Disc 1 | ||||||
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"Avec ce que j'ai fait pour toi",
Disait le pere, "Je sais, tu me l'as dit deja.", Disait l'enfant. "J'en demandais pas tant. Je suis la pour Tourner autour De cette terre Tant que je suis vivant." "Vivant, qui t'a donne la vie ?", Disait le pere. "Si c'est pour la passer ici", Disait l'enfant, "Tu as perdu ton temps. Si les fumees, Dans les rues fermees, Te sont legeres, Moi j'ai besoin du vent." "Et si tu venais a mourir ?", Disait le pere. "On est tous la pour en finir", Disait l'enfant, "Mais peu importe quand. Je ne suis ne Que pour aller Dessous la terre Et l'oublier avant." "Nous, on vivait pour quelque chose.", Disait le pere. "Vous etes morts pour pas grand chose.", Disait l'enfant. "Je n'en ai pas le temps Si, pour garder Les mains liees, Il faut la guerre. Moi je m'en vais avant." "Ce monde, je l'ai fait pour toi.", Disait le pere. "Je sais, tu me l'as dit deja.", Disait l'enfant. "J'en demandais pas tant. Il est foutu Et je n'ai plus Qu'a le refaire Un peu plus souriant Pour tes petits enfants." |
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Les memes matins d'hiver,
Les memes yeux entr'ouverts, Les memes detresses, Les memes genoux griffes Pour trouver a l'arrivee La meme maitresse, On se repetait sans cesse Amis, Amis, Contre tous les coups du sort De la journee, On sera deux. Amis, Amis, A la vie comme a la mort, Plus emmeles Que nos cheveux. Quand, trop vite, on a grandi, On se retrouve transi. Loin des jeux de billes, Sous nos boutons de malheur A se torturer le crieur Pour la meme fille, Est-ce assez pour qu'on oublie ? Amis, Amis, On a le sens de l'humour Quand sont trop lourds Ces chagrins-la. Amis, Amis, A la vie comme a l'amour. Chacun son tour Les portera. Tant d'histoire partagee, De coups de c?ur echanges, D'amour et d'insulte Pour ne pas s'apercevoir Qu'on est dix ans sans se voir Dans tout ce tumulte Pour se retrouver adulte. Amis, Amis, On n'a plus rien a se dire. On a fini Par arriver, Amis, Amis, Doucement a devenir Deux abrutis, Deux etrangers. |
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6. |
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Comme un arbre dans la ville
Je suis ne dans le beton Coince entre deux maisons Sans abri sans domicile Comme un arbre dans la ville Comme un arbre dans la ville J'ai grandi loin des futaies Ou mes freres des forets Ont fonde une famille Comme un arbre dans la ville Entre beton et bitume Pour pousser je me debats Mais mes branches volent bas Si pres des autos qui fument Entre beton et bitume Comme un arbre dans la ville J'ai la fumee des usines Pour prison, et mes racines On les recouvre de grilles Comme un arbre dans la ville Comme un arbre dans la ville J'ai des chansons sur mes feuilles Qui s'envoleront sous l'œil De vos fenetres serviles Comme un arbre dans la ville Entre beton et bitume On m'arrachera des rues Pour batir ou j'ai vecu Des parkings d'honneur posthume Entre beton et bitume Comme un arbre dans la ville Ami, fais apres ma mort Barricades de mon corps Et du feu de mes brindilles Comme un arbre dans la ville |
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Enfant de clown et d'ecuyere,
Il etait ne sous chapiteau. Entre la lionne et la panthere, On mettait son berceau. Il a grandi parmi les notres. Des que son age lui permit De poser un pied devant l'autre, Une voix lui a dit : "Petit, tu es ne Saltimbanque. De ville en ville, tu iras. Jongle avec tout ce que tu as Et si tu manques, Cent fois, tu recommenceras." Quand il voulait lancer des balles, Elles ne tombaient pas dans ses mains. Quand il sautait sur un cheval, C'etait toujours trop loin. En equilibre sur la table, Il etait pris par le tournis. Chacun le disait incapable De gagner sa vie. "Petit, tu es ne Saltimbanque. Il faut qu'ils rient, il faut qu'ils pleurent, Qu'ils applaudissent, qu'ils aient peur Mais si tu manques, Pour nous, tu seras un voleur." Alors, en desespoir de cause, Il a jongle avec des mots Et la musique et d'autres choses. On a crie : Bravo ! On le reclamait a tue-tete Sur les pistes du monde entier. Dans son numero de poete, Il etait adore. "Petit, tu es ne Saltimbanque. Mefie-toi de ces pistes-la. Quand ton numero passera, Si tu le manques, On ne te ramassera pas. Car tous les mots, quand on les jette, Ils rebondissent n'importe ou De cœur en cœur, de tete en tete. Ils en deviennent fous. Ils te reviennent de la salle, Emplis d'espoirs ou de rancœurs. Tu etais enfant de la balle Et te voila penseur." Laissez-moi rester Saltimbanque. J'aime la lumiere et le feu, Les tours et les mots dangereux Toujours je manque. Mon numero n'est pas fameux. Je jongle avec ce que je peux. |
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C'est une maison bleue
Adossee a la colline On y vient a pied, on ne frappe pas Ceux qui vivent la, ont jete la cle On se retrouve ensemble Apres des annees de route Et l'on vient s'asseoir autour du repas Tout le monde est la, a cinq heures du soir San Francisco s'embrume San Francisco s'allume San Francisco, ou etes vous Liza et Luc, Sylvia, attendez-moi Nageant dans le brouillard Enlaces, roulant dans l'herbe On ecoutera Tom a la guitare Phil a la kena, jusqu'a la nuit noire Un autre arrivera Pour nous dire des nouvelles D'un qui reviendra dans un an ou deux Puisqu'il est heureux, on s'endormira San Francisco se leve San Francisco se leve San Francisco ! ou etes vous Liza et Luc, Sylvia, attendez-moi C'est une maison bleue Accrochee a ma memoire On y vient a pied, on ne frappe pas Ceux qui vivent la, ont jete la clef Peuplee de cheveux longs De grands lits et de musique Peuplee de lumiere, et peuplee de fous Elle sera derniere a rester debout Si San Francisco s'effondre Si San Francisco s'effondre San Francisco ! Ou etes vous Liza et Luc, Sylvia, attendez-moi |
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12. |
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La brume a des remords de fleuve
Et d'etang. Les oiseaux nagent dans du mauve. Les mots de ma plume se sauvent Me laissant Avec des phrases qui ne parlent Que de tourments. Vienne le temps des amours neuves. La brume a des remords de fleuve Et d'etang. Je ne suis jamais qu'un enfant. Tu le sais bien, toi que j'attends. Tu le sais puisque tu m'attends Dans une dominante bleue Ou le mauve fait ce qu'il peut. La page blanche se noircit, Laissant parfois une eclaircie, Une lisiere dans la marge Ou passe comme un vent du large. La brume a des remords de fleuve Et de pluie. Les chansons naissent dans la frime Et les dictionnaires de rimes S'y ennuient. Mes phrases meurent sur tes levres Mais la nuit, Elles renaissent toutes neuves. La brume a des remords de fleuve Et de pluie Et le mauve sur ta paupiere Brille d'une etrange lumiere Ou courent des ombres ephemeres Dans une dominante bleue Ou le mauve fait ce qu'il peut. La page blanche devient bleue Et le mauve meurt peu a peu. Il ne reste plus dans la marge Que la rosee du vent du large. |
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13. |
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Paroles : Kernoa
Musique : Maxime Le Forestier ⓒ 1973 by Editions Coincidences 1 Vous etes si jolies Quand vous passez le soir A l'angle de ma rue Parfumees et fleuries Avec un ruban noir Toutes de bleu vetues Quand je vous vois passer J'imagine pa rfois Des choses insensees Les rendez-vous secrets Au fond d'un jardin froid Des serments murmures. 2 Le soir dans votre lit Je vous devine nues Un roman a la main Monsieur Audiberti Vous parle d'inconnu Vout etes deja loin Vos reves cette nuit De quoi parleront-ils Le soleil fut si lourd Demain c'est samedi Je guetterai febrile Votre sortie du cours 3 Dimanche sera gris Je ne vous verrai pas Pas avant lundi soir Ou serez-vous parties Qui vous tiendra la bras Que vous fera-t-on croire Je crois que je vous dois De vous faire un aveu Petites ecoutez-moi C'est la premiere fois Que je suis amoureux De tout un pensionnat. |
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14. |
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L'habitude nous joue des tours :
Nous qui pensions que notre amour Avait une sante de fer. Des que sechera la rosee, Regarde la rouille posee Sur la medaille et son revers. Elle teinte bien les feuilles d'automne. Elle vient a bout des fusils caches. Elle rongerait les grilles oubliees Dans les prisons, s'il n'y venait personne. Moi, je la vois comme une plaie utile, Marquant le temps d'ocre jaune et de roux. La rouille aurait un charme fou Si elle ne s'attaquait qu'aux grilles. Avec le temps tout se denoue. Que s'est-il passe entre nous, De petit jour en petit jour ? A la premiere larme sechee, La rouille s'etait deposee Sur nous et sur nos mots d'amour. Si les fusils s'inventent des guerres Et si les feuilles attendent le printemps, Ne luttons pas, comme eux, contre le temps. Contre la rouille, il n'y a rien a faire. Moi, je la vois comme une dechirure, Une blessure qui ne guerira pas. Notre histoire va s'arreter la. Ce fut une belle aventure. Nous ne nous verrons plus et puis... Mais ne crois pas ce que je dis : Tu sais, je ne suis pas en fer. Des que sechera la rosee, La rouille se sera posee Sur ma musique et sur mes vers. |
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