Disc 1 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
1. |
| 2:12 | ||||
2. |
| 3:16 | ||||
3. |
| 2:05 | ||||
Dieu sait qu'je n'ai pas le fond mechant
Je ne souhait' jamais la mort des gens Mais si l'on ne mourait plus J'crev'rais de faim sur mon talus J'suis un pauvre fossoyeur Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords A gagner mon pain sur l'dos des morts Mais ca m'tracasse et d'ailleurs J'les enterre a contrecœur J'suis un pauvre fossoyeur Et plus j'lach' la bride a mon emoi Et plus les copains s'amus'nt de moi Y m'dis'nt: " Mon vieux, par moments T'as un' figur' d'enterr'ment" J'suis un pauvre fossoyeur J'ai beau m'dir' que rien n'est eternel J'peux pas trouver ca tout naturel Et jamais je ne parviens A prendr' la mort comme ell' vient J'suis un pauvre fossoyeur Ni vu ni connu, brav' mort adieu ! Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu Dis-lui l'mal que m'a coute La derniere pelletee J'suis un pauvre fossoyeur |
||||||
4. |
| 2:18 | ||||
Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage C'etait un petit cheval blanc Tous derriere et lui devant Il n'y avait jamais de beau temps Dans ce pauvre paysage Il n'y avait jamais de printemps Ni derriere ni devant Mais toujours il etait content Menant les gars du village A travers la pluie noire des champs Tous derriere et lui devant Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage C'est alors qu'il etait content Tous derriere et lui devant Mais un jour, dans le mauvais temps Un jour qu'il etait si sage Il est mort par un eclair blanc Tous derriere et lui devant Il est mort sans voir le beau temps Qu'il avait donc du courage Il est mort sans voir le printemps Ni derriere ni devant |
||||||
5. |
| 2:28 | ||||
Il pleuvait fort sur la grand-route
Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi |
||||||
6. |
| 2:26 | ||||
Rien n'est jamais acquis a l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur Et quand il croit ouvrir ses bras Son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur Il le broie Sa vie est un etrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie, elle ressemble a ces soldats sans armes Qu'on avait habilles pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir desarmes incertains Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour, mon cher amour, ma dechirure Je te porte dans moi comme un oiseau blesse Et ceux-la sans savoir nous regardent passer Repetant apres moi les mots que j'ai tresses Et qui pour tes grands yeux tout aussitot moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre a vivre Il est deja trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs a l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit a douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit fletri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour a tous deux |
||||||
7. |
| 2:23 | ||||
8. |
| 2:59 | ||||
Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts Qu'on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents Ou les ventripotents Mais c'est une absurdite Car a la verite Ils sont la, c'est notoire Pour accueillir quelque temps Les amours debutants Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Ils se tiennent par la main Parlent du lendemain Du papier bleu d'azur Que revetiront les murs De leur chambre a coucher Ils se voient deja, doucement Elle cousant, lui fumant Dans un bien-etre sur Et choisissent les prenoms De leur premier bebe Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Quand la sainte famille machin Croise sur son chemin Deux de ces malappris Elle leur decoche hardiment Des propos venimeux N'empeche que toute la famille Le pere, la mere, la fille, Le fils, le Saint-Esprit Voudrait bien, de temps en temps Pouvoir s'conduire comme eux Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques Quand les mois auront passe Quand seront apaises Leurs beaux reves flambants Quand leur ciel se couvrira De gros nuages lourds Ils s'apercevront, emus, Qu'c'est au hasard des rues Sur un d'ces fameux bancs Qu'ils ont vecu le meilleur Morceau de leur amour Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques |
||||||
9. |
| 3:16 | ||||
Margoton, la jeune bergere,
Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain... Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau... Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants |
||||||
10. |
| 2:02 | ||||
Monseigneur l'astre solaire
Comme je n'l'admire pas beaucoup M'enleve son feu, Oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La lumiere que je prefere C'est celle de vos yeux jaloux Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Monsieur mon proprietaire Comme je lui devaste tout M'chasse de son toit, Oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La demeure que je prefere C'est votre robe a froufrous Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Madame ma gargotiere Comme je lui dois trop de sous M'chasse de sa table, Oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous Le menu que je prefere C'est la chair de votre cou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous Sa Majeste financiere Comme je n'fais rien a son gout Garde son or, Or, de son or, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La fortune que je prefere C'est votre cœur d'amadou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous |
||||||
11. |
| 2:01 | ||||
12. |
| 1:25 | ||||
La cane
De Jeanne Est morte au gui l'an neuf L'avait fait la veille Merveille Un œuf La cane De Jeanne Est morte d'avoir fait Du moins on le presume Un rhume Mauvais La cane De Jeanne Est morte sur son œuf Et dans son beau costume De plumes Tout neuf La cane De Jeanne Ne laissant pas de veuf C'est nous autres qui eumes Les plumes Et l'œuf Tous, toutes Sans doute Garderons longtemps le Souvenir de la cane De Jeanne Morbleu |
||||||
13. |
| 2:40 | ||||
Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux
Plus aveugles que moi dans tous les ages Mais faut dire que je m'etais creuve les yeux En regardant de trop pres son corsage Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur Le ciel l'avait pourvue des mille appas Qui vous font prendre feu des qu'on y touche L'en avait tant que je ne savais pas Ne savais plus ou donner de la bouche Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur Elle n'avait pas de tete, elle n'avait pas L'esprit beaucoup plus grand qu'un de a coudre Mais pour l'amour on ne demande pas Aux filles d'avoir invente la poudre Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur Puis un jour elle a pris la clef des champs En me laissant a l'ame un mal funeste Et toutes les herbes de la Saint-Jean N'ont pas pu me guerir de cette peste Je lui en ai bien voulu, mais a present J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne D'avoir mis mon cœur a feu et a sang Pour qu'il ne puisse plus servir a personne Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur |
||||||
14. |
| - | ||||
15. |
| 3:01 | ||||
Elle est a toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid. Toi qui m'as donne du feu quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes M'avaient ferme la porte au nez. Ce n'etait rien qu'un feu de bois Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un feu de joie... Toi, l'Auvergnat quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'hotesse qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim. Toi qui m'ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes S'amusaient a me voir jeuner. Ce n'etait rien qu'un peu de pain Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand festin... Toi, l'hotesse quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'etranger qui, sans facon, D'un air malheureux m'as souri Lorsque les gendarmes m'ont pris. Toi qui n'as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes Riaient de me voir emmene. Ce n'etait rien qu'un peu de miel Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand soleil... Toi, l'Etranger quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. |
||||||
16. |
| 2:44 | ||||
Les sabots d'Helene
Etaient tout crottes Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De les dechausser Les sabots d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Dans les sabots de la pauvre Helene Dans ses sabots crottes Moi j'ai trouve les pieds d'une reine Et je les ai gardes Son jupon de laine Etait tout mite Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De le retrousser Le jupon d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Sous le jupon de la pauvre Helene Sous son jupon mite Moi j'ai trouve des jambes de reine Et je les ai gardes Et le cœur d'Helene N'savait pas chanter Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau Moi j'ai pris la peine De m'y arreter Dans le cœur d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Et dans le cœur de la pauvre Helene Qu'avait jamais chante Moi j'ai trouve l'amour d'une reine Et moi je l'ai garde |
||||||
17. |
| 2:46 | ||||
Quand l'jour de gloire est arrive
Comm' tous les autr's etaient creves Moi seul connus le deshonneur De n'pas etr' mort au champ d'honneur Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes La mort faucha les autres Braves gens, braves gens Et me fit grace a moi C'est immoral et c'est comm' ca La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu La fille a tout l'monde a bon cœur Ell' me donne au petit bonheur Les p'tits bouts d'sa peau, bien caches Que les autres n'ont pas touches Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Elle se vend aux autres Braves gens, braves gens Elle se donne a moi C'est immoral et c'est comme ca La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Qu'on m'aime un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Qu'on m'aime un peu Les hommes sont faits, nous dit-on Pour vivre en bande, comm' les moutons Moi, j'vis seul, et c'est pas demain Que je suivrai leur droit chemin Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens Je pousse en liberte Dans les jardins mal frequentes La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu |
||||||
18. |
| 2:26 | ||||
J'ai tout oublie des campagnes
D'Austerlitz et de Waterloo D'Italie, de Prusse et d'Espagne De Pontoise et de Landernau Jamais de la vie On ne l'oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras La premiere etrangere A qui l'on a dit "tu" Mon cœur, t'en souviens-tu? Comme elle nous etait chere Qu'elle soit fille honnete Ou fille de rien Qu'elle soit pucelle Ou qu'elle soit putain On se souvient d'elle On s'en souviendra La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras Ils sont partis a tire-d'aile Mes souvenirs de la Suzon Et ma memoire est infidele A Julie, Rosette ou Lison Jamais de la vie On ne l'oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras C'etait une bonne affaire Mon cœur, t'en souviens-tu? J'ai change ma vertu Contre une primevere Qu'ce soit en grande pompe Comme les gens bien Ou bien dans la rue Comme les pauvres et les chiens On se souvient d'elle On s'en souviendra La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras Toi qui m'a donne le bapteme D'amour et de septieme ciel Moi, je te garde et, moi je t'aime Dernier cadeau du pere Noel Jamais de la vie On ne l'oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras On a beau faire le brave Quand elle s'est mise nue Mon cœur, t'en souviens-tu? On n'en menait pas large Bien d'autres, sans doute Depuis sont venues Oui, mais, entre toutes Celles qu'on a connues Elle est la derniere Que l'on oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras |
||||||
19. |
| 2:09 | ||||
Gastibelza, l'homme a la carabine,
. . Chantait ainsi: "Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ? . . Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne . . Le mont Falu... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, . . Ma senora ? Sa mere etait la vieille maugrabine . . D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne . . Comme un hibou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Vraiment, la reine eut pres d'elle ete laide . . Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolede . . En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne . . Ornait son cou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." Le roi disait, en la voyant si belle, . . A son neveu: "Pour un baiser, pour un sourire d'elle, . . Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne . . Et le Perou ! Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Je ne sais pas si j'aimais cette dame, . . Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son ame, Moi, pauvre chien, J'aurai gaiment passe dix ans au bagne . . Sous les verrous... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quand je voyais cette enfant, moi le patre . . De ce canton, Je croyais voir la belle Cleopatre, . . Qui, nous dit-on, Menait Cesar, empereur d'Allemagne, . . Par le licou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe . . Sabine, un jour, A tout vendu, sa beaute de colombe, . . Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, . . Pour un bijou... Le vent qui vient a travers la montagne . . M'a rendu fou." |
||||||
Disc 2 | ||||||
1. |
| 1:56 | ||||
Au marche de Briv'-la-Gaillarde
A propos de bottes d'oignons Quelques douzaines de gaillardes Se crepaient un jour le chignon A pied, a cheval, en voiture Les gendarmes mal inspires Vinrent pour tenter l'aventure D'interrompre l'echauffouree Or, sous tous les cieux sans vergogne C'est un usag' bien etabli Des qu'il s'agit d'rosser les cognes Tout le monde se reconcilie Ces furies perdant tout' mesure Se ruerent sur les guignols Et donnerent je vous l'assure Un spectacle assez croquignol En voyant ces braves pandores Etre a deux doigts de succomber Moi, j'bichais car je les adore Sous la forme de macchabees De la mansarde ou je reside J'exitais les farouches bras Des megeres gendarmicides En criant: "Hip, hip, hip, hourra!" Frenetiqu' l'un' d'elles attache Le vieux marechal des logis Et lui fait crier: "Mort aux vaches, Mort aux lois, vive l'anarchie!" Une autre fourre avec rudesse Le crane d'un de ses lourdauds Entre ses gigantesques fesses Qu'elle serre comme un etau La plus grasse de ses femelles Ouvrant son corsage dilate Matraque a grand coup de mamelles Ceux qui passent a sa portee Ils tombent, tombent, tombent, tombent Et s'lon les avis competents Il parait que cette hecatombe Fut la plus bell' de tous les temps Jugeant enfin que leurs victimes Avaient eu leur content de gnons Ces furies comme outrage ultime En retournant a leurs oignons Ces furies a peine si j'ose Le dire tellement c'est bas Leur auraient mem' coupe les choses Par bonheur ils n'en avait pas Leur auraient mem' coupe les choses Par bonheur ils n'en avait pas |
||||||
2. |
| 3:05 | ||||
J'ai plaque mon chene
Comme un saligaud Mon copain le chene Mon alter ego On etait du meme bois Un peu rustique un peu brute Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les flutes J'ai maint'nant des frenes Des arbres de judee Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi tu manques a l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Noel Mon mat de cocagne. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. Je suis un pauvre type J'aurai plus de joie J'ai jete ma pipe Ma vieille pipe en bois Qui avait fume sans s'facher Sans jamais m'bruler la lippe L'tabac d'la vache enragee Dans sa bonne vieille tete de pipe J'ai des pipes d'ecume Ornees de fleurons De ces pipes qu'on fume En levant le front Mais j'retrouv'rai plus ma foi Dans mon cœur ni sur ma lippe Le gout d'ma vieille pipe en bois Sacre nom d'une pipe. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. Le surnom d'infame Me va comme un gant D'avecque ma femme J'ai foutu le camp Parce que depuis tant d'annees C'etait pas une sinecure De lui voir tout l'temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour denicher la Nouvelle compagne Valant celle-la Qui, bien sur, laissait beaucoup Trop de pierres dans les lentilles Mais se pendait a mon cou Quand j'perdais mes billes. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. J'avais une mansarde Pour tout logement Avec des lezardes Sur le firmament Je l'savais par cœur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes belles de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habite plus d'mansarde Il peut desormais Tomber des hallebardes Je m'en bats l'œil mais, Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y'a cent sept ans, qui dit mieux, Qu'j'ai pas vu la lune! Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. |
||||||
3. |
| 3:53 | ||||
Je n'avais jamais ote mon chapeau
Devant personne Maintenant je rampe et je fait le beau Quand ell' me sonne J'etais chien mechant, ell' me fait manger Dans sa menotte J'avais des dents d'loup, je les ai changees Pour des quenottes Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche J'etais dur a cuire, ell' m'a converti La fine bouche Et je suis tombe tout chaud, tout roti Contre sa bouche Qui a des dents de lait quand elle sourit Quand elle chante Et des dents de loup quand elle est furie Qu'elle est mechante Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche Je subis sa loi, je fis le tout doux Sous son empire Bien qu'ell' soit jalouse au-dela de tout Et meme pire Un' jolie pervenche qui m'avait paru Plus jolie qu'elle Un' jolie pervenche un jour en mourut A coups d'ombrelle Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche Tous les somnambules, tous les mages m'ont Dit sans malice Qu'en ses bras en croix, je subirais mon Dernier supplice Il en est de pir's il en est d'meilleurs Mais a tout prendre Qu'on se pende ici, qu'on se pende ailleurs S'il faut se pendre Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche |
||||||
4. |
| 2:22 | ||||
Les croquants vont en ville, a cheval sur leurs sous,
Acheter des pucelle' aux saintes bonnes gens, Les croquants leur mett'nt a prix d'argent La main dessus, la main dessous... Mais la chair de Lisa, la chair fraich' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) C'est pour la bouch' du premier venu Qui' a les yeux tendre' et les mains nues... {Refrain:} Les croquants, ca les attriste, ca Les etonne, les etonne, Qu'une fille, une fill' bell' comm' ca, S'abandonne, s'abandonne Au premier ostrogoth venu: Les croquants, ca tombe des nues. Les fill's de bonnes mœurs, les fill's de bonne vie, Qui' ont vendu leur fleurette a la foire a l'encan, Vont s' vautrer dans la couch' des croquants, Quand les croquants en ont envie... Mais la chair de Lisa, la chair fraich' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) N'a jamais accorde ses faveurs A contre-sous, a contrecœur... Les fill's de bonne vie ont le cœur consistant Et la fleur qu'on y trouve est garanti' longtemps, Comm' les fleurs en papier des chapeux, Les fleurs en pierre des tombeaux... Mais le cœur de Lisa, le grand cœur de Lison Aime faire peau neuve avec chaque saison: Jamais deux fois la meme couleur, Jamais deux fois la meme fleur... |
||||||
5. |
| 3:00 | ||||
Au bois d'Clamart y a des petit's fleurs
Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Au fond de ma cour j'suis renomme J'suis renomme Pour avoir le cœur mal fame Le cœur mal fame Au bois d'Vincenn's y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Quand y a plus d'vin dans mon tonneau Dans mon tonneau Ils n'ont pas peur de boir' mon eau De boire mon eau Au bois d'Meudon y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Ils m'accompagn'nt a la mairie A la mairie Chaque fois que je me marie Que je me marie Au bois d'Saint-Cloud y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Chaqu' fois qu'je meurs fidelement Fidelement Ils suivent mon enterrement Mon enterrement ...des petites fleurs... Au, au bois d'mon cœur... |
||||||
6. |
| 3:28 | ||||
O vous, les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatans Les prophetes Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes, a vos fetes En courant sus a un voleur Qui venait de lui chiper l'heure A sa montre Oncle Archibald, coquin de sort! Fit, de Sa Majeste la Mort La rencontre, la rencontre Telle une femme de petite vertu Elle arpentait le trottoir du Cimetiere Aguichant les hommes en troussant Un peu plus haut qu'il n'est decent Son suaire, son suaire Oncle Archibald, d'un ton gouailleur Lui dit: "Va-t'en faire pendre ailleurs Ton squelette Fi! des femelles decharnees! Vive les belles un tantinet Rondelettes! Rondelettes!" Lors, montant sur ses grands chevaux La mort brandit la longue faux D'agronome Qu'elle serrait dans son linceul Et faucha d'un seul coup, d'un seul Le bonhomme, le bonhomme Comme il n'avait pas l'air content Elle lui dit: "Ca fait longtemps Que je t'aime Et notre hymen a tous les deux Etait prevu depuis le jour de Ton bapteme, ton bapteme " Si tu te couches dans mes bras Alors la vie te semblera Plus facile Tu y seras hors de portee Des chiens, des loups, des hommes et des Imbeciles, imbeciles " Nul n'y contestera tes droits Tu pourras crier “Vive le roi!” Sans intrigue Si l'envie te prend de changer Tu pourras crier sans danger “Vive la Ligue! Vive la Ligue!” " Ton temps de dupe est revolu Personne ne se paiera plus Sur ta bete Les “plait-il, maitre?” auront plus cours Plus jamais tu n'auras a cour- ber la tete, ber la tete." Et mon oncle emboita le pas De la belle, qui ne semblait pas Si feroce Et les voila, bras d'ssus, bras d'ssous, Les voila partis je n'sais ou Faire leurs noces, faire leurs noces O vous, les arracheurs de dents Tous les cafards, les charlatans Les prophetes Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes, a vos fetes |
||||||
7. |
| 3:39 | ||||
Autrefois, quand j'etais marmot
J'avais la phobie des gros mots Et si j'pensais " merde " tout bas Je ne le disais pas Mais Aujourd'hui que mon gagne-pain C'est d'parler comme un turlupin Je n'pense plus " merde ", pardi Mais je le dis R: J'suis l'pornographe Du phonographe Le polisson De la chanson Afin d'amuser la gal'rie Je crache des gauloiseries Des pleines bouches de mots crus Tout a fait incongrus Mais En m'retrouvant seul sous mon toit Dans ma psyche j'me montre au doigt Et m'crie: " Va t'faire, homme incorrec' Voir par les Grecs " +R: Tous les sam'dis j'vais a confess' M'accuser d'avoir parle d'fess's Et j'promets ferme au marabout De les mettre tabou Mais Craignant, si je n'en parle plus D'finir a l'Armee du Salut Je r'mets bientot sur le tapis Les fesses impies +R: Ma femme est, soit dit en passant D'un naturel concupiscent Qui l'incite a se coucher nue Sous le premier venu Mais M'est-il permis, soyons sincer's D'en parler au cafe-concert Sans dire qu'elle a, suraigu Le feu au cul ? +R: J'aurais sans doute du bonheur Et peut-etre la Croix d'Honneur A chanter avec decorum L'amour qui mene a Rom' Mais Mon ang' m'a dit : " Turlututu Chanter l'amour t'est defendu S'il n'eclot pas sur le destin D'une putain " +R: Et quand j'entonne, guilleret A un patron de cabaret Une adorable bucolique Il est melancolique Et Me dit, la voix noyee de pleurs " S'il vous plait de chanter les fleurs Qu'ell's poussent au moins rue Blondel Dans un bordel " +R: Chaque soir avant le diner A mon balcon mettant le nez Je contemple les bonnes gens Dans le soleil couchant Mais N'me d'mandez pas d'chanter ca, si Vous redoutez d'entendre ici Que j'aime a voir, de mon balcon Passer les cons +R: Les bonnes ames d'ici bas Comptent ferme qu'a mon trepas Satan va venir embrocher Ce mort mal embouche Mais Mais veuille le grand manitou Pour qui le mot n'est rien du tout Admettre en sa Jerusalem A l'heure bleme Le pornographe Du phonographe Le polisson De la chanson |
||||||
8. |
| 4:04 | ||||
9. |
| 3:44 | ||||
Y'a tout a l'heure
Quinze ans d'malheur Mon vieux Leon Que tu es parti Au paradis D'l'accordeon Parti bon train Voir si l'bastrin- gue et la java Avaient garde Droit de cite Chez Jehovah Quinze ans bientot Qu'musique au dos Tu t'en allais Mener le bal A l'amicale Des feux follets En cet asile Par sainte Cecile Pardonne-nous De n'avoir pas Su faire cas De ton biniou C'est une erreur Mais les joueurs D'accordeon Au grand jamais On ne les met Au Pantheon Mon vieux, tu as du T'contener du Champ de navets Sans grandes pom- pes et sans pompons Et sans ave Mais les copains Suivaient l'sapin Le cœur serre En rigolant Pour fair' semblant De n'pas pleurer Et dans nos cœurs Pauvre joueur D'accordeon Il fait ma foi Beaucoup moins froid Qu'au Pantheon Depuis mon vieux Qu'au fond des cieux Tu as fait ton trou Il a coule De l'eau sous les Ponts de chez nous Les bons enfants D'la rue de Van- Ves a la Gaite L'un comme l'au- tre au gre des flots Fur'nt emportes Mais aucun d'eux N'a fait fi de Son temps jadis Tous sont restes Du parti des Myosotis Tous ces pierrots Ont le cœur gros Mon vieux Leon En entendant Le moindre chant D'accordeon Quel temps fait-il Chez les gentils De l'au-dela Les musiciens Ont-ils enfin Trouve le la Et le p'tit bleu Est-c'que ca n'le Rend pas meilleur D'etre servi Au sein des vi- gnes du Seigneur Si d'temps en temps Une dame d'antan S'laisse embrasser Surement papa Que tu regrettes pas D'etre passe Et si l'bon Dieu Aime tant soit peu L'accordeon Au firmament Tu t'plais surement Mon vieux Leon |
||||||
10. |
| 2:37 | ||||
Voici la ron-
de des jurons Qui chantaient clair, qui dansaient rond Quand les Gaulois De bon aloi Du franc-parler suivaient la loi Jurant par-la Jurant par-ci Jurant a langue raccourcie Comme des grains de chapelet Les joyeux jurons defilaient Tous les morbleus, tous les ventrebleus Les sacrebleus et les cornegidouilles Ainsi, parbleu, que les jarnibleus Et les palsambleus Tous les cristis, les ventres saint-gris Les par ma barbe et les noms d'une pipe Ainsi, pardi, que les sapristis Et les sacristis Sans oublier les jarnicotons Les scrogneugneus et les bigr's et les bougr's Les saperlottes, les cre nom de nom Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Tous les Bon Dieu Tous les vertudieux Tonnerr' de Brest et saperlipopette Ainsi, pardieu, que les jarnidieux Et les pasquedieux Quelle pitie Les charretiers Ont un langage chatie Les harengeres Et les megeres Ne parlent plus a la legere Le vieux catechisme poissard N'a guer' plus cours chez les hussards Ils ont vecu, de profundis Les joyeux jurons de jadis Tous les morbleus, tous les ventrebleus Les sacrebleus et les cornegidouilles Ainsi, parbleu, que les jarnibleus Et les palsambleus Tous les cristis, les ventres saint-gris Les par ma barbe et les noms d'une pipe Ainsi, pardi, que les sapristis Et les sacristis Sans oublier les jarnicotons Les scrogneugneus et les bigr's et les bougr's Les saperlottes, les cre nom de nom Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Tous les Bon Dieu Tous les vertudieux Tonnerr' de Brest et saperlipopette Ainsi, pardieu, que les jarnidieux Et les pasquedieux |
||||||
11. |
| 2:03 | ||||
Malgre la bise qui mord
La pauvre vieille de somme Va ramasser du bois mort Pour chauffer Bonhomme Bonhomme qui va mourir De mort naturelle Melancolique, elle va A travers la foret bleme Ou jadis elle reva De celui qu'elle aime Qu'elle aime et qui va mourir De mort naturelle Rien n'arretera le cours De la vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds Ni rien ni personne Car Bonhomme va mourir De mort naturelle Non, rien ne l'arretera Ni cette voix de malheur Qui dit : " Quand tu rentreras Chez toi, tout a l'heure Bonhomm' sera deja mort De mort naturelle " Ni cette autre et sombre voix Montant du plus profond d'elle Lui rappeler que, parfois Il fut infidele Car Bonhomme, il va mourir De mort naturelle |
||||||
12. |
| 3:57 | ||||
Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain
De bonne grace ils en f'saient profiter les copains " Y a un mort a la maison, si le cœur vous en dit Venez l'pleurer avec nous sur le coup de midi... " Mais les vivants aujourd'hui n'sont plus si genereux Quand ils possedent un mort ils le gardent pour eux C'est la raison pour laquell', depuis quelques annees Des tas d'enterrements vous passent sous le nez Mais ou sont les funeraill's d'antan ? Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards De nos grands-peres Qui suivaient la route en cahotant Les petits macchabees, macchabees, macchabees, macchabees Ronds et prosperes Quand les heritiers etaient contents Au fossoyeur, au croqu'-mort, au cure, aux chevaux meme Ils payaient un verre Elles sont revolues Elles ont fait leur temps Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funebres On ne les r'verra plus Et c'est bien attristant Les belles pompes funebres de nos vingt ans Maintenant, les corbillards a tombeau grand ouvert Emportent les trepasses jusqu'au diable vauvert Les malheureux n'ont mem' plus le plaisir enfantin D'voir leurs heritiers marron marcher dans le crottin L'autre semain' des salauds, a cent quarante a l'heur' Vers un cimetier' minable emportaient un des leurs Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis On s'apercut qu'le mort avait fait des petits Mais ou sont les funeraill's d'antan ? Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards De nos grands-peres Qui suivaient la route en cahotant Les petits macchabees, macchabees, macchabees, macchabees Ronds et prosperes Quand les heritiers etaient contents Au fossoyeur, au croqu'-mort, au cure, aux chevaux meme Ils payaient un verre Elles sont revolues Elles ont fait leur temps Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funebres On ne les r'verra plus Et c'est bien attristant Les belles pompes funebres de nos vingt ans Plutot qu'd'avoir des obsequ's manquant de fioritur's J'aim'rais mieux, tout compte fait, m'passer de sepultur' J'aim'rais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe ou Et meme, a la grand' rigueur, ne pas mourir du tout O, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil L'epoque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil Ou, quitte a tout depenser jusqu'au dernier ecu Les gens avaient a cœur d'mourir plus haut qu'leur cul Les gens avaient a cœur de mourir plus haut que leur cul |
||||||
13. |
| 3:19 | ||||
14. |
| 2:42 | ||||
Bien que ces vaches de bourgeois {x2}
Les appell'nt des filles de joie {x2} C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent Parole, parole C'est pas tous les jours qu'elles rigolent Car, meme avec des pieds de grues {x2} Fair' les cents pas le long des rues {x2} C'est fatigant pour les guibolles Parole, parole C'est fatigant pour les guibolles Non seulement ell's ont des cors {x2} Des œils-de-perdrix, mais encor {x2} C'est fou ce qu'ell's usent de grolles Parole, parole C'est fou ce qu'ell's usent de grolles Y a des clients, y a des salauds {x2} Qui se trempent jamais dans l'eau {x2} Faut pourtant qu'elles les cajolent Parole, parole Faut pourtant qu'elles les cajolent Qu'ell's leur fassent la courte echelle {x2} Pour monter au septieme ciel {x2} Les sous, croyez pas qu'ell's les volent Parole, parole Les sous, croyez pas qu'ell's les volent Ell's sont meprisees du public {x2} Ell's sont bousculees par les flics {x2} Et menacees de la verole Parole, parole Et menacees de la verole Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2} Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2} La noce est jamais pour leur fiole Parole, parole La noce est jamais pour leur fiole Fils de pecore et de minus {x2} Ris par de la pauvre Venus {x2} La pauvre vieille casserole Parole, parole La pauvre vieille casserole Il s'en fallait de peu, mon cher {x2} Que cett' putain ne fut ta mere {x2} Cette putain dont tu rigoles Parole, parole Cette putain dont tu rigoles |
||||||
15. |
| 2:07 | ||||
16. |
| 2:14 | ||||
Dans l'eau de la claire fontaine
Elle se baignait toute nue Une saute de vent soudaine Jeta ses habits dans les nues En detresse, elle me fit signe Pour la vetir, d'aller chercher Des monceaux de feuilles de vigne Fleurs de lis ou fleurs d'oranger Avec des petales de roses Un bout de corsage lui fis La belle n'etait pas bien grosse Une seule rose a suffi Avec le pampre de la vigne Un bout de cotillon lui fis Mais la belle etait si petite Qu'une seule feuille a suffi Elle me tendit ses bras, ses levres Comme pour me remercier Je les pris avec tant de fievre Qu'ell' fut toute deshabillee Le jeu dut plaire a l'ingenue Car, a la fontaine souvent Ell' s'alla baigner toute nue En priant Dieu qu'il fit du vent Qu'il fit du vent... |
||||||
Disc 3 | ||||||
1. |
| 5:12 | ||||
Je vivais a l'ecart
De la place publique, Serein, contemplatif, Tenebreux, bucolique Refusant d'acquitter La rancon de la gloire, Sur mon brin de laurier Je dormais comme un loir. Les gens de bon conseil Ont su me faire comprendre Qu'a l'homme de la rue J'avais des comptes a rendre Et que, sous peine de choir Dans un oubli complet, J'devais mettre au grand jour Tous mes petits secrets. Refrain: Trompettes De la renommee, Vous etes bien mal embouchees! Manquant a la pudeur La plus elementaire, Dois-je, pour les besoins D'la cause publicitaire, Divulguer avec qui, Et dans quelle position Je plonge dans le stupre Et la fornication? Si je publie des noms, Combien de Penelope Passeront illico Pour de fieffees salopes, Combien de bons amis Me regarderont de travers, Combien je recevrai De coups de revolver! Au refrain A toute exhibition, Ma nature est retive, Souffrant d'une modestie Quasiment maladive, Je ne fais voir mes or- ganes procreateurs A personne, excepte Mes femmes et mes docteurs. Dois-je, pour defrayer La chronique des scandales, Battre le tambour avec Mes parties genitales, Dois-je les arborer Plus ostensiblement, Comme un enfant de chœur Porte un saint sacrement? Au refrain Une femme du monde, Et qui souvent me laisse Faire mes quatre voluptes Dans ses quartiers d'noblesse, M'a sournoisement passe, Sur son divan de soie, Des parasites du plus Bas etage qui soit... Sous pretexte de bruit, Sous couleur de reclame, Ai-je le droit de ternir L'honneur de cette dame En criant sur les toits, Et sur l'air des lampions ≪Madame la Marquise M'a foutu des morpions!≫ Au refrain Le ciel en soit loue, Je vis en bonne entente Avec le Pere Duval, La calotte chantante, Lui, le catechumene, Et moi, l'energumene, Il me laisse dire merde, Je lui laisse dire amen, En accord avec lui, Dois-je ecrire dans la presse Qu'un soir je l'ai surpris Aux genoux d'ma maitresse, Chantant la melopee D'une voix qui sussurre, Tandis qu'elle lui cherchait Des poux dans la tonsure? Au refrain Avec qui, ventrebleu! Faut-il donc que je couche Pour faire parler un peu La deesse aux cent bouches? Faut-il qu'une femme celebre, Une etoile, une star, Vienne prendre entre mes bras La place de ma guitare? Pour exciter le peuple Et les folliculaires, Qui est-ce qui veut me preter Sa croupe populaire, Qui est-ce qui veut m'laisser faire, In naturalibus, Un p'tit peu d'alpinisme Sur son mont de Venus? Au refrain Sonneraient-elles plus fort, Ces divines trompettes, Si, comme tout un chacun, J'etais un peu tapette, Si je me dehanchais Comme une demoiselle Et prenais tout a coup Des allures de gazelle? Mais je ne sache pas Qu'ca profite a ces droles De jouer le jeu d'l'amour En inversant les roles, Qu'ca confere a leur gloire Une once de plus-value, Le crime pederastique, Aujourd'hui, ne paie plus. Au refrain Apres c'tour d'horizon Des mille et une recettes Qui vous valent a coup sur Les honneurs des gazettes, J'aime mieux m'en tenir A ma premiere facon Et me gratter le ventre En chantant des chansons. Si le public en veut, Je les sors dare-dare, S'il n'en veut pas je les Remets dans ma guitare. Refusant d'acquitter La rancon de la gloire, Sur mon brin de laurier Je m'endors comme un loir. Au refrain |
||||||
2. |
| 3:02 | ||||
Chez Jeanne, la Jeanne
Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu On pourrait l'appeler l'auberge de Bon Dieu S'il n'en existait deja une La derniere ou l'on peut entrer Sans frapper, sans montrer patte blanche Chez Jeanne, la Jeanne On est n'importe qui, on vient n'importe quand Et, comme par miracle, par enchantement On fait partie de la famille Dans son cœur, en s'poussant un peu Reste encore une petite place La Jeanne, la Jeanne Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie Par la facon qu'elle le donne Son pain ressemble a du gateau Et son eau a du vin comme deux gouttes d'eau La Jeanne, la Jeanne On la paie quand on peut des prix mirobolants Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs Un semblant d'accord de guitare L'adresse d'un chat echaude Ou d'un chien tout crotte comm' pourboire La Jeanne, la Jeanne Dans ses ros's et ses choux n'a pas trouve d'enfant Qu'on aime et qu'on defend contre les quatre vents Et qu'on accroche a son corsage Et qu'on arrose avec son lait D'autres qu'elle en seraient tout's chagrines Mais Jeanne, la Jeanne Ne s'en soucie pas plus que de colin-tampon Etre mere de trois poulpiquets, a quoi bon Quand elle est mere universelle Quand tous les enfants de la terre De la mer et du ciel sont a elle |
||||||
3. |
| 4:01 | ||||
Non ce n'etait pas le radeau
De la Meduse, ce bateau Qu'on se le dise au fond des ports, Dise au fond des ports Il naviguait en pere peinard Sur la grand'mare des canards Et s'app'lait Les Copains d'abord, Les Copains d'abord Ses fluctuat nec mergitur, C'etait pas d'la litterature N'en deplaise aux jeteurs de sorts, Aux jeteurs de sorts Son capitaine et ses mat'lots N'etaient pas des enfants d'salauds Mais des amis franco de port, Des copains d'abord C'etaient pas des amis de luxe Des petits Castor et Pollux Des genres de Sodome et Gomorrhe, Sodome et Gomorrhe C'etaient pas des amis choisis Par Montaigne et La Boetie Sur le ventre ils se tapaient fort, Les copains d'abord C'etaient pas des anges non plus L'Evangile, ils l'avaient pas lu Mais ils aimaient toutes voiles dehors, Toutes voiles dehors Jean-Pierre, Paul et compagnie, C'etait leur seul litanie Leur credo, leur confiteor, Aux copains d'abord Au moindre coup de Trafalgar, C'est l'amitie qui prenait le quart C'est elle qui leur montrait le nord, Leur montrait le nord Et quand ils etaient en detresse, Qu'leurs bras lancaient des S.O.S. On aurait dit des semaphores, Les copains d'abord Au rendez-vous des bons copains, Il y avait pas souvent de lapins Quand l'un d'entre eux manquait a bord, C'est qu'il etait mort Oui mais jamais au grand jamais, Son trou dans l'eau n'se refermait Cent ans apres, coquin de sort ! Il manquait encore Des bateaux j'en ai pris beaucoup Mais le seul qui ait tenu le coup Qui n'ait jamais vire de bord Mais vire de bord Naviguait en pere peinard Sur la grand'mare des canards Et s'app'lait Les Copains d'abord, Les Copains d'abord (Instrumental) Des bateaux j'en ai pris beaucoup Mais le seul qui ait tenu le coup Qui n'ait jamais vire de bord Mais vire de bord Naviguait en pere peinard Sur la grand'mare des canards Et s'app'lait Les Copains d'abord, Les Copains d'abord |
||||||
4. |
| 3:28 | ||||
Un vingt et deux septembre au diable vous partites,
Et, depuis, chaque annee, a la date susdite, Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous... Or, nous y revoila, mais je reste de pierre, Plus une seule larme a me mettre aux paupieres : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. On ne reverra plus, au temps des feuilles mortes, Cette ame en peine qui me ressemble et qui porte Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous... Que le brave Prevert et ses escargots veuillent Bien se passer de moi et pour enterrer les feuilles : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes, Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle Et me rompais les os en souvenir de vous... Le complexe d'Icare a present m'abandonne, L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Pieusement nous d'un bout de vos dentelles, J'avais, sur ma fenetre, un bouquet d'immortelles Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous... Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe, Les regrets eternels a present me depassent : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Desormais, le petit bout de cœur qui me reste Ne traversera plus l'equinoxe funeste En battant la breloque en souvenir de vous... Il a crache sa flamme et ses cendres s'eteignent, A peine y pourrait-on rotir quatre chataignes : Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Et c'est triste de n'etre plus triste sans vous |
||||||
5. |
| 2:54 | ||||
Il est morne, il est taciturne
Il preside aux choses du temps Il porte un joli nom, Saturne Mais c'est Dieu fort inquietant Il porte un joli nom, Saturne Mais c'est Dieu fort inquietant En allant son chemin, morose Pour se desennuyer un peu Il joue a bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Il joue a bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Cette saison, c'est toi, ma belle Qui a fait les frais de son jeu Toi qui a du payer la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux Toi qui a du payer la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux C'est pas vilain, les fleurs d'automne Et tous les poetes l'ont dit Je regarde et je donne Mon billet qu'ils n'ont pas menti Je regarde et je donne Mon billet qu'ils n'ont pas menti Viens encore, viens ma favorite Descendons ensemble au jardin Viens effeuiller la marguerite De l'ete de la Saint-Martin Viens effeuiller la marguerite De l'ete de la Saint-Martin Je sais par cœur toutes tes graces Et pour me les faire oublier Il faudra que Saturne en fasse Des tours d'horloge, de sablier Et la petite pisseuse d'en face Peut bien aller se rhabiller... |
||||||
6. |
| 4:16 | ||||
7. |
| 7:16 | ||||
8. |
| 4:04 | ||||
J'ai perdu mes bajoues, j'ai perdu ma bedaine,
Et, ce, d'une facon si nette, si soudaine, Qu'on me suppose un mal qui ne pardonne pas, Qui se rit d'Esculape et le laisse baba. Le monstre du Loch Ness ne faisant plus recette Durant les moments creux dans certaines gazettes, Systematiquement, les necrologues jou'nt, A me mettre au linceul sous des feuilles de chou. Or, lasse de servir de tete de massacre, Des contes a mourir debout qu'on me consacre, Moi qui me porte bien, qui respir' la sante, Je m'avance et je cri' toute la verite. Toute la verite, messieurs, je vous la livre Si j'ai quitte les rangs des plus de deux cents livres, C'est la faute a Mimi, a Lisette, a Ninon, Et bien d'autres, j'ai pas la memoire des noms. Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obeses, C'est que je baise, que je baise, que je baise Comme un bouc, un belier, une bete, une brut', Je suis hante : le rut, le rut, le rut, le rut ! Qu'on me comprenne bien, j'ai l'ame du satyre Et son comportement, mais ca ne veut point dire Que j'en ai' le talent, le geni', loin s'en faut ! Pas une seule encor' ne m'a crie " bravo ! " Entre autres fines fleurs, je compte, sur ma liste Rose, un bon nombre de femmes de journalistes Qui, me pensant fichu, mettent toute leur foi A m'donner du bonheur une derniere fois. C'est beau, c'est genereux, c'est grand, c'est magnifique ! Et, dans les positions les plus pornographiques, Je leur rends les honneurs a fesses rabattu's Sur des tas de bouillons, des paquets d'invendus. Et voila ce qui fait que, quand vos legitimes Montrent leurs fesse' au peuple ainsi qu'a vos intimes, On peut souvent y lire, imprimes a l'envers, Les echos, les petits potins, les faits divers. Et si vous entendez sourdre, a travers les plinthes Du boudoir de ces dam's, des rales et des plaintes, Ne dites pas : "C'est tonton Georges qui expire ", Ce sont tout simplement les anges qui soupirent. Et si vous entendez crier comme en quatorze : "Debout ! Debout les morts ! " ne bombez pas le torse, C'est l'epouse exalte' d'un redacteur en chef Qui m'incite a monter a l'assaut derechef. Certe', il m'arrive bien, revers de la medaille, De laisser quelquefois des plum's a la bataille... Hippocrate dit : " Oui, c'est des cretes de coq", Et Gallien repond "Non, c'est des gonocoqu's... " Tous les deux ont raison. Venus parfois vous donne De mechants coups de pied qu'un bon chretien pardonne, Car, s'ils causent du tort aux attributs virils, Ils mettent rarement l'existence en peril. Eh bien, oui, j'ai tout ca, rancon de mes fredaines. La barque pour Cythere est mise en quarantaine. Mais je n'ai pas encor, non, non, non, trois fois non, Ce mal mysterieux dont on cache le nom. Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obeses, C'est que je baise, que je baise, que je baise Comme un bouc, un belier, une bete, une brut', Je suis hante : le rut, le rut, le rut, le rut ! |
||||||
9. |
| 5:11 | ||||
Nous etions quatre bacheliers
Sans vergogne, La vraie creme des ecoliers, Des ecoliers. Pour offrir aux filles des fleurs, Sans vergogne, Nous nous fimes un peu voleurs, Un peu voleurs. Les sycophantes du pays, Sans vergogne, Aux gendarmes nous ont trahis, Nous ont trahis. Et l'on vit quatre bacheliers Sans vergogne, Qu'on emmene, les mains liees, Les mains liees. On fit venir a la prison, Sans vergogne, Les parents des mauvais garcons, Mauvais garcons. Les trois premiers peres, les trois, Sans vergogne, En perdirent tout leur sang-froid, Tout leur sang-froid. Comme un seul ils ont declare, Sans vergogne, Qu'on les avait deshonoree, Deshonores. Comme un seul ont dit " C'est fini, Sans vergogne, Fils indigne, je te renie, Je te renie. " Le quatrieme des parents, Sans vergogne, C'etait le plus gros, le plus grand, Le plus grand. Quand il vint chercher son voleur Sans vergogne, On s'attendait a un malheur, A un malheur. Mais il n'a pas declare, non, Sans vergogne, Que l'on avait sali son nom, Sali son nom. Dans le silence on l'entendit, Sans vergogne, Qui lui disait : " Bonjour, petit, Bonjour petit. " On le vit, on le croirait pas, Sans vergogne, Lui tendre sa blague a tabac, Blague a tabac. Je ne sais pas s'il eut raison, Sans vergogne, D'agir d'une telle facon, Telle facon. Mais je sais qu'un enfant perdu, Sans vergogne, A de la corde de pendu, De pendu, A de la chance quand il a, Sans vergogne, Un pere de ce tonneau-la, Ce tonneau-la. Et si les chretiens du pays, Sans vergogne, Jugent que cet homme a failli, Homme a failli. Ca laisse a penser que, pour eux, Sans vergogne, L'Evangile, c'est de l'hebreu, C'est de l'hebreu. |
||||||
10. |
| 3:46 | ||||
11. |
| 3:12 | ||||
O vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne Ou que decembre gele, Ils sont fiers et contents Ce pigeon est aime, Trois jours par sa pigeonne Ca lui suffit il sait Que l'amour n'a qu'un temps Ce dindon a toujours Beni sa destinee Et quand vient le moment De mourir il faut voir Cette jeune oie en pleurs C'est la que je suis nee Je meurs pres de ma mere Et je fais mon devoir Elle a fait son devoir C'est a dire que oncques Elle n'eut de souhait Impossible elle n'eut Aucun reve de lune Aucun desir de jonque L'emportant sans rameurs Sur un fleuve inconnu Et tous sont ainsi faits Vivre la meme vie Toujours pour ces gens la Cela n'est point hideux Ce canard n'a qu'un bec Et n'eut jamais envie Ou de n'en plus avoir Ou bien d'en avoir deux Ils n'ont aucun besoin De baiser sur les levres Et loin des songes vains Loin des soucis cuisants Possedent pour tout cœur Un viscere sans fievre Un coucou regulier Et garanti dix ans O les gens bien heureux Tout a coup dans l'espace Si haut qu'ils semblent aller Lentement en grand vol En forme de triangle Arrivent planent, et passent Ou vont ils? ... qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol Regardez les passer, eux Ce sont les sauvages Ils vont ou leur desir Le veut par dessus monts Et bois, et mers, et vents Et loin des esclavages L'air qu'ils boivent Ferait eclater vos poumons Regardez les avant D'atteindre sa chimere Plus d'un l'aile rompue Et du sang plein les yeux Mourra. Ces pauvres gens Ont aussi femme et mere Et savent les aimer Aussi bien que vous, mieux Pour choyer cette femme Et nourrir cette mere Ils pouvaient devenir Volailles comme vous Mais ils sont avant tout Des fils de la chimere Des assoiffes d'azur Des poetes des fous Regardez les, vieux coqs Jeune oie edifiante Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux Et le peu qui viendra d'eux a vous C'est leur fiente Les bourgeois sont troubles De voir passer les gueux |
||||||
12. |
| 4:42 | ||||
Mourir pour des idees,
L'idee est excellente Moi j'ai failli mourir De ne l'avoir pas eue Car tous ceux qui l'avaient, Multitude accablante En hurlant a la mort Me sont tombes dessus Ils ont su me convaincre Et ma muse insolente Abjurant ses erreurs, Se rallie a leur foi Avec un soupcon de Reserve toutefois Mourons pour des idees, D'accord, mais de mort lente (bis) Jugeant qu'il n'y a pas Peril en la demeure Allons vers l'autre monde En flanant en chemin Car, a forcer l'allure, Il arrive qu'on meure Pour des idees n'ayant Plus cours le lendemain Or, s'il est une chose Amere, desolante En rendant l'ame a Dieu C'est bien de constater Qu'on a fait fausse route, Qu'on s'est trompe d'idee Mourons pour des idees, D'accord, mais de mort lente (bis) Les saint jean bouche d'or Qui prechent le martyre Le plus souvent, d'ailleurs, S'attardent ici-bas Mourir pour des idees, C'est le cas de le dire C'est leur raison de vivre, Ils ne s'en privent pas Dans presque tous les camps On en voit qui supplantent Bientot Mathusalem Dans la longevite J'en conclus qu'ils doivent se dire, En aparte "Mourons pour des idees, D'accord, mais de mort lente" (bis) Des idees reclamant Le fameux sacrifice Les sectes de tout poil En offrent des sequelles Et la question se pose Aux victimes novices Mourir pour des idees, C'est bien beau mais lesquelles? Et comme toutes sont entre elles Ressemblantes Quand il les voit venir, Avec leur gros drapeau Le sage, en hesitant, Tourne autour du tombeau Mourons pour des idees, D'accord, mais de mort lente (bis) Encore s'il suffisait De quelques hecatombes Pour qu'enfin tout changeat, Qu'enfin tout s'arrangeat Depuis tant de grands soirs Que tant de tetes tombent Au paradis sur terre On y serait deja Mais l'age d'or sans cesse Est remis aux calendes Les dieux ont toujours soif, N'en ont jamais assez Et c'est la mort, la mort Toujours recommencee Mourons pour des idees, D'accord, mais de mort lente (bis) O vous, les boutefeux, O vous les bons apotres Mourez donc les premiers, Nous vous cedons le pas Mais de grace, morbleu! Laissez vivre les autres! La vie est a peu pres Leur seul luxe ici bas Car, enfin, la Camarde Est assez vigilante Elle n'a pas besoin Qu'on lui tienne la faux Plus de danse macabre Autour des echafauds! Mourons pour des idees, D'accord, mais de mort lente (bis) |
||||||
13. |
| 3:40 | ||||
Une manie de vieux garcon
Moi j'ai pris l'habitude D'agrementer ma sollitude Aux accents de cette chanson Refrain: Quand je pense a Fernande Je bande, je bande Quand j'pense a Felicie Je bande aussi Quand j'pense a Leonore Mon Dieu je bande encore Mais quand j'pense a Lulu La je ne bande plus La bandaison papa Ca n'se commande pas C'est cette male ritournelle Cette antienne virile Qui retentit dans la guerite De la vaillante sentinelle Au refrain Afin de tromper son cafard De voir la vie moins terne Tout en veillant sur sa lanterne Chante ainsi le gardien de phare Au refrain Apres la priere du soir Comme il est un peu triste Chante ainsi le seminariste A genoux sur son reposoire Au refrain A l'Etoile ou j'etais venu Pour ranimer la flamme J'entendis emu jusqu'aux larmes La voix du soldat inconnu Au refrain Et je vais mettre un point final A ce chant salutaire En suggerant au solitaire D'en faire un hymme national Au refrain |
||||||
14. |
| 3:25 | ||||
C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cites Avec leurs chateaux forts, leurs eglises, leurs plages Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est etre habites Et c'est etre habites par des gens qui regardent Le reste avec mepris du haut de leurs remparts La race des chauvins, des porteurs de cocardes Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Maudits soient ces enfants de leur mere patrie Empales une fois pour toutes sur leur clocher Qui vous montrent leurs tours leurs musees leur mairie Vous font voir du pays natal jusqu'a loucher Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sete Ou du diable vauvert ou de Zanzibar Ou meme de Montcuq il s'en flattent mazette Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Le sable dans lequel douillettes leurs autruches Enfouissent la tete on trouve pas plus fin Quand a l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches Leurs bulles de savon c'est du souffle divin Et petit a petit les voila qui se montent Le cou jusqu'a penser que le crottin fait par Les chevaux meme en bois rend jaloux tout le monde Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part C'est pas un lieu commun celui de leur connaissance Ils plaignent de tout coeur les malchanceux Les petits maladroits qui n'eurent pas la presence La presence d'esprit de voir le jour chez eux Quand sonne le tocsin sur leur bonheur precaire Contre les etrangers tous plus ou moins barbares Ils sortent de leur trou pour mourir a la guerre Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Mon Dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes Si on y rencontrait cette race incongrue Cette race importune et qui partout foisonne La race des gens du terroir des gens du cru Que la vie serait belle en toutes circonstances Si vous n'aviez tire du neant tous ces jobards Preuve peut-etre bien de votre inexistence Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part Les imbeciles heureux qui sont nes quelque part |
||||||
15. |
| 3:36 | ||||
Pour changer en amour notre amourette
Il s'en serait pas fallu de beaucoup Mais, ce jour-la, Venus etait distraite Il est des jours ou Cupidon s'en fout Des jours ou il joue les mouches du coche Ou elles sont emoussees dans le bout Les fleches courtoises qu'il nous decoche Il est des jours ou Cupidon s'en fout Se consacrant a d'autres imbeciles Il n'eu pas l'heur de s'occuper de nous Avec son arc et tous ses ustensiles Il est des jours ou Cupidon s'en fout On a tente sans lui d'ouvrir la fete Sur l'herbe tendre, on s'est roules, mais vous Avez perdu la vertu, pas la tete Il est des jours ou Cupidon s'en fout Si vous m'avez donne toute licence Le cœur, helas, n'etait pas dans le coup Le feu sacre brillait par son absence Il est des jours ou Cupidon s'en fout On effeuilla vingt fois la marguerite Elle tomba vingt fois sur "pas du tout" Et notre pauvre idylle a fait faillite Il est des jours ou Cupidon s'en fout Quand vous irez au bois conter fleurette Jeunes galants, le ciel soit avec vous Je n'eus pas cette chance et le regrette Il est des jours ou Cupidon s'en fout |