'elle n'étouffe Jusqu'à ton dernier cri Chante ta nostalgie Comme on dit une prière Pour sortir de l'enfer De la mélancolie Chante ta nostalgie Et bois à la santé De celle qui t'a quitté De ceux qui t'ont trahi Chante ta nostalgie Même si tu te plantes Même si tu inventes Et même si tu oublies Il suffit d'une guitare Ou d'un accordéon Et d'avoir en mémoire Un p'tit bout de chanson Chante ta nostalgie On se ressemble un peu Toi et moi, ça fait deux Et ça se multiplie Chante ta nostalgie Je chanterai la mienne Avec un peu de veine On se sera compris Chante ta nostalgie Hurle-la comme un sourd A la mort, à l'amour Qui nous réconcilie Chante ta nostalgie Pour ne pas en mourir Et pour pouvoir en rire Et pour rester en vie Il suffit d'une guitare Ou d'un accordéon Et d'avoir en mémoire Un p'tit bout de chanson |
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12. |
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13. |
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14. |
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Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle
En robe de velours ou vêtue de dentelle Chargée de nostalgie ou porteuse d’ivresse La vieillesse Deviendrai-je un vieux singe un vieux fou un vieux con Mandarin sclérosé radoteur ou bougon Ou m’accordera-t-elle un peu de sa sagesse La vieillesse Viendra-t-elle comme une amie Comme une dame aux cheveux blancs À l’air paisible et souriant Qui viendrait partager mes nuits Ou comme l’ultime adversaire Celle qui reste à vaincre encore Avant de rencontrer la mort Et de s’endormir sous la terre Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle En robe de velours ou vêtue de dentelle Chargée de nostalgie ou porteuse d’ivresse La vieillesse fera-t-elle de moi un sinistre dévot Préoccupé de Dieu beaucoup plus qu’il ne faut Ou me donnera-t-elle droit à la paresse La vieillesse Serai-je comme un arbre sec Qui semble défier le temps Et qui supporte bravement Des coups de hache des coups de bec Ou le vieux beau qui vieillit mal Et regarde avec inquiétude Son beau crâne qui se dénude Et ses dents qui se font la male Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle En robe de velours ou vêtue de dentelle Chargée de nostalgie ou porteuse d’ivresse La vieillesse Je dis qu’il est trop tôt mais je sais qu’il est tard Je veux être un vieil homme sans être un vieillard Et vivre chaque instant tout le temps que me laisse La jeunesse! |
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15. |
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Une enfant s’est échappée
Est venue se réfugier Sous mon toit dans mes bras Dans mon cœur dans mon lit Il parait que c’est un délit Une femme de seize ans Ce n’est guère qu’une enfant On la surveille on la conseille Moi je l’ai accueillie Il parait que c’est un délit Cette enfant m’a raconté Son histoire et ses idées Librement tendrement Nos corps se sont réunis Il parait que c’est un délit La police et les juges Ont violé le refuge De mon toit de mes bras Ils ont tout démoli Pour faire cesser le délit Une enfant s’est échappée Est venue se réfugier Sous mon toit dans mes bras Dans mon cœur dans mon lit Il parait que c’est un délit! |
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16. |
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Les amours finissent un jour,
Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon te regretter, mon bel amour d'un été? Voici déjà venir l'hiver; Bientôt le ciel sera couvert De gros nuages plus lourds Que notre chagrin d'amour. Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon penser à moi? Il y a d'autres que moi Pour dire les mots que tu attends, Pour t'offrir de nouveaux printemps Pour oublier le passé, Pour le faire recommencer. Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon se déchirer, Pourquoi souffrir ou pleurer? Rien de nouveau sous le soleil, Tout est tellement, tellement pareil. Il vaudra mieux désormais Oublier comme on s'aimait. Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps, Mais nous deux, c'était différent : On aurait pu s'aimer longtemps, longtemps, longtemps. |
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17. |
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Sarah
La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Les yeux cernés Par les années Par les amours Au jour le jour La bouche usée Par les baisers Trop souvent mais Trop mal donnés Le teint blafard Malgré le fard Plus pâle qu'une Tache de lune La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Les seins trop lourds De trop d'amours Ne portent pas Le nom d'appâts Le corps lassé Trop caressé Trop souvent mais Trop mal aimé Le dos voûté Semble porter Les souvenirs Qu'elle a dû fuir La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Ne riez pas N'y touchez pas Gardez vos larmes Et vos sarcasmes Lorsque la nuit Nous réunit Son corps, ses mains S'offrent aux miens Et c'est son coeur Couvert de pleurs Et de blessures Qui me rassure |
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18. |
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Elle appelle au secours
Elle appelle à l'amour Solitude de banlieue Solitude même à deux Et le temps qui passe Et le temps qui court Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour Les enfants ont bien grandi Les enfants sont tous partis Et le coeur est vide Et le coeur est lourd Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour Mais personne ne l'entend Mais personne ne l'attend Pour lui dire "je t'aime" Pour lui dire "bonjour" Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour On en rit ou ont la plaint On la laisse dans son coin Dans un monde indiffèrent Dans un monde aveugle et sourd Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour Dans un monde qui ne comprend rien À l'amour |
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19. |
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20. |
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Ce soir mon amour je ne t'aime plus
Tu es plus loin que la distance qui nous sépare Et d'autant plus absente que tu n'es nulle part Plus étrangère que la première venue Ce soir mon amour je ne te cherche plus Parmi mes souvenirs au fond de ma mémoire Je ne t'attends plus sur le quai d'aucune gare Je me souviens à peine t'y avoir attendue Je sais que nous buvions du vin après l'amour Que nos nuits commençaient quand se levait le jour Comme un torrent d'ébène tes cheveux sur ton cou Et ton regard meurtri quand tu fais les yeux doux Ce soir mon amour je ne te trompe plus Avec cette fille qui dort à mes côtés J'étais seul je lui ai demandé de rester Je suis seul très souvent et je m'y habitue Ce soir mon amour tu ne me manques plus Tu ne me manques pas il me manque d'aimer De ne plus être inutile inanimé De n'avoir rien à perdre et d'avoir tout perdu Je connais ta folie je connais ta pudeur Je sais qu'on se ressemble comme frère et sœur Je connais ton odeur je connais ton parfum Je te connais par cœur et je ne sais plus rien De toi mon amour que je n'aime plus Sans arriver à me sentir enfin libre Pareil à un danseur qui perdrait l'équilibre Comme un prince en disgrâce comme un ange déchu |
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21. |
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La fille près de qui je dors,
M'enroule dans ses cheveux d'or Comme une araignée dans sa toile. Moi, j'en appelle à mon étoile Qui me fera trouver le nord... Les bateaux reposent encor Dans les eaux profonds du port, épuisés par leurs longs voyages. Moi, j'en appelle au vent du large Qui me fera quitter le bord. La nuit que déchire l'aurore N'est plus que l'envers du décor De tous mes rêves périssables. J'en appelle au désert de sable Qui me fera trouver de l'or. Je m'en irai l'âme et le corps Guidés par un commun accord De tous mes sens insatiables. J'en appelle à Dieu et à Diable Qui me feront trouver la mort. La fille près de qui je dors M'enroule dans ses cheveux d'or Comme une araignée dans sa toile. |
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22. |
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