Disc 1 | ||||||
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3. |
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Il pleuvait fort sur la grand-route
Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi |
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4. |
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Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts Qu'on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents Ou les ventripotents Mais c'est une absurdite Car a la verite Ils sont la, c'est notoire Pour accueillir quelque temps Les amours debutants Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Ils se tiennent par la main Parlent du lendemain Du papier bleu d'azur Que revetiront les murs De leur chambre a coucher Ils se voient deja, doucement Elle cousant, lui fumant Dans un bien-etre sur Et choisissent les prenoms De leur premier bebe Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Quand la sainte famille machin Croise sur son chemin Deux de ces malappris Elle leur decoche hardiment Des propos venimeux N'empeche que toute la famille Le pere, la mere, la fille, Le fils, le Saint-Esprit Voudrait bien, de temps en temps Pouvoir s'conduire comme eux Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Quand les mois auront passe Quand seront apaises Leurs beaux reves flambants Quand leur ciel se couvrira De gros nuages lourds Ils s'apercevront, emus, Qu'c'est au hasard des rues Sur un d'ces fameux bancs Qu'ils ont vecu le meilleur Morceau de leur amour Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques |
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5. |
| 2:45 | ||||
Les sabots d'Helene
Etaient tout crottes Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De les dechausser Les sabots d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Dans les sabots de la pauvre Helene Dans ses sabots crottes Moi j'ai trouve les pieds d'une reine Et je les ai gardes Son jupon de laine Etait tout mite Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De le retrousser Le jupon d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Sous le jupon de la pauvre Helene Sous son jupon mite Moi j'ai trouve des jambes de reine Et je les ai gardes Et le cœur d'Helene N'savait pas chanter Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De m'y arreter Dans le cœur d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Et dans le cœur de la pauvre Helene Qu'avait jamais chante Moi j'ai trouve l'amour d'une reine Et moi je l'ai garde |
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6. |
| 3:01 | ||||
Elle est a toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid. Toi qui m'as donne du feu quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes M'avaient ferme la porte au nez. Ce n'etait rien qu'un feu de bois Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un feu de joie... Toi, l'Auvergnat quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'hotesse qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim. Toi qui m'ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes S'amusaient a me voir jeuner. Ce n'etait rien qu'un peu de pain Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand festin... Toi, l'hotesse quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'etranger qui, sans facon, D'un air malheureux m'as souri Lorsque les gendarmes m'ont pris. Toi qui n'as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes Riaient de me voir emmene. Ce n'etait rien qu'un peu de miel Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand soleil... Toi, l'Etranger quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. |
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7. |
| 2:18 | ||||
Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage C'?tait un petit cheval blanc Tous derri?re et lui devant Il n'y avait jamais de beau temps Dans ce pauvre paysage Il n'y avait jamais de printemps Ni derri?re ni devant Mais toujours il ?tait content Menant les gars du village A travers la pluie noire des champs Tous derri?re et lui devant Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage C'est alors qu'il ?tait content Tous derri?re et lui devant Mais un jour, dans le mauvais temps Un jour qu'il ?tait si sage Il est mort par un ?clair blanc Tous derri?re et lui devant Il est mort sans voir le beau temps Qu'il avait donc du courage Il est mort sans voir le printemps Ni derri?re ni devant |
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8. |
| 2:02 | ||||
Un bon petit diable a la fleur de l'age
La jambe legere et l'œil polisson Et la bouche pleine de joyeux ramages Allait a la chasse aux papillons Comme il atteignait l'oree du village Filant sa quenouille, il vit Cendrillon Il lui dit: ≪Bonjour, que Dieu te menage J't'emmene a la chasse aux papillons≫ Cendrillon ravie de quitter sa cage Mets sa robe neuve et ses botillons Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais bocages Ils vont a la chasse aux papillons Ils ne savaient pas que sous les ombrages Se cachait l'amour et son aiguillon Et qu'il transpercait les cœurs de leur age Les cœurs des chasseurs de papillons Quand il se fit tendre, elle lui dit: ≪J'presage Qu'c'est pas dans les plis de mon cotillon Ni dans l'echancrure de mon corsage Qu'on va a la chasse aux papillons≫ Sur sa bouche en feu qui criait: ≪Sois sage!≫ Il posa sa bouche en guise de baillon Et c'fut l'plus charmant des remue-menage Qu'on ait vu d'memoire de papillon Un volcan dans l'ame, ils r'vinrent au village En se promettant d'aller des millions Des milliards de fois, et meme davantage Ensemble a la chasse aux papillons Mais tant qu'ils s'aimeront, tant que les nuages Porteurs de chagrins, les epargneront Il fera bon voler dans les frais bocages Ils feront pas la chasse aux papillons Pas la chasse aux papillons! |
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9. |
| 3:06 | ||||
J'ai plaque mon chene
Comme un saligaud Mon copain le chene Mon alter ego On etait du meme bois Un peu rustique un peu brute Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les flutes J'ai maint'nant des frenes Des arbres de judee Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi tu manques a l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Noel Mon mat de cocagne. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. Je suis un pauvre type J'aurai plus de joie J'ai jete ma pipe Ma vieille pipe en bois Qui avait fume sans s'facher Sans jamais m'bruler la lippe L'tabac d'la vache enragee Dans sa bonne vieille tete de pipe J'ai des pipes d'ecume Ornees de fleurons De ces pipes qu'on fume En levant le front Mais j'retrouv'rai plus ma foi Dans mon cœur ni sur ma lippe Le gout d'ma vieille pipe en bois Sacre nom d'une pipe. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. Le surnom d'infame Me va comme un gant D'avecque ma femme J'ai foutu le camp Parce que depuis tant d'annees C'etait pas une sinecure De lui voir tout l'temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour denicher la Nouvelle compagne Valant celle-la Qui, bien sur, laissait beaucoup Trop de pierres dans les lentilles Mais se pendait a mon cou Quand j'perdais mes billes. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. J'avais une mansarde Pour tout logement Avec des lezardes Sur le firmament Je l'savais par cœur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes belles de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habite plus d'mansarde Il peut desormais Tomber des hallebardes Je m'en bats l'œil mais, Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y'a cent sept ans, qui dit mieux, Qu'j'ai pas vu la lune! Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. |
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10. |
| 3:17 | ||||
Margoton, la jeune bergere,
Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain... Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau... Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants |
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11. |
| 2:02 | ||||
Monseigneur l'astre solaire
Comme je n'l'admire pas beaucoup M'enleve son feu, Oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La lumiere que je prefere C'est celle de vos yeux jaloux Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Monsieur mon proprietaire Comme je lui devaste tout M'chasse de son toit, Oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La demeure que je prefere C'est votre robe a froufrous Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Madame ma gargotiere Comme je lui dois trop de sous M'chasse de sa table, Oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous Le menu que je prefere C'est la chair de votre cou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Sa Majeste financiere Comme je n'fais rien a son gout Garde son or, Or, de son or, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La fortune que je prefere C'est votre cœur d'amadou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous |
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12. |
| 2:14 | ||||
Dans l'eau de la claire fontaine
Elle se baignait toute nue Une saute de vent soudaine Jeta ses habits dans les nues En detresse, elle me fit signe Pour la vetir, d'aller chercher Des monceaux de feuilles de vigne Fleurs de lis ou fleurs d'oranger Avec des petales de roses Un bout de corsage lui fis La belle n'etait pas bien grosse Une seule rose a suffi Avec le pampre de la vigne Un bout de cotillon lui fis Mais la belle etait si petite Qu'une seule feuille a suffi Elle me tendit ses bras, ses levres Comme pour me remercier Je les pris avec tant de fievre Qu'ell' fut toute deshabillee Le jeu dut plaire a l'ingenue Car, a la fontaine souvent Ell' s'alla baigner toute nue En priant Dieu qu'il fit du vent Qu'il fit du vent... |
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13. |
| 2:25 | ||||
Rien n'est jamais acquis a l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur Et quand il croit ouvrir ses bras Son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur Il le broie Sa vie est un etrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie, elle ressemble a ces soldats sans armes Qu'on avait habilles pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir desarmes incertains Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour, mon cher amour, ma dechirure Je te porte dans moi comme un oiseau blesse Et ceux-la sans savoir nous regardent passer Repetant apres moi les mots que j'ai tresses Et qui pour tes grands yeux tout aussitot moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre a vivre Il est deja trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs a l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit a douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit fletri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour a tous deux |
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14. |
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Je n'avais jamais ote mon chapeau
Devant personne Maintenant je rampe et je fait le beau Quand ell' me sonne J'etais chien mechant, ell' me fait manger Dans sa menotte J'avais des dents d'loup, je les ai changees Pour des quenottes Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche J'etais dur a cuire, ell' m'a converti La fine bouche Et je suis tombe tout chaud, tout roti Contre sa bouche Qui a des dents de lait quand elle sourit Quand elle chante Et des dents de loup quand elle est furie Qu'elle est mechante Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche Je subis sa loi, je fis le tout doux Sous son empire Bien qu'ell' soit jalouse au-dela de tout Et meme pire Un' jolie pervenche qui m'avait paru Plus jolie qu'elle Un' jolie pervenche un jour en mourut A coups d'ombrelle Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche Tous les somnambules, tous les mages m'ont Dit sans malice Qu'en ses bras en croix, je subirais mon Dernier supplice Il en est de pir's il en est d'meilleurs Mais a tout prendre Qu'on se pende ici, qu'on se pende ailleurs S'il faut se pendre Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche |
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15. |
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16. |
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Bien que ces vaches de bourgeois {x2}
Les appell'nt des filles de joie {x2} C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent Parole, parole C'est pas tous les jours qu'elles rigolent Car, meme avec des pieds de grues {x2} Fair' les cents pas le long des rues {x2} C'est fatigant pour les guibolles Parole, parole C'est fatigant pour les guibolles Non seulement ell's ont des cors {x2} Des œils-de-perdrix, mais encor {x2} C'est fou ce qu'ell's usent de grolles Parole, parole C'est fou ce qu'ell's usent de grolles Y a des clients, y a des salauds {x2} Qui se trempent jamais dans l'eau {x2} Faut pourtant qu'elles les cajolent Parole, parole Faut pourtant qu'elles les cajolent Qu'ell's leur fassent la courte echelle {x2} Pour monter au septieme ciel {x2} Les sous, croyez pas qu'ell's les volent Parole, parole Les sous, croyez pas qu'ell's les volent Ell's sont meprisees du public {x2} Ell's sont bousculees par les flics {x2} Et menacees de la verole Parole, parole Et menacees de la verole Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2} Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2} La noce est jamais pour leur fiole Parole, parole La noce est jamais pour leur fiole Fils de pecore et de minus {x2} Ris par de la pauvre Venus {x2} La pauvre vieille casserole Parole, parole La pauvre vieille casserole Il s'en fallait de peu, mon cher {x2} Que cett' putain ne fut ta mere {x2} Cette putain dont tu rigoles Parole, parole Cette putain dont tu rigoles |
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17. |
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Un vingt et deux septembre au diable vous partites,
Et, depuis, chaque annee, a la date susdite, Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous... Or, nous y revoila, mais je reste de pierre, Plus une seule larme a me mettre aux paupieres : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. On ne reverra plus, au temps des feuilles mortes, Cette ame en peine qui me ressemble et qui porte Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous... Que le brave Prevert et ses escargots veuillent Bien se passer de moi et pour enterrer les feuilles : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes, Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle Et me rompais les os en souvenir de vous... Le complexe d'Icare a present m'abandonne, L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Pieusement nous d'un bout de vos dentelles, J'avais, sur ma fenetre, un bouquet d'immortelles Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous... Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe, Les regrets eternels a present me depassent : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Desormais, le petit bout de cœur qui me reste Ne traversera plus l'equinoxe funeste En battant la breloque en souvenir de vous... Il a crache sa flamme et ses cendres s'eteignent, A peine y pourrait-on rotir quatre chataignes : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Et c'est triste de n'etre plus triste sans vous |
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18. |
| 2:54 | ||||
Il est morne, il est taciturne
Il preside aux choses du temps Il porte un joli nom, Saturne Mais c'est Dieu fort inquietant Il porte un joli nom, Saturne Mais c'est Dieu fort inquietant En allant son chemin, morose Pour se desennuyer un peu Il joue a bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Il joue a bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Cette saison, c'est toi, ma belle Qui a fait les frais de son jeu Toi qui a du payer la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux Toi qui a du payer la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux C'est pas vilain, les fleurs d'automne Et tous les poetes l'ont dit Je regarde et je donne Mon billet qu'ils n'ont pas menti Je regarde et je donne Mon billet qu'ils n'ont pas menti Viens encore, viens ma favorite Descendons ensemble au jardin Viens effeuiller la marguerite De l'ete de la Saint-Martin Viens effeuiller la marguerite De l'ete de la Saint-Martin Je sais par cœur toutes tes graces Et pour me les faire oublier Il faudra que Saturne en fasse Des tours d'horloge, de sablier Et la petite pisseuse d'en face Peut bien aller se rhabiller... |
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19. |
| 4:01 | ||||
Non ce n'etait pas le radeau
De la Meduse, ce bateau Qu'on se le dise au fond des ports, Dise au fond des ports Il naviguait en pere peinard Sur la grand'mare des canards Et s'app'lait Les Copains d'abord, Les Copains d'abord Ses fluctuat nec mergitur, C'etait pas d'la litterature N'en deplaise aux jeteurs de sorts, Aux jeteurs de sorts Son capitaine et ses mat'lots N'etaient pas des enfants d'salauds Mais des amis franco de port, Des copains d'abord C'etaient pas des amis de luxe Des petits Castor et Pollux Des genres de Sodome et Gomorrhe, Sodome et Gomorrhe C'etaient pas des amis choisis Par Montaigne et La Boetie Sur le ventre ils se tapaient fort, Les copains d'abord C'etaient pas des anges non plus L'Evangile, ils l'avaient pas lu Mais ils aimaient toutes voiles dehors, Toutes voiles dehors Jean-Pierre, Paul et compagnie, C'etait leur seul litanie Leur credo, leur confiteor, Aux copains d'abord Au moindre coup de Trafalgar, C'est l'amitie qui prenait le quart C'est elle qui leur montrait le nord, Leur montrait le nord Et quand ils etaient en detresse, Qu'leurs bras lancaient des S.O.S. On aurait dit des semaphores, Les copains d'abord Au rendez-vous des bons copains, Il y avait pas souvent de lapins Quand l'un d'entre eux manquait a bord, C'est qu'il etait mort Oui mais jamais au grand jamais, Son trou dans l'eau n'se refermait Cent ans apres, coquin de sort ! Il manquait encore Des bateaux j'en ai pris beaucoup Mais le seul qui ait tenu le coup Qui n'ait jamais vire de bord Mais vire de bord Naviguait en pere peinard Sur la grand'mare des canards Et s'app'lait Les Copains d'abord, Les Copains d'abord (Instrumental) Des bateaux j'en ai pris beaucoup Mais le seul qui ait tenu le coup Qui n'ait jamais vire de bord Mais vire de bord Naviguait en pere peinard Sur la grand'mare des canards Et s'app'lait Les Copains d'abord, Les Copains d'abord |
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20. |
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21. |
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22. |
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23. |
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Je veux dedier ce poeme
A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connait a peine Qu'un destin different entraine Et qu'on ne retrouve jamais A celle qu'on voit apparaitre Une seconde a sa fenetre Et qui, preste, s'evanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure epanoui A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraitre court le chemin Qu'on est seul, peut-etre, a comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleure la main A celles qui sont deja prises Et qui, vivant des heures grises Pres d'un etre trop different, Vous ont, inutile folie, Laisse voir la melancolie D'un avenir desesperant Cheres images apercues Esperances d'un jour decues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des episodes du chemin Mais si l'on a manque sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantomes du souvenir On pleure les levres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir |
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24. |
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Pour changer en amour notre amourette
Il s'en serait pas fallu de beaucoup Mais, ce jour-la, Venus etait distraite Il est des jours ou Cupidon s'en fout Des jours ou il joue les mouches du coche Ou elles sont emoussees dans le bout Les fleches courtoises qu'il nous decoche Il est des jours ou Cupidon s'en fout Se consacrant a d'autres imbeciles Il n'eu pas l'heur de s'occuper de nous Avec son arc et tous ses ustensiles Il est des jours ou Cupidon s'en fout On a tente sans lui d'ouvrir la fete Sur l'herbe tendre, on s'est roules, mais vous Avez perdu la vertu, pas la tete Il est des jours ou Cupidon s'en fout Si vous m'avez donne toute licence Le cœur, helas, n'etait pas dans le coup Le feu sacre brillait par son absence Il est des jours ou Cupidon s'en fout On effeuilla vingt fois la marguerite Elle tomba vingt fois sur "pas du tout" Et notre pauvre idylle a fait faillite Il est des jours ou Cupidon s'en fout Quand vous irez au bois conter fleurette Jeunes galants, le ciel soit avec vous Je n'eus pas cette chance et le regrette Il est des jours ou Cupidon s'en fout |