Disc 1 | ||||||
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1. |
| 4:43 | ||||
A peine le jour s'est leve,
A peine la nuit va s'achever Que deja, ta main s'est glissee, Legere, legere. A peine sorti du sommeil, A peine, a peine tu t'eveilles Que deja, tu cherches ma main Que deja, tu froles mes reins. L'aube blafarde, par la fenetre, L'aube blafarde, va disparaitre. C'est beau : regarde par la fenetre. C'est beau : regarde le jour paraitre. A chaque jour recommence, A se vouloir, a se garder, A se perdre, a se dechirer, A se battre, a se crucifier. Passent les vents et les marees. Mille fois perdus, dechires, Mille fois perdus, retrouves, Nous restons la, emerveilles. Mon indocile, mon difficile Et puis docile, mon si fragile, Tu es la vague ou je me noie, Tu es ma force, tu es ma loi. A peine le temps s'est pose, Printemps, hiver, automne, ete. Tu t'en souviens ? C'etait hier, Printemps, ete, automne, hiver. A peine tu m'avais entrevue, Deja, tu m'avais reconnue. A peine je t'avais souri Que deja, tu m'avais choisie. Ton indocile, ta difficile Et puis docile, ta si fragile, Je suis la vague ou tu te noies, Je suis ta force, je suis ta loi. Dans la chambre, s'est glissee l'ombre. Je t'apercois dans la penombre. Tu me regardes, tu me guettes. Tu n'ecoutais pas, je m'arrete. Au loin, une porte qui claque. Il pleut, j'aime le bruit des flaques. Ailleurs, le monde vit, ailleurs Et nous, nous vivons la, mon c?ur Et je m'enroule au creux de toi Et tu t'enroules au creux de moi. Le temps passe vite a s'aimer. A peine l'avons-nous vu passer Que deja, la nuit s'est glissee, Legere, si legere. Ta bouche a mon cou, tu me mords. Il fait nuit noire au dehors. Ta bouche a mon cou, je m'endors. Dans le sommeil, je t'aime encore. A peine je suis endormie Que deja, tu t'endors aussi. Ton corps, a mon corps, se fait lourd. Bonsoir, bonne nuit, mon amour... |
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2. |
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Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Quand le dernier jour s'est leve Dans la lumiere blonde, Quand ceux qui vont, s'en vont aller, Pour toujours et a tout jamais Sous la terre profonde, Quand la lumiere s'est voilee, Quand ceux que nous avons aimes Vont fermer leur paupieres, Si rien ne leur est epargne, Oh, que du moins soit exaucee Leur derniere priere : Qu'ils dorment, s'endorment Tranquilles, tranquilles. Qu'ils ne meurent pas au fusil, En expirant deja la vie Qu'a peine, ils allaient vivre, Qu'ils ne gemissent pas leurs cris, Seuls, rejetes ou incompris, Eloignes de leurs freres, Qu'ils ne meurent pas en troupeau Ou bien poignardes dans le dos Ou qu'ils ne s'acheminent En un long troupeau de la mort, Sans ciel, sans arbre et sans decor, Le feu a la poitrine. Eux qui n'avaient rien demande Mais qui savaient s'emerveiller D'etre venus sur terre, Qu'on leur laisse choisir, au moins, Le pays, fut-il lointain, De leur heure derniere. Qu'ils aillent donc coucher leurs corps Dessous les ciels pourpres et or Au-dela des frontieres Ou qu'ils s'endorment, enlaces, Comme d'eternels fiances Dans la blonde lumiere. Quand ceux qui vont s'en vont aller Pour toujours et a tout jamais Au jardin du silence Sous leur froide maison de marbre Dans les grandes allees sans arbre, Je pense a vous, ma mere. Qu'ils aient, pour dernier souvenir, La chaleur de notre sourire Comme etreinte derniere. Peut-etre qu'ils dormiront mieux Si nous pouvons fermer leurs yeux. Je pense a vous, ma mere. Qu'ils dorment, s'endorment Tranquilles, tranquilles... |
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3. |
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4. |
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Je serai douce, si douce
Quand tu me diras de l'etre. Je serai obeissante Quand tes mains caresseront Mes mains, mes cheveux, mes levres. Oui, je serai tres tres douce Quand, a midi, Tu me coucheras Sur un lit d'herbe roussie, Sans vraiment aucun souci Pour ma robe noire de veuve, Sans aucun souci, vraiment. Je serai tendre, si tendre Quand tu me diras de l'etre. Je serai obeissante Quand tes mains caresseront Mon cou, mes hanches, ma taille. Oui, je serai tres tres tendre Quand, a cinq heures, Tu me coucheras Sur un lit de feuilles seches, Sans vraiment aucun souci Pour ma robe blanche d'epouse, Sans aucun souci vraiment. Je serai belle, si belle Quand tu me diras de l'etre. Je serai obeissante Quand tes mains caresseront Mes reins, mes seins, mon etoile. Oui, je serai tres tres belle Quand, a minuit, Tu me coucheras Sur un lit aux draps defaits, Sans vraiment aucun souci Pour ma robe rouge d'amante, Sans aucun souci vraiment. Je serai douce, si douce, Je serai tendre, si tendre, Je serai belle, si belle... |
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5. |
| 2:01 | ||||
Pour toi soudain le gris du ciel n'est plus si gris,
pour toi soudain le poids des jours n'est plus si lourd. Voila que sans savoir pourquoi soudain tu ris, voila que sans savoir pourquoi soudain tu vis, car te voila, oui te voila amoureuse {3x}, tellement amoureuse. C'est vrai, alors le gris du ciel n'est plus si gris, c'est vrai, alors le poids des jours n'est plus si lourd. C'est vrai, alors soudain tu sais pourquoi tu ris, c'est vrai, alors soudain tu sais pourquoi tu vis, car il est la, oui il est la. Amoureuse {3x}, tellement amoureuse. Et puis, soudain, le gris du ciel redevient gris, et puis soudain le poids des jours redevient lourd. Tout est fini, tout est fini, l'amour se meurt: il est parti, il est parti et toi, tu pleures, et c'est fini, oui, c'est fini. Malheureuse {3x}. Malheureuse {3x}, tellement malheuresue |
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6. |
| 4:57 | ||||
Un beau jour, ou peut-etre une nuit,
Pres d'un lac je m'etais endormie, Quand soudain, semblant crever le ciel, Et venant de nulle part, Surgit un aigle noir, Lentement, les ailes deployees, Lentement, je le vis tournoyer, Pres de moi, dans un bruissement d'ailes, Comme tombe du ciel, L'oiseau vint se poser, Il avait les yeux couleur rubis, Et des plumes couleur de la nuit, A son front brillant de mille feux, L'oiseau roi couronne, Portait un diamant bleu, De son bec il a touche ma joue, Dans ma main il a glisse son cou, C'est alors que je l'ai reconnu, Surgissant du passe, Il m'etait revenu, Dis l'oiseau, o dis, emmene-moi, Retournons au pays d'autrefois, Comme avant, dans mes reves d'enfant, Pour cueillir en tremblant, Des etoiles, des etoiles, Comme avant, dans mes reves d'enfant, Comme avant, sur un nuage blanc, Comme avant, allumer le soleil, Etre faiseur de pluie, Et faire des merveilles, L'aigle noir dans un bruissement d'ailes, Prit son vol pour regagner le ciel, Quatre plumes couleur de la nuit Une larme ou peut-etre un rubis J'avais froid, il ne me restait rien L'oiseau m'avait laissee Seule avec mon chagrin Un beau jour, ou peut-etre une nuit, Pres d'un lac, je m'etais endormie, Quand soudain, semblant crever le ciel, Et venant de nulle part, Surgit un aigle noir, Un beau jour, une nuit, Pres d'un lac, endormie, Quand soudain, Il venait de nulle part, Il surgit, l'aigle noir... |
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7. |
| 3:22 | ||||
Dans les paniers d'osier de la salle des ventes
Une gloire dechue des folles annees trente Avait mis aux encheres, parmi quelques brocantes Un vieux bijou donne par quel amour d'antan Elle etait la, figee, superbe et dechirante Ses mains qui se nouaient, se denouaient tremblantes Des mains belles encore, deformees, les doigts nus Comme sont nus, parfois, les arbres en Novembre Comme tous les matins, dans la salle des ventes Bourdonnait une foule, fievreuse et impatiente Ceux qui, pour quelques sous, rachetent pour les vendre Les tresors fabuleux d'un passe qui n'est plus Dans ce vieux lit casse, en bois de palissandre Que d'ombres enlacees, ont reve a s'attendre Les choses ont leurs secrets, les choses ont leurs legendes Mais les choses nous parlent si nous savons entendre Le marteau se leva, dans la salle des ventes Une fois, puis deux fois, alors, dans le silence Elle cria: "Je prends, je rachete tout ca Ce que vous vendez la, c'est mon passe a moi" C'etait trop tard, deja, dans la salle des ventes Le marteau retomba sur sa voix suppliante Elle vit s'en aller, parmi quelques brocantes Le dernier souvenir de ses amours d'antan Pres des paniers d'osier, dans la salle des ventes Une femme pleurait ses folles annees trente Et revoyait soudain defiler son passe Defiler son passe, defiler son passe Car venait de surgir, du fond de sa memoire Du fond de sa memoire, un visage oublie Une image cherie, du fond de sa memoire Son seul amour de femme, son seul amour de femme Hagarde, elle sortit de la salle des ventes Froissant quelques billets, dedans ses main tremblantes Froissant quelques billets, du bout de ses doigts nus Quelques billets froisses, pour un passe perdu Hagarde, elle sortit de la salle des ventes Je la vis s'eloigner, courbee et dechirante De ses amours d'antan, rien ne lui restait plus Pas meme ce souvenir, aujourd'hui disparu... |
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8. |
| 2:35 | ||||
Tu bouges, tu bouges ?
Je ne bougerai pas, j'attends Et rouge, et rouge, Une flamme s'en va, dansant Et soudain, c'est la terre Qui s'ouvre, qui s'ouvre, Vocifere ta colere, qui claque, eclate. Tu bouges, tu bouges. Moi je ne bouge pas, j'attends. Tu tonnes, resonnes. Le bruit de tes cris, maintenant. Tu casses, agaces. Le temps a suspendu son temps. Tu armes tes armes, tu guettes mes larmes Et je reste de glace, Mefiante, prudente. Tes armes, tes drames Ne m'alarmeront pas, j'attends Et je guette, je guette. Je vais saisir entre mes dents. Je guette, je guette L'instant ou tu vas, pantelant, Reprendre ton souffle, ton souffle Qui s'essoufle, s'essoufle. Ca ne tardera pas, attends. Alors, alors Demente mais lente, je me deplace lentement. Mes hanches balancent. J'ai un couteau entre mes dents. Ma bouche, si douce, crache le feu et les serpents, La folie, la furie. Je hurle vengeance. Je n'epargnerai rien, attends. La terre, la terre S'ouvre, s'ouvre. C'est fini, c'est fini. Je ne veux plus de nous, va-t'en. Va-t'en, va-t'en... Tu bouges, tu bouges ? Je ne bougerai pas, j'attends Et rouge, et rouge, Une flamme s'en va, dansant Et soudain, c'est la terre Qui s'ouvre, qui s'ouvre, Vocifere ta colere, qui claque, eclate. Tu rages, orages. Je te regarde et je t'attends. Tourmente, tourmente, Ta colere va grandissant. Geante, violente, Ta furie devaste le temps. Tu armes tes armes, tu guettes mes larmes, Injuries, incendies. Je ne bougerai pas, j'attends. Je guette, je guette. Je vais saisir entre mes dents. Je guette, je guette, l'instant ou tu vas, pantelant, Reprendre ton souffle, ton souffle qui s'essoufle, Ton souffle s'essoufle, ca ne tardera pas, attends. Alors, alors ? Je bouge, je bouge, je me deplace lentement Et rouge, et rouge, Une flamme s'en va dansant Et soudain, c'est l'enfer Qui s'ouvre, s'ouvre, Vocifere ma colere Qui claque, eclate. Je bouge, je bouge, Tu me regardes, attends, Demente, violente, comme la foudre et l'ouragan Geante, geante, Ma folie devaste le temps. J'injurie, j'incendie. C'est fini, c'est fini. Je ne veux plus de nous, va-t'en, Va-t'en, va-t'en... |
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9. |
| 3:04 | ||||
Au revoir
Nous etions bien ensemble Au revoir Ces liens qui nous assemblent Ne pourront pas se defaire, ce soir Dans cette gare Pour ce train qui part Au revoir Tu pars mais tu m'emportes Au revoir Il faut fermer les portes Ou que tu sois, je serai cachee A l'ombre de toi A l'ombre de toi Il faudrait, il faudrait peut-etre Que je te dise "reste" Il faudrait, il faudrait peut-etre Que tu me dises "viens, viens" Au revoir Non, il n'y a personne Pour nous voir Qui se soucie en somme D'un homme qui prend son train, le soir Dans une gare Pour autre part Au revoir Oui, je serai prudente Et ce soir Oui, c'est promis, je rentre Que dis-tu, oui, j'ai froid, je frissonne Mais c'est vrai Que c'est bientot l'automne Il faudrait, il faudrait peut-etre Que je te dise "reste" Et tout changerait peut-etre Si tu me disais "viens, viens" Au revoir Mais qu'est-ce que tu racontes Au revoir Qu'il faut que je pardonne Si demain je recevais Une lettre de toi Une lettre de toi Me disant Me disant peut-etre Tout a coup, je comprends Que tu m'avais quittee, peut-etre Pour longtemps, tres longtemps Oui Mais soudain, voila que ton train demarre Nous n'avons pas eu le temps de nous dire Au revoir Nous etions bien ensemble Au revoir Les liens qui nous assemblent Au revoir, mon amour Au revoir, mon amour Au revoir, mon amour... |
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10. |
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Une rengaine, un refrain,
Quelques notes au matin, Un tout petit zinzin, Charmant petit zinzin, de rien, C'est peu, c'est bien, Une rengaine a midi, Comme on chante a Paris, Je t'aime pour la vie, Tu sais, je me mefie, C'est long, la vie, Une rengaine d'ete, Un quatorze juillet, Que l'on aime chanter, Encore et rechanter, Et qu'on oublie, oui, Et qui vous revient soudain, Et qui vous revient soudain, Juste au petit matin, Juste au petit matin, Tiens, tiens, Et tous ceux-la qui s'aiment, Depuis le fond des temps, Et se sont dit "je t'aime", Depuis le fond des temps, Ils ont oublie meme, Le gout de leurs vingt ans, Pourtant, ils se souviennent, De cet air a trois temps, De ce tout petit zinzin, Sacre petit zinzin, Drole de petit zinzin, Charmant petit zinzin, de rien, De rien du tout, De ce zinzin si joli, Comme on chante a Paris, Je t'aime pour la vie, Faut se mefier, tu sais, C'est long la vie, la vie, De cette chanson d'ete, Au quatorze juillet, Et que l'on aime chanter, Encore et rechanter, Et qu'on oublie, oui, Et qui vous revient soudain, Zinzinant le zinzin, Sacre petit zinzin, Drole de petit zinzin, Tiens, tiens, Une rengaine, un refrain, Quelques notes au matin, Un tout petit zinzin, de rien, C'est peu, c'est bien, Une rengaine a midi, Comme on chante a Paris, Je t'aime pour la vie, Faut se mefier, c'est long, Cheri, la vie, Une rengaine d'ete, Un quatorze de juillet, Que l'on aime chanter, Encore et rechanter, Et qu'on oublie, oui, Un charmant petit zinzin, Drole de petit zinzin, Qui fait d'un ciel tout gris, Un ciel bleu au matin, c'est bien, Un charmant petit zinzin, Drole de petit zinzin, Qui fait d'un ciel tout gris, Un ciel bleu au matin, c'est bien, Un charmant petit zinzin, Un drole de petit zinzin, Un sacre petit zinzin, C'est bien, c'est bien, c'est bien, C'est bien, c'est bien, c'est bien... |